Partager la publication "Sophrologie, hypnose et messages subliminaux"
Par le Dr Jean-Maurice Clercq
Résumé : Les techniques de sophrologie et d’hypnose furent élaborées par le milieu médical pour calmer, décontracter ou au contraire inciter à la guérison des patients chez lesquels l’intelligence rationnelle faisait obstacle. Puis les messages subliminaux devinrent des techniques courantes de publicité ou de propagande. Après avoir dénoncé l’usage de ces techniques envoûtantes par les sectes, l’auteur montre comment on peut aussi s’en inspirer pour favoriser la saine piété et la vie spirituelle.
Il existe différents états du niveau de conscience chez un être humain comme chez l’animal, entre l’état de veille et le sommeil. Dans un état proche du sommeil, la personne est privée du contrôle de ses pensées et de ses actions ; il devient alors possible d’agir sur le subconscient en utilisant des suggestions appropriées. Elles pénètrent dans l’esprit et s’y impriment avec la force d’un ordre capable de modifier, pour un certain temps, à la fois l’attitude consciente et le subconscient jusque dans ses fonctions réflexes.
Il existe différentes techniques pour modifier ce niveau de conscience, notamment dans le protocole d’induction. Si celle-ci est effectuée d’une manière douce, avec l’accord de la personne, on parle de sophrologie ; si elle est effectuée de manière autoritaire, voire brusque et théâtrale, comme dans les spectacles, on parle plus volontiers d’hypnose. En fait, ce sont deux façons arriver au même résultat.
La sophrologie comme l’hypnose, pratiquées en milieu médical, utilisent des techniques éprouvées selon un protocole précis dans le but d’abaisser le niveau de conscience du patient pour le faire arriver tout d’abord à un état de relaxation avancée puis, par accentuation, à un état proche du sommeil. A ce stade, le patient, qui garde toujours conscience, se trouve plongé dans un état où son subconscient devient réceptif aux messages hypnotiques.
Ces messages vont alors se programmer dans le subconscient et agiront ensuite avec autorité en échappant à la volonté du conscient.
Vue sous l’angle médical, cette technique présente des avantages importants comme celui de lever des phobies et des blocages psychologiques, de modifier des sécrétions réflexes (gastriques, salivaires…), de dissuader de fumer et même d’obtenir des anesthésies locales par induction d’une sécrétion d’endomorphine (pour des accouchements sans douleurs, des extractions dentaires ou de la chirurgie légère). Les yogis se transpercent ainsi le corps en tout endroit de faible sensibilité, sous auto-hypnose. Les applications peuvent être aussi nombreuses que variées. Les sportifs de haut niveau utilisent de plus en plus le conditionnement par sophrologie avant les épreuves, pour être en possession de tous leurs moyens au moment voulu. La même chose peut se faire pour les étudiants avant leurs examens. Mais comme les sportifs, ils ne deviennent pas pour autant des surdoués. La méthode possède ses limites naturelles. Par exemple, il restera toujours impossible de programmer un acte contre la volonté profonde d’un individu, comme de lui faire commettre un meurtre ou un adultère s’il n’y consent pas. Elle peut tout au plus l’aider à passer à l’acte, s’il désirait le faire mais n’en avait ni le courage ni la force.
La sophrologie utilise une technique de suggestion essentiellement verbale ; l’hypnose utilise des techniques verbales et physiques, parfois théâtrales, dont certaines, appliquées aux animaux, sont spectaculaires.
Pour apprendre un texte ou une langue étrangère, on utilise l’hypnopédie : le subconscient enregistre des messages d’une longueur de 30 secondes qui sont répétés durant trois minutes. Ils sont diffusés d’une manière répétitives par un bas-parleur situé sous l’oreiller pendant la phase de sommeil paradoxal, qui est semblable à l’état hypnotique.
La musique elle aussi, lorsqu’elle est appropriée, c’est à dire épurée de ses aigus avec de longues phrases musicales harmonieuses et une tonalité amortie, est capable d’abaisser le niveau de conscience, ce qui a donné naissance à la musicothérapie.
Les couleurs de l’environnement, les couleurs froides en particulier, agissent aussi sur le cerveau et sont capables de déclencher des états d’apaisement.
Ces deux derniers principes (musique d’ambiance et couleurs de la décoration) appliqués dans une salle d’attente feront que nombre des patients s’y trouveront bien si qu’ils s’y s’endormiraient… ce qui ne manque pas d’arriver régulièrement lorsque le praticien a pris un retard important.
La perversion
Comme on pouvait s’y attendre les esprits malins et mauvais allaient s’emparer des ces techniques pour les pervertir à leur profit.
1. La perversion publicitaire.
Les publicistes furent les premiers à détourner ces techniques, par le choix des images, de la musique etc., afin de suggérer le bonheur que l’on possédera en achetant le produit ainsi vanté. Les exemples sont quotidiens ; mais voilà, le spot publicitaire ne s’imprime pas, ou pas assez dans le subconscient ; il faut alors répéter sans cesse le message et créer des rappels suggestifs… mais la concurrence en fait autant et la pléthore de publicité finit par gaver le consommateur qui devient dès lors moins réceptif et plus sélectif. L’innovation et l’originalité deviennent nécessaires pour capter et retenir l’attention du consommateur.
Des armes déloyales vont être utilisées comme des bottes secrètes pour augmenter l’efficacité suggestive des messages publicitaires :
– les grandes surfaces vont jouer sur l’éclairage des néons (en évitant d’alterner les phases sur les rampes lumineuses) dont le clignotement, imperceptible aux yeux mais perceptible par le cerveau, va exciter l’acheteur qui remplira alors un peu plus son panier (de l’ordre de 10 à 20 %) et pas toujours de ce dont il avait besoin ; la publicité tapageuse qu’il rencontrera au détour des rayons l’y incitera parce que son jugement se laisse influencer.
Mais, comme on s’accoutume à tout, le consommateur finira par résister et se demandera pourquoi il se sent un peu abruti, avec parfois mal aux yeux ou à la tête, lorsqu’il sort du supermarché avec un « ouf » de soulagement.
– les experts en technique de marketing repartiront à l’assaut du consommateur en proposant aux supermarchés la diffusion de musiques douces destinées à charmer l’oreille des clients mais surtout à l’inciter acheter plus encore grâce à un filtrage de la musique par la suppression des graves qui calment, ne gardant que les sons aigus qui excitent.
– des messages subliminaux, incompréhensibles par l’intelligence consciente, seront ajoutés dans les bandes musicales diffusées par les grandes surfaces commerciales avec l’introduction de messages publicitaires cachés. Il est difficile de connaître l’ampleur de cette pratique, répréhensible sur le plan moral. Toujours est-il que la presse du 19 novembre 1991 nous apprenait qu’un supermarché français venait d’être relaxé à la suite d’un procès: le tribunal, dans les attendus de son jugement, estima que « l’introduction de messages subliminaux dans les fonds musicaux des supermarchés n’était pas un acte illicite car il n’y avait pas atteinte à la liberté de pensée. Ces messages subliminaux sonores, n’étant pas compréhensibles, ne pouvaient avoir une influence quelconque sur le comportement du consommateur« .
Cependant, l’introduction de messages subliminaux visuels avait été étudiée aux USA dans les années 60. Des expériences montraient que l’on pouvait agir directement sur le subconscient du consommateur, et cela à son insu ; il en était probablement de même pour les messages subliminaux sonores. L’expérience la plus célèbre avait consisté à introduire un message publicitaire subliminal dans un film projeté dans une salle de cinéma. Une image subliminale était insérée, dans la pellicule du film projeté à 24 images par seconde. Le spectateur ne la voyait pas en raison de la persistance de l’impression rétinienne qui donne au défilement des images du film une impression de continuité. Mais le subconscient percevait bien cette image isolée. Le résultat fut probant. Le produit testé vit ses ventes anormalement augmentées à l’entracte qui suivit.
Le résultat fut reproductible. Ceci s’explique par l’état de fascination réceptive de certains spectateurs devant le grand comme devant le petit écran.
La tentation fut grande de passer du stade de l’expérience au stade commercial… les attendus du tribunal le prouvent.
En France, en 1988, une application politique de cette technique fut utilisée par François Mitterand, alors candidat à la présidence de la république, durant la campagne électorale : son portrait souriant était introduit en subliminal dans le générique télévisé d’Antenne 2 au moment des émissions de grande audience, style journal télévisé. Sans doute, ses conseillers en stratégies électorales pensaient-ils agir ainsi sur le comportement des indécis, lorsque le départage des intentions de vote se situe dans un mouchoir de poche ?…
Actuellement, de nombreux clips musicaux, diffusés en permanences sur certaines chaînes musicales de TV, fourmillent d’images pratiquement subliminales que l’on aperçoit sur les enregistrements passés au ralenti. Elles ne sont pas publicitaires, mais néanmoins malsaines, sur le thème de la mort, du sang, du diable.
Le Nouvel-Age n’est pas non plus resté insensible à l’utilisation de ces techniques, en particulier par la méditation transcendantale accompagnée de musiques puisées, du moins au début, au répertoire de la musicothérapie. Le niveau de conscience est abaissé par la méditation et par la musique : les suggestions du gourou deviennent alors des ordres pour le subconscient. Cette séance étant répétée une heure par jour, l’enfermement psychologique et la dépendance mentale suivent inévitablement. Voilà pourquoi les adeptes du Nouvel-Age ont toujours l’air de planer, même lorsqu’ils ne fument pas de marijuana. De plus, pendant la séance de méditation qu’ils peuvent effectuer en privé, ils se répètent sans cesse des « mantras », donnés par le maître, c’est-à-dire des incantations en langue indienne, tibétaine ou népalaise adressées la plupart du temps aux dieux hindoux, quand ils ne sont pas d’ordre diabolique.
Ce panorama veut inciter le lecteur à devenir vigilant sur l’utilisation de techniques qui pénètrent de plus en plus dans la vie quotidienne.
2. La perversion par les sectes et la musique.
Dès son initiation médicale à la sophrologie, l’auteur avait senti les dangers qu’elle pouvait présenter entre les mains de personnes sans scrupules.
Cependant deux questions restaient en suspens :
- Les sectes utilisaient-elles la sophrologie ou l’hypnose en dehors des méditations transcendantales ?
- Quelle pouvait être l’influence réelle des message subliminaux contenus dans certaines musiques rock ?
La perversion des sectes
C’est par une patiente, sophronisée à plusieurs reprises pour des soins, qu’il reçut les informations recherchées.
Etudiante à Angers, elle avait été embrigadée par une secte (dont la particularité en 1999 fut de faire disparaître ses dossiers d’instruction judiciaire) qui avait repéré sa fragilité psychologique en lui faisant remplir des tests de personnalité. Elle, et les autres recrues, assistaient à des séances d’hypnose collective soi-disant pour « corriger » ces troubles de la personnalité, mais en fait pour les conditionner, en particulier à délier leur portefeuille en faveur de cette « église » bien particulière. Ceci se déroulait dans une salle de l’immeuble loué en centre ville par cette secte. Cependant, la patiente se souvenait des techniques apprises pour sortir de l’état hypnotique lorsqu’elle avait été soignée. Elle put ainsi résister et se dégager de l’influence de cette cure de « psychothérapie » bien particulière, à la grande fureur de ses « guides ». L’immeuble était en fait une sorte de lieu de séquestration volontaire dont il lui fallut s’échapper ; elle y réussit malgré la difficulté : elle se trouvait toujours flanquée de deux gardes du corps dans ses moindres déplacement, y compris pour aller aux toilettes.
Revenue se réfugier au foyer familial, à 100 km de là, elle dut se cacher ailleurs : des émissaires de cette secte étaient même descendus dans son pays et harcelaient sa famille pour la retrouver.
Par ailleurs, outre les séances d’hypnose, il semble presque certain que des sectes utilisent les manipulations ostéopathiques, en particulier crâniennes, au titre de « méthode de décontraction », en fait pour obtenir une régression psychologique par des blocages énergétiques, de manière à assujettir plus encore les malheureux qui tombent entre leurs mains et les rendre ainsi toujours plus dépendant.
La perversion musicale par les messages subliminaux
La musique diffusant des messages cachés ou surajoutés n’est pas chose nouvelle, mais l’efficacité d’une telle pratique n’avait jamais été vraiment étudiée ; on pouvait la supposer, puisque des supermarchés utilisaient cette technique. Encore fallait-il que les personnes concernées se trouvassent en état hypnotique.
A partir des années 1965, on avait découvert sur certains microsillons des messages subliminaux enregistrés à l’envers (c’est-à-dire qu’ils devenaient audibles et compréhensibles en faisant tourner le disque en sens inverse), souvent en anglais.
Les premiers messages musicaux subliminaux inversés ont été retrouvés sur les disques des Beatles dans les années 1965, comme dans la chanson « Yellow submarine », une incitation à la drogue. Dans la foulée, il y eut ensuite les Rolling Stone, ACDC, etc…. Il a fallu attendre la multitude de groupes Rock et Hard-Rock pour voir afficher ouvertement leurs inspirations et leurs fantasmes d’origine satanique. Cependant, des exemples « ligts » se trouvent aussi dans la chanson française : nous avons eu Vanessa Paradis dans la chanson « Jo le taxi » où l’on peut entendre, en passant la chanson à l’envers : « Oh, Mammon est arrivé ! ».
Dans l’ensemble, l’incitation des messages se résume ainsi : sexe, drogue, violence, diabolisme.
Comment, ces messages pouvaient-ils agir sur le subconscient alors qu’ils restaient incompréhensibles ?
Une expérience professionnelle me permit de comprendre que les messages subliminaux, même passés à l’envers, pouvaient être perçus et agir sur le subconscient.
Sur sa demande, je sophronisais une célèbre journaliste mondaine pour lui faire arrêter de fumer. Elle ne m’avait pas informé de la surdité de son oreille droite à laquelle je lui parlais. Au fur et à mesure de l’induction et de l’affaiblissement du niveau de conscience, l’opérateur doit baisser de plus en plus le ton de la voix pour terminer dans un chuchotement confidentiel. Ce que je fis ; c’est la technique. A la fin de la séance, elle me dit qu’elle l’avait trouvée très agréable, qu’elle se sentait bien mais qu’à partir des premières suggestions, elle n’avait plus entendu le son de ma voix et ne savait donc pas ce que j’avais pu lui dire pour arrêter de fumer. Rendez-vous fut donc pris pour recommencer. Mais, lorsque je la revis, quelle ne fut pas ma surprise de constater que mon ordre de dégoût lui imposant l’arrêt du tabac avait agi ! Elle n’avait même pas pu terminer sa première cigarette tant elle éprouvait les nausées et les dégoûts suggérés.
Ainsi, sans le vouloir, j’avais mis le doigt sur le mécanisme de compréhension des messages subliminaux : je n’avais pas agi en parlant à une intelligence, par le moyen du « verbe » de la bouche à l’oreille, mais par la communication du cerveau par un autre mécanisme inconnu, télépathiquement en quelque sorte, sans nécessité de se faire entendre ni comprendre. Je n’avais jamais lu ni entendu la relation d’aucune expérience analogue. Ainsi le subconscient, en état hypnotique, perçoit et comprend un message émis et qui peut passer inaperçu ou rester incompréhensible au niveau du conscient. Analogiquement, un message subliminal peut donc être perçu et interprété par le subconscient lorsqu’il se trouve dans un état réceptif du même genre.
Toutes ces conditions se trouvent aussi réunies grâce à l’action combinée de stroboscopes, de lasers, de rythmes sonores excessifs que l’on retrouve systématiquement dans les soirées technos, les « rave parties », les discothèques et les concerts de musique moderne.
Elle déclenchent un état d’hyperexcitation chez les jeunes, ce qui permet d’agir aussi sur leur subconscient (nous retrouvons le même état dans les transes des danses vaudoues et africaines, au son du tam-tam, comme dans les séances initiatiques des religions primitives). Le cerveau secrète alors une amphétamine, proche de la morphine, qui va inciter à l’utilisation de l’alcool et de la drogue, tandis que les vibrations des basses, dépassant les 120 décibels, vont exciter la libido. On le voit, outre un excellent moyens de dévoyer la jeunesse et de la faire sombrer dans la dépravation, il y a là réunies toutes les conditions pour que le subconscient soit largement ouvert aux suggestions subliminales, mêmes inversées.
Une question de fond se posait :
A l’époque de cette découverte, la sophrologie médicale en était à ses débuts et personne, n’avait encore découvert ce mécanisme de perception subliminale d’un message « audio » imperceptible… Et pourtant, depuis un certain temps, c’était la grande vogue des messages subliminaux dans le Rock (le Hard-Rock n’existait pas encore). Sans cette découverte accidentelle, on pouvait se demander quel pouvait être l’intérêt de graver sur un disque un message subliminal que l’on ne pouvait entendre ni comprendre ? Comment savoir que si l’on se servait d’un message subliminal à l’envers, il pouvait être compris dans un état de conscience bien particulier, alors que cette propriété du cerveau n’avait pas été découverte ?
Seul un esprit supérieur à l’esprit humain pouvait la connaître et inciter des hommes à l’utiliser pour des fins mauvaises. Cet esprit supérieur ne peut qu’être angélique et il se nomme lui même dans beaucoup de messages subliminaux : Satan. Ceci permet de comprendre pourquoi les jeunes qui assistent à ce genre de concerts deviennent hystériques et brandissent leurs bras en l’air au rythme de la musique satanique, les mains faisant le signe de la « Bête ».
Le danger des techniques hypnotiques apparut alors clairement et se confirma tout au long de mes recherches : si Satan « s’amuse » à l’utiliser, c’est qu’il y trouve son compte ; il ne le fait ni gratuitement ni par fantaisie, mais bien pour s’assujettir les esprits.
J’en suis donc arrivé à penser que si, lorsqu’une personne est mise dans cet état propice, le subconscient de son cerveau se trouve largement ouvert aux suggestions du thérapeute dans un cadre médical, il en va de même sous l’influence des mauvaises musiques : des esprits diaboliques peuvent profiter de ce « hiatus » naturel entre le conscient et le subconscient pour s’introduire et infester à leur insu des personnes affaiblies moralement, d’autant plus si celles-ci s’adonnent régulièrement aux musiques à relents diaboliques et possèdent une vie déréglée.
La réincarnation
Voici un cas curieux souvent cité dans les livres de sophrologie. Une femme avait été sophronisée pour lever une migraine par son mari, un pasteur américain. A ses questions et suggestions, elle lui répond dans un ancien dialecte allemand, alors qu’elle ignore cette langue. Intrigué, son mari enregistre la conversation et à chaque question, la voilà qui répond toujours dans le même dialecte. Les réponses, une fois traduites, permirent d’identifier la personne qui parlait par la bouche de sa femme : il s’agissait d’une jeune fille qui décrivait son assassinat au cours d’un rendez-vous galant près d’un pont dans une ville allemande. Elle décrivait avec précision les lieux, l’époque, et son assassin qu’elle connaissait. Cet épisode s’était déroulé au début du XIXème siècle. Muni de tous ces détails, les vérifications furent faites. L’exactitude de cet événement dramatique et des lieux, dans leur configuration de l’époque, se trouva confirmée… à ce détail près : l’assassin n’avait jamais été identifié, le coupable désigné lors de la séance d’hypnose n’avait été qu’un des suspects. Il semble, d’après les éléments retrouvés sur cette affaire, que cette jeune fille volage ne vivait pas du tout selon la morale évangélique.
Si ce fait surprenant fait bien penser à la manifestation d’ordre diabolique d’une âme damnée, les adeptes de la réincarnation ne se sont guère posés de questions ; ils y ont vu la manifestation d’une vie antérieure et se sont précipités sur les techniques d’hypnose.
Ils vous invitent maintenant à des séances de sophrologie afin de revivre votre petite enfance, puis, dans une technique régressive, la naissance et, en remontant encore, à revivre une vie antérieure. Même si ça ne marche pas à tous les coups, les illuminés du Nouvel-Age y courent car ils y voient une manifestation prouvant bien la réincarnation. C’est ainsi qu’un certain Paco Rabane peut se prétendre la réincarnation d’un corsaire.
3. En guise de conclusion
Au fond, Satan ne fait que singer Dieu dont il est le négatif, le contraire, l’envers, le passage à l’envers… comme sur un disque.
On peut alors se poser la question de ce qu’il peut en être dans le domaine de la spiritualité « à l’endroit », c’est-à-dire si il existe des « techniques sophroniques traditionnelles », qui peuvent aider le croyant à progresser dans sa spiritualité chrétienne ?
On sait que le répétitif monocorde abaisse l’état de conscience et l’amène dans un état proche de celui utilisé en sophrologie. Le chapelet en est une excellent illustration ; vérification médicale en a été faite avec encéphalogramme à l’appui : la méditation des mystères récités avec recueillement nous plonge dans un état de conscience qui permet une meilleure imprégnation de l’âme. Je rejoins alors en cela Saint Ignace de Loyola qui, dans ses exercices spirituels, demande que pour prier il est nécessaire de prendre la position la plus confortable possible, selon ses capacités physiques, pour que l’esprit puisse mieux s’adonner à la méditation et en jouir des meilleurs fruits ; l’attitude de l’orant ne doit pas alors relever d’une performance physique ascétique. Ne critiquons donc pas saint Dominique qui répandit l’usage du chapelet que Notre-Dame nous recommande toujours ; bien des religions utilisent une « méthode » analogue, que ce soit l’hindouisme ou l’islam.
Nous avons évoqué la musicothérapie. En dehors de « l’andante » des concertos pour piano et orchestre de Mozart, ou de la trilogie de Wagner, pour nos amis germaniques friands de ce genre musical (des suicides étaient observés à l’issue des 3 journées de représentation de la trilogie wagnérienne), le grégorien avait été reconnu par les sophrologues pour son action sur les niveaux de conscience. La mélodie grégorienne – dont la qualité musicologique n’est plus à démontrer – de par son mode musical d’une écoute très agréable, abaisse efficacement le niveau de conscience. Sa pieuse audition accompagnée si possible de la méditation de son texte toujours de haute spiritualité, ne peut donc qu’en augmenter les fruits spirituels. Et si la compréhension du texte latin n’est pas possible, notre expérience dans le domaine de la sophrologie montre que des fruits spirituels peuvent être obtenus grâce à cet état approfondi qui passe au-dessus du barrages de la compréhension linguistique.
Une méditation spirituelle bien menée selon les règles enseignées, où l’imagination n’a pas libre cours, peut produire les mêmes effets sur l’état du niveau de conscience, ce qui ne peut qu’augmenter la piété du croyant, outre bien sûr les grâces que Dieu donnera en surabondance par notre démarche d’amour, de confiance et d’abandon, ce qui n’est pas du même domaine.
Une adoration pieuse et prolongée devant le Saint Sacrement fera de même.
Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter des tendances l’assoupissement que l’on peut éprouver dans de telles circonstances, lorsqu’elles se prolongent. On doit bien plutôt se réjouir d’un fait naturel qui va amplifier les fruits spirituels de nos pratiques religieuses. Ceci n’est pas pour plaire au Malin qui va s’acharner lors de ces pratiques pour faire naître des distractions destinées à neutraliser tout le profit spirituel que l’on pourrait retirer de ces « états sophroniques » pieux d’ordre naturel.
On peut alors se poser légitimement une autre question : Que vaut l’assistance à une messe en latin, en grec ou dans une langue liturgique étrangère… en dehors, bien sûr, des grâces que l’on en retire par l’assistance au Saint-Sacrifice par les mérites de Notre Seigneur ?
Si l’état de l’abaissement du niveau de conscience devient celui qui est requis pour la réception des messages subliminaux, l’obstacle de la barrière de la langue peut se lever et le fidèle en retire alors des fruits supplémentaires liés à la richesse de la liturgie.
Maintenant, on peut imaginer pour le chrétien de base l’efficacité spirituelle d’alliances du genre :
« prière + méditation + adoration + plein chant grégorien + assistance pieuse à l’office religieux suivie d’une adoration profonde après la communion… »
Nous obtenons alors un cocktail spirituel extraordinaire dont l’efficacité nous a toujours été démontrée par les grands mystiques (Charles de Foucault, sainte Thérèse d’Avila, saint Jean de la Croix, etc.). Le cœur, le conscient et le subconscient, c’est-à-dire l’âme et l’esprit, alors en harmonie totale, tournés vers le Dieu d’Amour pour la louange, deviennent largement ouverts pour s’imprégner des grâces et des suggestions divines dans un cœur à cœur mystique qui dépasse sans commune mesure le bouche à oreille de la sophrologie et les méditations transcendantales.
Evidemment, tout cela se trouve diamétralement opposé au comportement des adeptes du baladeur, le casque d’écoute vissé en permanence aux oreilles pour mieux se gaver de musique dont la destination première n’est pas d’élever l’âme, mais bien plutôt de flatter les instincts les plus vils.
Puissions nous prendre ainsi conscience, pour en vivre, de cet atout extraordinaire pour la foi que représentent toutes ces pratiques religieuses que l’Eglise nous recommande, depuis l’aube de sa fondation, pour le salut de notre âme.