Partager la publication "Les dinosaures d’Acambaro (2ème partie)"
Par Dennis Swift, Ph.D.
Résumé : A partir de 1944 et durant plus de 10 ans, à Acambaro (Mexique), un quincaillier d’origine allemande et archéologue amateur, Julsrud, exhuma une fantastique collection de plus de 30 000 figurines de céramique. Ces pièces, toutes uniques, sont remarquables sur le plan artistique et signalent une antique civilisation précolombienne. Or plusieurs centaines de ces figurines représentent des dinosaures, notamment le brachiosaure (presque inconnu à l’époque), l’iguanodon (découvert en 1978) et des brontosaures à épines dorsales (connus en 1992). Il ne fait donc aucun doute que les artistes, qui ont modelé ces pièces (cuites à feu ouvert alors que les arbres sont rares aujourd’hui à Acambaro) avaient sous les yeux les animaux qu’ils reproduisaient. Aussi tous les experts officiels se refusèrent-ils à authentifier une découverte aussi dérangeante pour la théorie de l’évolution. Il fallut des journalistes et le célèbre historien Charles Hapgood, pour briser la chape de silence qui recouvre cette collection dont une partie seulement est exposée au musée Waldemar Julsrud.
Le célèbre médecin légiste et avocat Earle Stanley Gardner, dont les romans policiers ont inspiré l’émission de télévision Perry Mason, fut procureur pour la ville de Los Angeles pendant plus de 20 ans. M. Gardner examina la collection et, en tant que procureur expérimenté, affirma que si un groupe de faussaires avait fabriqué les objets, leur style pourrait être observé sur toute la collection :
«Tout criminel et toute organisation criminelle a sa manière d’opérer. La police peut souvent identifier un criminel ou une bande de malfaiteurs par la méthode utilisée pour commettre le crime. Il est évident qu’un seul individu ou groupe n’aurait pu fabriquer les statuettes.»
Charles Dipeso insista sur l’idée que la collection était un brillant canular : les chercheurs avaient creusé des trous, enterré les objets et les avaient ensuite déterrés. Dipeso conclut son rapport de 1953 en affirmant tranquillement :
«Notre investigation a prouvé de manière concluante que les figurines ne sont pas préhistoriques et qu’elles n’ont pas été faites par une race préhistorique supérieure associée aux dinosaures.»6
Une grande part du rapport de Dipeso était sans aucun fondement et tenait de la pure conjecture.
Quel aurait été le but des faussaires ? Économiquement parlant, à un peso (12 cents) la figurine, Tinajero, pauvre fermier mexicain, n’aurait jamais pu financer la production de 33 500 figurines, sans compter les coûts d’enfouissement et de recherche des objets. La collection n’a pas seulement été fabriquée avec doigté, mais elle comporte des espèces de dinosaures rares que seule une personne ayant fait de hautes études, et maîtrisant la documentation paléontologique, aurait pu connaître. Odilon Tinajero n’avait ni la compétence artistique, ni le savoir nécessaire à un tel canular. Tinajero avait quitté l’école en quatrième année et savait à peine lire et écrire.
Acambaro est une région aride et relativement dépourvue d’arbres; pourtant tous les objets de céramique ont été cuits à feu ouvert. Il aurait fallu plusieurs charges de bois par cuisson, ce qui est très coûteux à Acambaro.
Le feu aurait brûlé longtemps et souvent. La fumée produite par le feu n’aurait pu passer inaperçue dans le voisinage. Par la suite, Ramon Rivera, professeur d’histoire à l’école secondaire d’Acambaro, ouvrit une enquête d’un mois, interrogeant des gens de tous âges et de toutes professions. Le professeur Rivera connaissait fort bien l’histoire de la région et entretenait des liens étroits avec les habitants d’Acambaro.
Rivera rapporte : «En vérité il est absolument impossible qu’un habitant d’Acambaro ou des alentours ait pu fabriquer de tels objets en quantité ou petit à petit.
La chose a été examinée par tous les moyens possibles, et cela en couvrant une période de 100 ans. Il y a ici des vieillards qui peuvent encore donner des détails d’événements non enregistrés, remontant à l’indépendance de ce pays.»
Un autre point souvent ignoré dans le débat concernant l’authenticité des objets, est que plusieurs figurines sont en pierre dure, et non en céramique. Ces objets de pierre présentent tous les effets de l’érosion et sont du même style que les céramiques ; or les traces d’érosion sont presque impossibles à imiter.
En 1954, la grande controverse touchant la collection Julsrud atteignit son point culminant, et les archéologues officiels du gouvernement mexicain décidèrent d’enquêter.
Eduardo Noquera, Ph.D., directeur du département des monuments pré-hispaniques de l’Instituto Nacional de Antropologia y Historia, dirigea l’enquête.
Noquera était accompagné de Rafael Orellana, Ponciano Salazar et Antonio Pompa y Pompa, également de l’Institut National d’Antropologie et d’Histoire. Dès leur arrivée, ils inspectèrent la collection et se rendirent à la montagne El Toro afin de sélectionner des sites intacts.
Noquera supervisa les fouilles sur un site qu’il avait sélectionné avec les autres archéologues de l’Institut National..
Après plusieurs heures de travail, ils découvrirent plusieurs figurines. Les archéologues déclarèrent que les objets portaient tous les signes d’antiquité et qu’ils avaient été enfouis il y avait fort longtemps. Les figurines furent déterrées en présence de nombreux témoins, dont des étudiants de la région et des membres de la Chambre de commerce. Les archéologues félicitèrent immédiatement Julsrud d’avoir fait ces remarquables découvertes. Deux des archéologues lui promirent d’informer des journaux scientifiques de la découverte.
Fig. 1 Iguanodon (Figurine et représentation actuelle) :
Mais Noquera s’aperçut bientôt que les figurines de dinosaures posaient un problème majeur pour sa carrière professionnelle.
Les archéologues étaient confrontés à un dilemme : devaient-ils dire la vérité sans se soucier du qu’en-dira-t-on, et déclarer qu’ils avaient effectivement choisi un site, l’avaient fouillé et qu’ils y avaient découvert des figurines de dinosaures, ou devaient-ils cacher la vérité et proposer une autre explication ?
Noquera retourna à Mexico, et trois semaines plus tard remit un rapport dans lequel lui et ses subordonnés déclaraient que la collection devait être fausse en raison des formes de vie représentées : les dinosaures.
Noquera écrivait : «En réalité, en dépit de la légitimité scientifique apparente entourant la découverte de ces objets, il s’agit d’un cas de faux, d’objets fabriqués à une époque relativement récente. À mon avis, cette collection se compose de trois types d’objets : l’un d’eux est constitué de figurines que l’on prétend être des reproductions anciennes d’animaux éteints depuis des millions d’années.
L’auteur de ces objets s’est peut-être inspiré des livres de paléontologie très en vogue à la fin du siècle dernier, ou au début du siècle présent». Julsrud fut très déçu de voir comment, en l’espace d’une semaine, les archéologues avaient d’abord validé la collection, puis adroitement détourné l’histoire pour nier leurs propres découvertes. Mais Julsrud, refusa de se laisser abattre par toute cette poussière de dérision académique qui retombait sur sa collection à cause du désir des scientifiques de la faire disparaître, et persévéra.
Peu après entra en scène un éminent chercheur qui devait contrecarrer les prétentions des opposants à Julsrud par une série d’arguments et de faits incontestables. Durant l’été 1955, Charles Hapgood, professeur d’histoire et d’anthropologie au Keene State College de l’université du New Hampshire, passa plusieurs mois sur le site d’Acambaro et mena une enquête très détaillée sur la collection. Charles Hapgood s’était déjà distingué en publiant de nombreux ouvrages dont Earth’s Shifting Crust (1958), Maps of the Ancient Sea Kings (1966)* et The Path of the Pole (1970).
Hapgood entreprit des fouilles sur de nombreux sites encore intacts, et trouva plusieurs figurines de céramique de type «Julsrud».
Afin d’écarter l’idée que Tinajero ou un autre aurait fabriqué les objets, Hapgood décida de faire des fouilles sous une maison construite en 1930, longtemps avant la découverte de statuettes sur la montagne El Toro.
Il découvrit une maison directement sur le site qui appartenait au chef de la police, et il demanda la permission de creuser sous la dalle de la maison. La permission lui fut accordée. Il creusa donc un trou de 6 pieds de profondeur sous le plancher de béton du salon, et y déterra des douzaines d’objets semblables aux autres.
Comme la maison avait été construite 25 ans avant que Julsrud n’arrive au Mexique, le fait disculpa Julsrud, élimina la théorie des faussaires, et invalida les rapports de Dipeso ainsi que ceux de Noquera sur tous les points importants.
En 1968, Charles Hapgood retourna à Acambaro accompagné d’Earle Stanley Gardner, l’auteur de la populaire série Perry Mason. Gardner n’avait pas seulement étudié la criminologie, il était aussi enquêteur pour les problèmes archéologiques. Il fut vivement impressionné par l’ampleur et la variété de la collection.
Il était clair que Gardner considérait la théorie du canular comme une sottise.
La méthode de datation au radiocarbone 14 était encore dans son tout jeune âge, mais Hapgood se procura des spécimens afin de les tester au C14.7 Gardner et Andrew Young (l’inventeur de l’hélicoptère Bell) financèrent les tests. Hapgood soumit les échantillons au Laboratory of Isotopes Inc. au New Jersey. Les résultats furent les suivants :
Échantillon n° 1 : (I-3842) 3590 ± 100 (circa 1640 avant Jésus-Christ)
Échantillon n° 2 : (I-4015) 6480 ± 170 (circa 4530 avant Jésus-Christ)
Échantillon n° 3 : (I-4031) 3060 ± 120 (circa 1110 avant Jésus-Christ)
Ces dates au radiocarbone allant jusqu’à 4 500 ans avant Jésus-Christ feraient de la collection la plus ancienne de tout l’hémisphère ouest.
En 1972, Arthur Young soumit deux des figurines à Froelich Rainey, Ph.D., directeur du Musée de Datation par thermoluminescence de Pennsylvanie. Le laboratoire Masca obtint des dates par thermoluminescences de plus de 2 700 ans avant Jésus-Christ.
Dans une lettre datée du 13 septembre 1972 adressée à Young , Rainey écrit :
«… Maintenant que nous avons derrière nous plusieurs années d’expérimentation, ici au laboratoire et à Oxford, nous ne doutons plus de la fiabilité de la méthode par thermoluminescence. Nous avons une marge d’erreur de 5 à 10 % tout au plus dans la datation absolue, mais nous ne nous inquiétons plus au sujet des imprévus qui pourraient remettre tout le système en question. Je dois également préciser que nous avons été si surpris par les dates extraordinairement anciennes de ces figurines que Mark Han exécuta la procédure 18 fois en laboratoire, et cela sur chacun des 4 échantillons. Aussi, de nombreuses recherches substantielles furent faites sur ces statuettes…
Tout bien considéré, le laboratoire maintient ces dates pour le matériel de Julsrud, sans se soucier de ce qu’elles signifient pour la datation archéologique du Mexique ou pour le débat entourant l’authenticité des objets.»
Mais lorsque le laboratoire de l’université de Pennsylvanie découvrit que la collection comportait des dinosaures, ils se rétractèrent. Ils déclarèrent que les morceaux de céramique avaient dégagé des signaux de lumière régénérée, et qu’ils ne pouvaient pas dater de plus de trente ans.
Un technicien en thermoluminescence admit que, selon son expérience, il n’existait aucune autre sorte de céramique produisant des signaux de lumière régénérée, et qu’aucune autre datation par thermoluminescence n’avait été faite sur de la céramique en utilisant un signal de lumière régénérée.
Bref, le test était une excuse en jargon de laboratoire pour éviter la conclusion évidente selon laquelle les dinosaures et l’homme auraient vécu ensemble. John Tierney décida de dénoncer la tromperie des chercheurs de l’université de Pennsylvanie en refaisant le test selon la procédure standard.
Tierney obtint deux fragments de céramique de type Julsrud trouvé à la montagne El Toro, à Acambaro en 1956, en présence de Julsrud. Tierney soumit les pièces à Victor J. Bortolet, Ph.D., directeur des services de recherche au laboratoire d’archéométrie nucléaire Daybreak pour qu’il les date.
Bortolet data les objets à 2000 ans au moins, invalidant ainsi le rapport Masca selon lequel ils auraient de 30 à 100 ans8. John Tierney remit une demi-douzaine de céramiques de Julsrud faites d’argiles différentes à une équipe de l’université de l’État d’Ohio.
L’équipe d’experts se composait de J. O. Everhart, Ph.D. (président du département d’ingéniérie céramique), d’Earle R. Caley, Ph.D. (l’un des chimistes archéologiques les plus respectés du monde), ainsi que d’Ernest G. Ehlers, Ph.D. (minéralogiste au département de géologie de l’université de l’État d’Ohio). Ils déclarèrent qu’ils ne pouvaient aucunement croire que ces objets eussent été faits dans les temps modernes, et qu’ils ne pouvaient pas non plus croire qu’ils eussent été fabriqués par quelque amateur tentant de perpétrer une supercherie. Lorsque Tierney leur annonça qu’il s’agissait d’objets de la collection Julsrud, un silence profond et interminable envahit la pièce.
En 1997, l’entreprise B.C. Video réalisa une émission sur l’art jurassique. A l’origine une séquence sur Acambaro était incluse dans la présentation spéciale faite par la chaîne NBC sur les origines mystérieuses de l’homme. L’émission présentait Neil Steede, président de l’Early Sites Research Society West et de la Mexican Epigraphic Society, tentant de démystifier la collection, clamant qu’elle était de fabrication récente. Vers la fin de l’émission, on révèle qu’il avait envoyé deux échantillons de céramique de type Julsrud (l’un représentant un homme et l’autre un dinosaure) à un laboratoire indépendant de datation au C14. Les tests avaient donné des résultats étonnants. La figurine humaine était datée à 4000 ans BP (avant le présent) et la figurine de dinosaure, à 1 500 ans BP.
Steede était embarrassé pour dire que la date de la figurine humaine était crédible, mais que celle de la figurine de dinosaure était fausse.
En réalité, la figurine de dinosaure créait beaucoup trop de tension pour la science orthodoxe, et Steede devait trouver une issue de secours. Cette issue fut simple, il refusa d’admettre la date de la figurine de dinosaure.
La compagnie japonaise Nissi commandita une équipe de télévision pour qu’elle se rende à Acambaro et tourne une émission pour la télévision japonaise au sujet des figurines. L’émission intitulée «Les anciens ont-ils vu les dinosaures ?» fut présentée le 2 février 1997 au Japon.
Dans un moment mémorable de l’émission, le narrateur japonais observe une figurine d’animal, et la place à côté de son livre sur les espèces de dinosaures. Étrangement, la figurine de dinosaure de Julsrud était d’une allure très similaire à celle d’un Amargasaurus cazaai représenté dans le livre japonais sur les dinosaures. Le narrateur prend rapidement un autre figurine de dinosaure et feuillette son livre ; cette figurine est très semblable à l’illustration du Sauraloplus osborni dans son livre. Le narrateur demeure perplexe un instant, puis dit que les personnes qui ont vécu il y a environ 4.500 ans doivent avoir vu des dinosaures parce qu’elles ne pourraient pas avoir su à quoi ils ressemblaient vivants en observant seulement leurs squelettes dans la terre.
Et le narrateur précise que, quand les premiers paléontologistes ont trouvé des squelettes de dinosaures, ainsi Richard Owen, leurs modèles en chair du Megalosaurus, de l’Iguanodon et de l’Hylaeosaurus restaient ridiculement imprécis.
On a objecté que seules les excavations de Waldamar Julsrud ont produit les objets en céramique qui composent cette collection. Pourquoi d’autres sites n’ont-ils pas donné des figurines de céramique et de dinosaures de type Julsrud ? En août 1999, je revins avec le Dr. Don Patton à Acambaro pour chercher réponse à ce genre de questions. Par chance, en dînant dans un restaurant local, nous rencontrâmes Ernesto Navarrete Marines. Dans les années 1970, Ernesto commandait la police fédérale pour la zone de Celaya, dans le Guanajuato, qui inclut la région d’Acambaro.
Une nuit de 1978, Ernesto eut vent que des excavations illégales avaient lieu sur la montagne El Chivo (bouc) et que les objets déterrés étaient échangés pour des pistolets, des fusils, des mitrailleuses, aussi bien que d’autres armes, sur le marché noir. Le commandant Ernesto Marines, qui a été formé par Scotland Yard, conduisit une enquête sérieuse. Il découvrit que les objets déterrés sur la montagne El Chivo étaient transportés à la frontière de Laredo, au Texas, puis échangés contre des armes, ce qui constituait un crime fédéral.
Quand Ernesto appréhenda Jaime Aquirre et Raul Hernandez sur la montagne El Chivo, ces derniers avaient en leur possession 3 300 figurines de poterie de type Julsrud .
Le commandant saisit la collection à titre de preuves et nous dit qu’il avait personnellement observé neuf figurines de dinosaures. Ernesto nous a dessiné un croquis des dinosaures vus dans la collection. Ces objets déterrés illégalement ont été remis au Dr. Luis Moto, maire d’Acambaro en 1978-1979, et sont gardés à l’hôtel de ville.
Ces figurines furent reconnues comme authentiques par la Cour Fédérale du Mexique, servant de pièces à conviction principales dans le procès de Jaime Aquirre et Raul Hernandez. Jaime et Raul ont été condamnés à la prison fédérale de Mexico où ils purgent actuellement leurs peines.
Si Jaime et Raul avaient échangé de la poterie fausse ou truquée, de la pacotille ou des objets de fabrication manufacturés, ils n’auraient pas été condamnés à la prison (ils n’auraient pas pu les échanger contre des armes).
Que Jaime et Raul aient été condamnés pour commerce d’objets (figurines) appartenant au patrimoine (ancien) mexicain, devrait réduire au silence les critiques selon lesquelles aucune pièce de céramique de type Julsrud n’a jamais été trouvée par d’autres.
Je rencontrai aussi le Dr J. Antonio Villia Herrejon, Ph.D., qui a personnellement déterré des figurines en céramique entre 1950 et 1955 sur les sites El Toro et El Chivo. Il signala que les figurines de brontosaures ne ressemblaient pas aux dinosaures sauriens «type». On lui demanda alors quelle différence il faisait. Il répondit : «Ils avaient des épines dorsales tout au long de leur dos, de petites épines».
Nous dessinâmes ensuite des dinosaures ayant des épines dorsales coniques, et Antonio les pointa vigoureusement, s’exclamant en espagnol : «c’est cela, c’est cela !» Herrejon avait involontairement aidé à confirmer l’authenticité des figurines de Julsrud. Dans les années 1940 et 1950, personne ne savait que certaines espèces de dinosaures sauriens avaient des épines dorsales. On les représentait comme on les voit sur les panneaux publicitaires des stations d’essence Sinclair. Ce fut le travail de Stephen Czerkas, dans un article écrit en 1992, qui fit ressortir cet aspect de l’anatomie saurienne, (Geology, V20, N°. 12, 1992, p.1068-1070).
Herrejon était très au courant des détails et de l’ampleur de la collection Julsrud (33 700 pièces de céramique). Il déclara qu’il était réellement étonnant qu’aucune de ces figurines ne soit la réplique d’une autre. Elles étaient toutes différentes. D’autres, qui avaient examiné de près la collection, avaient aussi remarqué ce fait. Antonio commenta : «Si ces objets ont été fabriqués, qui en fut l’artisan ? Aucun artiste ne pourrait façonner seul 33 700 figurines, toutes de style différent. S’il s’agit d’un canular, il y eut plusieurs artistes. Mais comment une telle conspiration aurait-elle pu rester secrète pendant tant d’années ? Il est certain que quelqu’un aurait été au courant de telles activités.»
Je demandai à Herrejon de me parler de l’état dans lequel étaient les statuettes lors de leur découverte.
Antonio dit que de la terre et d’autres substances (patine) y étaient incrustées. Durant la semaine pascale de 1951, Antonio avait passé deux jours avec Julsrud, nettoyant la terre et la patine de pièces de céramique récemment déterrées. Herrejon et Julsrud ne comprirent pas que l’absence de patine sur les objets les mènerait à des accusations selon lesquelles les figurines ne pouvaient ni être anciennes, ni authentiques. Julsrud avait, par ignorance, commencé à nettoyer les morceaux dans les années 1940, et le travail avait été complété par Tinajero et ses aides.
Cependant, il y eut plusieurs témoins qui virent Julsrud dégager les morceaux de céramique de leur gangue, et ils confirmèrent que les objets étaient maculés de terre et de patine.
Lorsque je manipulai moi-même plusieurs centaines de figurines de la collection Julsrud, j’observai qu’il restait toujours de la terre incrustée dans les crevasses, et qu’il y avait toujours un peu de patine à la surface.
(Traduit par Ketsia Lessard et Marie-Josée Roy)
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Pour voir 75 autres figurines http://www.bible.ca/tracks/tracks-acambaro-dinos.htm
Pour plus de détails, on consultera le site internet du musée Julsrud : http://www.acambaro.gob.mx/Cultura/index.htm
6 Charles Dipeso, « The Clay Monsters of Acambaro, » Archaeology (été 1953), p.111-114
* Ndlr. Ce livre passionnant sur les portulans a été traduit en français : « Les cartes des anciens rois des mers » (Ed. du Rocher, Monaco, 1981). Préface de Rémy Chauvin et avant-propos de Paul-Emile Victor suffisent à montrer la qualité de ce livre sous-titré : « Preuves de l’existence d’une civilisation avancée à l’époque glaciaire. »
7 Taylor and Berger, American Antiquity (Vol.33, No.3), 1968.
8 John H Tierney, « Pseudoscientific Attacks on Acambaro Artifacts: The Ceramic Technology of Intellectual Suppression, » World Explorer Magazine (Vol.1 #4), pp 52-61.