Partager la publication "Une si jolie petite planète !"
Par le Dr Ross Campbell
Dr Ross Campbell1
Regard sur la création :
« Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu quand on Le considère dans ses ouvrages. » (Romains, 1 : 20)
Résumé : Anticipant sur le moderne « principe anthropique », Lord Kelvin avait qualifié la Terre « d’habitacle conçu pour l’homme ». Ici, c’est par l’intuition du psychiatre, agrémentée d’un humour limpide, que le Dr Campbell rejoint les conclusions des physiciens. Mais cette « chance » qui nous est donnée d’habiter la Terre, ne peut être l’effet du hasard.
Le sentiment le plus fort que m’ait inspiré l’atterrissage sur la Lune a été une explosion inattendue de chauvinisme terrien. La Terre a ses défauts, mais elle supporte fort bien la comparaison avec la surface morne et grêlée de la Lune telle qu’on a pu la voir à la télévision. D’après ce que l’on sait de Vénus, perpétuellement enveloppée de gaz brûlants, et de Mars, avec sa couche glacée d’oxyde de carbone, ces planètes ne sont guère plus attrayantes.
La Terre, en revanche, est fort bien adaptée à nous. On peut vanter non seulement son agréable éventail de températures, mais encore la qualité de son atmosphère. L’oxygène n’y est pas assez dense pour nous surexciter et nous consumer, mais sa présence est suffisante pour nous tonifier. C’est, à coup sûr, la meilleure atmosphère de tout le système solaire. Même dans les villes, où elle est épaissie par les fumées des usines et les gaz d’échappement, une petite brise vient parfois nous rappeler que l’air, lorsqu’il est pur, est un facteur de santé.
Une des caractéristiques intrinsèques les plus remarquables de la Terre est l’inclinaison appropriée de son axe.
En provoquant les changements annuels de saison, il nous délivre ainsi de la monotonie et nous apporte l’agréable alternance du tennis et du football, des lainages et des costumes de bain, des arbres verts et es feuillages roux.
Nous avons également la chance que la Terre tourne sur elle-même à une vitesse satisfaisante. J’ai toujours été un chaud partisan de la journée de vingt-quatre heures qui convient admirablement à nos habitudes de travail et de sommeil. Pensez à ce qui arriverait si la Terre tournait aussi vite que Saturne, dont le temps de révolution est de dix heures ! Nous passerions notre temps à nous mettre au lit et à en sortir !
On élève quelques critiques contre la force d’attraction terrestre, certains affirmant qu’elle est trop importante et faisant remarquer qu’on peut se casser une jambe en tombant d’un mètre de haut. Mais il faut considérer, en regard de cet inconvénient, que les maisons, au moins, ne s’envolent pas facilement. Je crois que, dans une très large mesure, l’attraction terrestre est un facteur de stabilité non négligeable.
On se plaint parfois du temps, mais, même lorsqu’il est exécrable, cela vaut mieux que pas de temps du tout. Les gens qui viendraient à se rencontrer sur la Lune auraient bien du mal à engager la conversation. Quelqu’un pourrait peut-être dire : « Il y a beaucoup de météorites pour la saison », mais, après cela, le silence deviendrait très vite embarrassant.
La solidité de notre planète n’est pas l’un de ses moindres mérites. Si on l’entretient convenablement, elle devrait marcher de nombreuses années encore de manière satisfaisante, malgré quelques petits inconvénients inévitables. A ce sujet, j’ai été frappé par une remarque du colonel William Anders, un des astronautes qui tournèrent autour de la Lune à bord d’Apollo VIII, alors qu’on l’interviewait pour la télévision. Comme on lui demandait ce qu’il avait ressenti en voyant la Terre de très loin dans l’espace, il répondit qu’il avait été saisi par ses couleurs et sa petitesse. Et il ajouta : – J’ai pensé que nous devrions tous nous unir pour préserver cette si jolie petite planète.
1 Psychiatre et pédiatre très connu (traduit en 16 langues), le Dr Campbell a enseigné à l’Université du Tennessee.