Partager la publication "Gramsci et les loges, inspirateurs de l’intelligentsia occidentale"
Par François Thouvenin
Résumé : La décomposition accélérée des mœurs est souvent perçue comme une sorte de loi historique des sociétés, comme une évolution logique résultant naturellement du dépassement des vieux conditionnements. Mais cette logique et cette cohérence correspondent aussi aux idées de Gramsci, fondateur (et secrétaire général en 1925) du Parti communiste italien, penseur peut-être plus profond que Marx. Dépassant le niveau visible de la prise du pouvoir par la rue, Gramsci a bien vu comment le combat d’idées passait par la désagrégation des mœurs et de la culture de l’ancienne société. Il y a sur ce point convergence avec le programme maçonnique, ce qui explique bien pourquoi les Parlements (bourgeois ?), loin de se faire représentatifs de la population, ont accompagné toutes les revendications libertaires de l’intelligentsia comme le divorce, la contraception, l’avortement et toutes les déviations subséquentes. En découvrant ainsi l’ensemble du paysage, on comprend mieux l’enjeu et les ressorts de ce combat à mort contre le christianisme.
Antonio Gramsci (né à Ales, en Sardaigne, le 22 janvier 1891, mort à Rome, le 27 avril 1937) était un penseur communiste italien d’origine albanaise qui a formulé la théorie selon laquelle un État est composé de deux séries d’appareils :
1.tout d’abord, des appareils à dominante répressive, la « société politique », c’est-à-dire l’État au sens étroit du terme, qui comprend les forces de coercition (gouvernement, parlement, justice, bureaucratie, police, armée), par lesquelles la classe sociale au pouvoir assure et maintient sa suprématie ;
2.mais aussi des appareils à dominante idéologique, la « société civile », qui comprend les forces culturelles (Université, intellectuels, artistes, médias), par lesquelles la classe sociale au pouvoir tente d’obtenir l’adhésion et le consentement des masses.
L’unité du tout est assurée par les théoriciens intellectuels (le « parti intellectuel » dont parlait Charles Péguy), chargés de diffuser la conception que la classe dirigeante a du monde contre ceux qui entendent la contester. L’État ne se réduit donc pas, selon Gramsci, à un appareil politique ; il « organise le consentement », c’est-à-dire qu’il dirige en prenant pour appui une idéologie implicite ou explicite fondée sur des valeurs admises par la majorité des citoyens ou qu’il s’agit de lui faire admettre. Gramsci constatait qu’en Occident la « société civile » était déjà une force capable de faire pièce à la « société politique », et il professait, par conséquent, que les communistes devaient compter avec elle pour prendre le pouvoir.
En captivité pendant onze ans, il eut tout le temps de développer sa théorie dans ses Carnets de prison (il est mort quelques jours après sa libération). Durant tout ce temps, il avait pu réfléchir aux limites de la lutte purement politique et acquérir la conviction que la victoire du communisme ne pourrait passer que par une révolution de la « société civile », c’est-à-dire des mœurs.
A-t-il été influencé par la franc-maçonnerie ? Certes, celle-ci était, à ses yeux, le principal parti de la bourgeoisie en Italie, donc assimilable à l’ennemi absolu, mais il n’en a pas moins condamné la loi « fasciste » qui la bridait alors dans ce pays. On est donc en droit de penser qu’il entretenait avec elle une sorte de relation d’amour-haine, ces bourgeois de maçons allant tout de même dans le sens de ses préconisations, du moins en matière de mœurs.
Se manifeste d’ailleurs une réelle convergence entre sa théorie et l’action actuelle des loges, ce qui n’a rien de surprenant dans la mesure où des accointances fondamentales existent entre la franc-maçonnerie et l’idéologie de gauche ; la meilleure preuve en est la complicité évidente entre la gauche et la droite (ou ce qui en tient lieu) dans un pays comme la France d’aujourd’hui, où les maçons des deux bords – avec ou sans tablier – occupent désormais tous les postes importants, et ce dans tous les partis politiques, tous les milieux.
L’économie demeure le seul domaine où la « droite » continue de s’opposer – timidement – à la gauche, quoique sous un angle étroitement libéral, c’est-à-dire dans le mépris complet de la doctrine sociale de l’Église, jadis soutenue par des hommes comme Albert de Mun (1841-1914).
Dès avant la Deuxième Guerre mondiale, Gramsci écrivait que les communistes devraient s’emparer du pouvoir culturel en s’appuyant sur les intellectuels. Nous en sommes là aujourd’hui, car si le communisme s’est mis officiellement en veilleuse depuis l’inauguration de la Perestroïka en Union Soviétique, ce n’était que pour mieux se rallumer le jour venu par le biais des « évolutions sociétales » que ses fourriers – conscients ou non de l’être – sont en train de concocter en recherchant le « consensus » dont ils ont besoin pour agir comme animateurs de la moutonnerie planétaire.
Ce que Gramsci appelait les « intellectuels », c’étaient déjà ces « idiots utiles » (la formule est de Lénine) qui – pétris de naïveté, d’utopisme et de bons sentiments – relayaient les orientations conçues dans le secret des loges maçonniques et subrepticement instillées au sein du corps social par capillarité descendante. Les choses n’ont pas varié depuis, sinon en s’amplifiant et en s’accélérant dans des proportions étourdissantes, surtout depuis une trentaine d’années. Répétons que la grille de lecture gauche/droite est inopérante en l’espèce et ne sert qu’à mobiliser – pour accréditer la fiction « démocratique » ou « républicaine » – un électorat dûment sidéré et avili par tous les moyens, aux premiers rangs desquels l’école publique et la médiasphère.
Chose curieuse, on n’entend personne se demander ouvertement par quel prodige autant de mutations aussi radicales, autant de virages à 180 degrés ont pu se produire depuis près d’un demi-siècle sous l’action initiale d’un détonateur utilisé de main de maître : le grand monôme incantatoire que furent les « événements » de mai 1968. C’est pourtant là une question essentielle, qui – si elle n’était condamnée à rester muette par la censure politiquement correcte – devrait captiver ceux ayant pour vocation d’étudier l’histoire, la sociologie, la psychologie sociale et la manipulation des foules (c’est-à-dire leur viol).
Car le plus sûr moyen d’obtenir l’adhésion et le consentement des masses pour les amener au communisme « en douceur », n’est-ce pas – conformément aux idées de Gramsci – de commencer par infléchir les mœurs, cette synthèse « providentiellement » instable de la psyché et des comportements humains ! Et comment y parvenir sans flatter l’individu et ses penchants les plus bas, c’est-à-dire sans pratiquer la plus abjecte démagogie, le pourrissement des âmes, des esprits et des cœurs, voire des corps par la perversion, puis l’inversion des valeurs, en tête desquelles le Vrai, le Beau, le Bien et le Juste !
Récapitulons, ne serait-ce que pour la France (fille aînée et dénaturée de l’Église), la véritable descente aux enfers découlant de la mise en pratique des théories gramscistes par les loges, qui savent à la perfection utiliser – par délégation pyramidale, puis par osmose – les puissantes et innombrables courroies de transmission dont elles disposent dans la « société civile », parmi lesquelles de nombreux idiots utiles ignorant qui les manipule, et même qu’ils sont manipulés. Cette descente aux enfers, baptisée « Progrès » (scientifique ou non) et « libération des mœurs », dépasse en abomination le « Meilleur des Mondes » imaginé par l’initié Aldous Huxley. Elle s’accompagne d’une négation sans cesse croissante du réel et de ses impératifs d’airain, qu’un relativisme schizophrène, mais désormais tout-puissant, relègue de plus en plus au rang de contingences dépassées, réactionnaires, « nauséabondes », et dans l’invocation desquelles il s’applique à dénoncer un dangereux appel au « retour de l’Ordre moral ».
Ajoutons que l’éventualité de ce ‘’retour’’ apparaît aussi redoutée que malheureusement improbable en l’état actuel des choses ; et ne parlons même pas de la morale chrétienne, vouée aux gémonies par l’hédonisme et l’athéisme ambiants.
1.Le divorce est tellement passé dans les mœurs, et depuis si longtemps, que l’on sera peut-être surpris de le voir cité ici en tête de liste ; il fut pourtant, si l’on y songe bien, la toute première atteinte portée à l’équilibre de la cellule familiale de base, sur lequel repose celui de la société tout entière.
Comment s’en étonner, sachant que c’est le Christ qui a institué l’indissolubilité du mariage ! « Ne séparez pas ce que Dieu a uni. » (Mc 10, 6-9)
2.La pornographie est libre de sévir à tous les étages, depuis les années soixante-dix au moins. Non seulement dans les clubs et boutiques spécialisés, mais aussi dans la presse, sur les affiches, au cinéma, au théâtre, partout. Au point qu’on ne peut y échapper nulle part, à moins d’être aveugle ou en retraite de recyclage bouddhique dans un monastère de Mongolie intérieure. Inutile d’être psychothérapeute pour comprendre les dégâts définitifs que le spectacle d’une seule scène de film classé X ou d’une seule page de magazine porno – vue par hasard ou non – peut produire sur la libido d’un enfant… « Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne et qu’on le précipitât au fond de la mer. » (Mt 18, 6)
3.Les relations sexuelles hors mariage sont une des premières « avancées » du laisser-faire tacite et généralisé. Elles gagnent maintenant des classes d’âge de plus en plus jeunes, blasées de plus en plus tôt, dont certains éléments « mâles » en sont arrivés au point où ils ne voient aucun inconvénient à pratiquer le viol, individuel ou en meute. Dès que la retenue chrétienne disparaît, la bestialité païenne prend aussitôt sa place.
4.La contraception, censée libérer la femme en lui donnant accès à la débauche « sans risque » (jusqu’alors réservée à l’homme), a eu surtout pour résultat de détacher l’amour physique de la procréation, lui retirant ainsi son caractère le plus noble, le plus sacré, ce qu’il a d’indispensable à la survie de l’espèce humaine, ne lui laissant du même coup que son caractère purement récréatif.
En outre, dans sa version chimique, la contraception est responsable, à tout le moins, de bouleversements hormonaux[1] (et de graves accrocs de santé, on le sait maintenant). Mais le plaisir « sans risque immédiat » ne vaut-il pas la peine de courir tous les risques à venir, notamment au prix de ce qu’il n’est pas exagéré d’appeler un « pré-avortement » ?
5.L’avortement, hypocritement masqué sous le sigle euphémique IVG (interruption volontaire de grossesse), n’est autre que le meurtre délibéré des êtres les plus innocents qui soient, dont on va jusqu’à nier qu’ils sont des personnes humaines à part entière pour mieux les condamner à la dilacération légale in utero. Personne ne se demande comment un crime aussi abominable, encore passible de la peine de mort il y a seulement vingt-huit ans, a pu être institutionnalisé, organisé dans le cadre de la « santé » publique et remboursé par la Sécurité Sociale, avant que des lois d’une scélératesse inouïe n’aillent jusqu’à pénaliser ceux qui les combattent ne serait-ce qu’en paroles, s’exposant ainsi à de lourdes amendes, voire à des peines de prison. À lui seul, ce rapide et complet retournement du droit naturel aurait pourtant de quoi interpeller les intelligences, sinon les consciences, mais il faut croire que la démission évidente de celles-ci s’est automatiquement accompagnée de la déroute de celles-là.
Aujourd’hui, on en est à la distribution de la « pilule du lendemain » aux adolescentes des lycées et collèges – y compris à l’insu de leurs parents, pour le cas où la conscience de ces derniers aurait conservé le moindre vestige de garde-fous et où ils se croiraient encore autorisés à élever seuls leurs enfants.
Exit la détestation chrétienne du meurtre de l’innocent, l’un des quatre péchés qui crient vengeance au Ciel, avec l’homosexualité, péché impur contre l’ordre de la nature, l’oppression des pauvres et le refus du salaire aux ouvriers.
6.L’abolition de la peine de mort, intervenue après l’institution de l’« IVG », apporte à cette dernière un contrepoint saisissant, puisqu’elle a eu pour effet de sacraliser la vie des pires assassins alors même qu’il était devenu licite, sept ans plus tôt, d’assassiner dans le sein de sa mère l’être humain le plus faible et le plus innocent. Détail intéressant : les promoteurs de cette ignominie binaire – quoique appartenant, l’un à la fausse droite (Simone Veil), l’autre à la vraie gauche (Robert Badinter) – sont tous deux membres du B’nai B’rith, cette maçonnerie réservée aux Juifs. D’où il ressort, à titre accessoire, que la haute maçonnerie coiffe tout le spectre des partis et que l’on peut être maçon, c’est-à-dire officiellement internationaliste et opposé à toute discrimination fondée sur la race ou la religion, mais tout de même pénétré d’un certain esprit « de clocher ».
7.L’euthanasie, pieusement rebaptisée « droit de mourir dans la dignité », sera bientôt une manifestation supplémentaire de cette culture de mort dont on peut repérer aisément l’origine préternaturelle, c’est-à-dire hors des lois naturelles et dans ce cas précis : diabolique ; le diable étant l’homicide « depuis le commencement ». Il est à prévoir que le « droit » en question évoluera exactement de la même manière que le « droit d’avorter », autrement dit vers toujours plus de permissivité, et il est facile d’imaginer les excès qui seront commis en cette matière comme en bien d’autres.
Au passage, on notera sans surprise que c’est un franc-maçon, le sénateur Caillavet, qui a été à l’origine des débats faussés et des prétendues réflexions dont on agite de plus en plus l’opinion sur ce « problème de société ».
Que de « progrès » ne devra-t-on, décidément, aux Fils de la Veuve, ces éminents philanthropes devant le Grand Architecte ! Seuls ces autres « philanthropes », que furent les nationaux-socialistes, firent presque aussi fort en l’espèce.
8.La procréation assistée n’est autre, pour l’essentiel, que la valse triste des embryons congelés. Bien souvent, ça rate. Mais quand ça marche : « Miracle de la Science ! », « Le cercle de famille s’agrandit à grands cris ! » Et tant pis s’il y a des ratages, vite passés par profits et pertes : « Jouez hautbois, résonnez musettes ! » Convaincu par l’antique promesse que lui a faite le prince de ce monde : « Eritis sicut dii : Vous serez comme des dieux » (Gn 3, 5), donc persuadé d’être Dieu ou de L’avoir remplacé, l’homme dit : « Je décide souverainement qui doit mourir et quand, qui doit naître et quand », ce qui l’autorise aussi – remarquons-le en passant – à prélever des organes sur des corps humains toujours vivants, ce qui n’est rien de moins qu’un meurtre, fût-il commis « pour la bonne cause ».
9.Les manipulations transgéniques en disent long, elles aussi, sur les velléités démiurgiques de l’Homo réputé Sapiens. Elles illustrent avec une cruelle ironie le rapprochement volontaire de l’homme avec l’animal, cet homme qui – par ailleurs – tient tant à se faire Dieu. Ainsi voit-on des vaches produisant du lait de femme, des souris piaulant comme des oiseaux, des chats rendus phosphorescents, des saumons atteignant des tailles monstrueuses, sans oublier les hybrides porc-humain et même souris-humain.
Cela n’annonce-t-il pas le passage dans le réel des opérations horrifiantes imaginées par H. G. Wells dans L’Île du docteur Moreau[2] ?
« Qui veut faire l’ange fait la bête » a écrit Blaise Pascal ; il avait tout dit, sans savoir à quelles extrémités conduirait cette diabolique tentation.
10.La promotion active (et désormais officielle) de toutes les perversions sexuelles imaginables a abouti à la création du sigle GLBT : « gays » (sodomites actifs et passifs), lesbiennes, bisexuels et transsexuels). Ensuite, ce sera peut-être au tour des pédosexuels, zoosexuels, nécrosexuels et coprosexuels de sortir triomphalement du placard… En attendant ces futures « avancées », et pour dépasser le PACS (désormais insuffisant, et même discriminatoire), on institue à présent le « mariage homosexuel » (oxymore de la plus vilaine eau), ainsi que l’« homoparentalité », néologisme particulièrement azimuté au sujet duquel on attend toujours les commentaires des « psys », qui semblent définitivement gagnés par une certaine léthargie professionnelle, à moins qu’il ne s’agisse d’une militance progressiste passive, c’est-à-dire d’un ramollissement cérébral de derrière les barricades…
Ajoutons à cela la chasse désormais légale aux esprits « nauséabonds » qui s’élèvent contre cette ignominie, supérieure en abjection à tout ce que Sodome et Gomorrhe ont pu concevoir de pire. « Les hommes, abandonnant les relations naturelles avec les femmes, se sont enflammés de désir les uns pour les autres, ayant d’homme à homme des rapports infâmes. » (Rm 1, 27)
11.La négation des différences sexuelles était prévisible depuis la promotion forcenée de l’homosexualité et de toutes les autres déviances sexuelles.
Elle est désormais institutionnalisée à son tour grâce à l’inclusion dans les manuels scolaires de la théorie du gender (prononcer « dgène-deur » ou employer tout aussi abusivement le terme français correspondant : genre).
Le sens de cette nouveauté supplémentaire ? Il est très simple : chacun a le droit de déterminer son sexe (quitte à en changer ensuite à volonté), indépendamment de celui qu’une nature irrespectueuse de la liberté individuelle lui a arbitrairement assigné. C’est aussi ridicule et aberrant que cela. Autrement dit, la nature est fasciste, le réel est fasciste, les faits sont fascistes, corrigeons tout cela, luttons contre cet odieux déterminisme congénital en permettant à toute personne de choisir ce qu’elle veut être, c’est-à-dire – en somme – ce qu’elle est. Au point de vue linguistique, on appréciera le dévoiement stupide de la notion de « genre », notion uniquement grammaticale stricto sensu, mais comportant l’avantage de représenter le sexe rêvé, donc libérateur, par opposition au sexe réel, donc fasciste. Et comme la lutte contre ce fascisme-là ne saurait avoir de limite, comme il importe de cristalliser dans la langue toujours plus de comportements novateurs, on a poussé la créativité néologique jusqu’à parler désormais des « multisexuels », des « plurisexuels » et des « pansexuels », qui viennent ainsi enrichir le bestiaire GLBT. Mais la Vérité reste éternelle : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » (Gn 1, 27)
12.L’école publique est en chute libre à force de démagogie et d’avachissement post-soixante-huitards, à force d’expériences désastreuses qui consistent à livrer les enfants aux délires idéologiques de la mouvance « pédagogiste » en imposant l’idée folle que les maîtres doivent apprendre des élèves, et non l’inverse, en sabotant l’enseignement de la lecture et de l’écriture au moyen de méthodes démentielles (globales et semi-globales), en ne cessant d’abaisser le niveau des élèves, dont beaucoup arrivent dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sans être capables de lire ou d’écrire correctement, ni même de comprendre ce qu’ils lisent avec peine, en réduisant à rien ou presque le contenu des leçons d’histoire, en soumettant à une expurgation fanatique le peu qu’il en reste, etc., etc., etc.
Toutes ces funestes « innovations pédagogiques » – productrices de plusieurs générations sacrifiées – sont pratiquées depuis trop longtemps et avec une trop grande agressivité envers leurs opposants pour ne pas relever d’une véritable volonté de crétinisation générale. Cette volonté évidente s’explique par la nécessité – pour tout totalitarisme actuel ou en devenir – de régner sur des moutons abrutis, ignares et assistés, plutôt que sur des citoyens intelligents, cultivés et responsables. Avantage annexe, ces moutons pourront devenir enragés au besoin, selon les lois du passage inévitable de l’ignorance à la barbarie, puis de la barbarie à la sauvagerie, car toute révolution a besoin de brutes à sa botte. La mise en éclipse de l’Église catholique et de ses enseignements multiséculaires ne pourra que favoriser cette invraisemblable décadence.
13.La dépénalisation de la consommation de cannabis n’est plus qu’une question de temps, car elle est réclamée à cor et à cri par les pourrisseurs les plus hardis, qui appartiennent tout naturellement à l’extrême gauche et à l’ultra-gauche (y compris ces pseudo-écologistes qui disent défendre la nature, mais qui défendent surtout ce qui est contre-nature). Pourquoi ? Parce que l’abrutissement que procurent déjà l’école publique et la médiasphère (y compris les jeux vidéo, de plus en plus violents) n’est peut-être pas encore suffisant. Or, l’effet démotivant des substances en question peut permettre de gagner à l’abêtissement intégral des jeunes qui y auraient échappé autrement. D’où l’intérêt d’une telle opération dans l’optique révolutionnaire.
14.L’immigration, que Pompidou a amorcée pour faciliter le recrutement d’une main-d’œuvre bon marché au bénéfice de ses amis grands patrons et banquiers, est montée singulièrement en puissance lorsque Giscard et Chirac – ces deux spécimens de la fausse droite la plus bête du monde – ont décrété le « regroupement familial ».
En 1981, elle a reçu un nouveau coup de fouet, car la gauche avait compris l’avantage électoral à tirer un jour d’une population exogène lui devant son entrée et son installation dans notre pays. De l’immigration légale ou non, on est passé à l’invasion, puis à la colonisation à rebours ; on en est maintenant à la submersion, qui annonce un peuplement de remplacement.
La gauche est en train de recueillir les trente premiers deniers de sa politique immigrationniste, puisque les électeurs issus de l’immigration – surtout ceux, majoritairement musulmans, issus d’Afrique noire et du Maghreb – ont voté pour elle à une écrasante majorité lors des deux consultations électorales de 2012. Elle s’apprête maintenant à « légaliser les sans-papiers » (traduisons : à récompenser des envahisseurs de leur mépris de nos lois, ce qui augure bien de l’usage que ces derniers feront d’une « citoyenneté » ainsi acquise), car elle a parfaitement saisi que, puisqu’elle ne parvenait décidément pas à changer le peuple (du moins la tendance obstinément droitière de celui-ci), elle pouvait en revanche changer de peuple. Voilà donc les Français de souche (ou « sous-chiens ») pris en tenaille entre deux extrêmes : d’un côté, les mœurs plus que décadentes qu’a su leur faire adopter le laxisme occidental ; de l’autre, le rigorisme extrême de l’islam d’importation.
Le heurt de ces deux modes de vie radicalement inconciliables est déjà une source féconde de conflits parfois violents. La violence est cependant le quasi-apanage des allogènes, dans la mesure où elle est rigoureusement interdite aux indigènes, subjugués par l’« antiracisme » ambiant et les lois liberticides qu’il a sécrétées.
Si un allogène appartenant à une « minorité visible » vous bouscule dans la rue et vous insulte ou même vous frappe, le mieux est de baisser aussitôt les yeux en lui demandant pardon avec toute l’obséquiosité due à nos conquérants. Sinon, les ennuis vous guettent. Les insultes et les coups continueront peut-être, mais du moins serez-vous soulagé d’avoir échappé à la correctionnelle.
15.Exeunt le Vrai, le Bien et le Beau et le Juste. – De même que Satan est à la fois le singe et l’image inversée de Dieu, le Vrai et le Bien sont copieusement malmenés et – comme on l’a vu ci-dessus – remplacés par leurs exacts contraires : le faux et le mal ; mais leur destruction serait incomplète sans celle du Beau, troisième attribut de la transcendance divine. L’« Art » contemporain s’est donc occupé de lui… Il n’est que de voir ce qui se trouve le plus coté sur le marché archi-corrompu de cet « Art » : cela peut aller de la guirlande de tampons périodiques usagés au crucifix plongé dans l’urine, en passant par de gigantesques étrons en fonte. Et toutes ces immondices valent une véritable fortune, incroyablement disproportionnée à leur valeur réelle. Exit, donc, le Beau, en compagnie de ses frères, le Vrai et le Bien. Mais exit aussi leur fruit : le Juste.
16.L’irrespect et le ricanement généralisés sont de rigueur à propos de tout. La dérision est omniprésente, y compris à l’égard des religions, et d’abord de la religion majoritaire en Occident, le christianisme, surtout dans sa composante catholique. Ce ne sont que blasphèmes et sacrilèges, les plus révoltants possibles, les plus grossiers possibles. Le théâtre et le music-hall (avec ses calamiteux « comiques ») sont de gros consommateurs du genre de rire gras que déclenche automatiquement tout ce qui est graveleux, obscène et scatologique. Mais ils ne sont pas seuls dans ce cas : films, livres, émissions de télévision, bandes dessinées leur font une forte concurrence.
Ainsi a-t-on inversé la grille amis-ennemis. Ceux qui étaient nos ennemis de toujours, ceux dont le père est l’Adversaire, sont devenus la référence obligatoire. Ceux qui étaient nos amis de toujours sont devenus passibles d’excom- munication et haïs.
Tout cela montre que l’on est en train de passer de l’ère des Poissons à celle du Verseau. De même que le chien retourne à son vomi (Pr 26, 11), on voit se développer un néo-paganisme s’appuyant très logiquement sur l’antichristianisme.
Ce dernier, commencé dans l’apostasie publique et la marginalisation galopante des derniers chrétiens, s’achèvera peut-être comme il a commencé pour les premiers chrétiens, qui n’étaient eux aussi qu’une petite poignée : avec le martyre physique. La boucle sera ainsi bouclée : « Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que le maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront, vous aussi » (Jn 15, 20).
Quand on a introduit le petit doigt dans un aussi funeste engrenage, on s’expose à y passer tout entier. C’est ce qui est en train d’arriver au corps social, avec l’actualisation et la mise en œuvre systématique des théories maçonnico-gramscistes, dans la joie et la bonne humeur d’une grande majorité de la classe politique actuelle, qui est mi-libéralo-libertaire, mi-socialo-libertaire, ainsi que d’une population de plus en plus déboussolée, anesthésiée, aboulique, qui fait penser à la fameuse grenouille expérimentale : si l’on jette le batracien dans une casserole d’eau bouillante, il en bondit illico ; mais s’il est d’abord plongé dans une casserole d’eau froide que l’on chauffe peu à peu, il se laissera bouillir vivant pianissimo, sans réagir. Les « avancées sociales » énumérées ci-dessus n’auraient jamais pu être imposées sans une très progressive, patiente et astucieuse préparation des esprits. Cette tâche ayant été dûment accomplie par des individus et des cercles rompus à l’« art royal » que la franc-maçonnerie a perfectionné durant des siècles au point de s’identifier à lui, l’affaire est désormais dans le sac, selon les deux mots d’ordre pérennes des loges : Ordo ab chao (l’Ordre à partir du chaos) et Solve et Coagula (Dissoudre et recomposer).
Les libéralités démagogiques coûteraient beaucoup plus cher à l’État socialiste et franc-maçon que la perversion maçonnico-gramsciste des valeurs. Elles lui sont d’ailleurs interdites par les dures réalités économiques de l’heure, alors que cet État pouvait encore s’en offrir le luxe en 1981 avant de dilapider le Trésor public, comme on l’a vu le faire ensuite jusqu’en 1983. C’est que, pour la première fois, la « droite » lui a laissé des caisses vides !
S’attendant à mécontenter leur électorat, qui a cru aux folles promesses financières de leur ‘’candidat par défaut’’ à la présidence, désormais ‘’Président par défaut’’, les gouvernants socialistes cherchent à se rattraper en honorant leurs autres promesses, celles qu’ils ont faites à des lobbies décadents et qui présentent le double avantage de n’être pas trop onéreuses, tout en s’inscrivant dans une logique de pourrissement systématique des mœurs.
À force de se vautrer dans les sanies et les excréments, on en est arrivé à un point de décomposition tel que la fin de la « récré » ne semble plus très loin à présent. Qui ou quoi la sifflera ? Pour l’instant, c’est le mystère de l’Histoire à venir. Le chrétien, lui, sait très bien à Qui s’en remettre et à quoi s’attendre en la matière : « Quand vous verrez tout cela, rendez-vous compte que l’événement est proche, à vos portes. En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela[3] ne soit arrivé. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront point. » (Mt 24, 35)
[1] Ndlr. Il convient de souligner ici les désordres créés par le rejet massif de ces hormones dans l’environnement. Il semble que pourraient s’expliquer ainsi la féminisation des poissons dans les estuaires (lieux où se concentrent les polluants solubles) et peut-être le niveau préoccupant des cas de stérilité masculine.
[2] Wikipédia : Unique survivant d’un naufrage, Edward Prendick est recueilli sur une île de l’océan Indien, l’Île du docteur Moreau, par un personnage singulier, le docteur Moreau, qui y vit depuis onze ans. Il découvre avec effroi que l’île est peuplée de créatures monstrueuses, mi-hommes mi-bêtes, vivant sous la domination de Moreau et de Montgomery, son assistant. C’est Moreau lui-même qui a « fabriqué » ces créatures à partir d’animaux, afin de comprendre la nature de l’humanité. Les deux chirurgiens, Moreau et Montgomery, se sont livrés à des expériences de vivisections et de greffes pour tenter de donner à ces êtres la faculté de penser et de parler.
[3] La ruine de Jérusalem, en l’an 70 AD, mais aussi – par extension – la fin du temps des nations, qui suivra immédiatement l’apostasie générale actuelle, dont les progrès sont foudroyants à l’échelle de l’histoire.