Partager la publication "Vision scientiste ou vision biblique du monde ?"
Par Tassot Dominique
Résumé : L’incompréhension entre les hommes vient souvent de la méconnaissance des faits, mais plus souvent encore de la manière différente de les interpréter, de les « com-prendre », en fonction d’une grille de perception et d’un cadre mental constituant pour chacun sa « vision du monde ». Depuis trois siècles, une sorte de « vision scientifique du monde » s’est peu à peu arrogée le monopole de la vérité objective sur les êtres, ne concédant à la « vision biblique du monde » (et plus généralement à la religion) que le domaine des émotions intimes et des vérités subjectives. Or cette vision en réalité « scientiste » du monde est d’une si affligeante pauvreté qu’on a parlé à son sujet de « désenchantement du monde » (Max Weber, 1904), soit qu’on se réjouisse du recul des « superstitions », soit qu’on en déplore le simplisme et la prétention. Il importe de bien comprendre, non que la science n’est pas contraire à la foi – tout dépend de quelle science et de quelle foi il s’agit –, mais que la vision du monde révélée par le Créateur demeure la seule à pouvoir concilier la rigueur dans la connaissance et la complétude dans toutes les dimensions de l’existence humaine, dont le Beau et le Bien.
Consciemment ou non, nous sommes tous habités par une vision du monde (Weltanschauung) : non seulement notre regard, mais notre ouïe, notre entendement reçoivent les stimuli externes à travers un cadre et un filtre. Dans une expérience psychologique célèbre, est passé un court film montrant une partie de basket et l’on demande aux sujets de compter les échanges de ballon qu’ils vont voir sur l’écran. Aussitôt la projection, leur est posée la question : « Avez-vous vu le gorille ? » Personne ou presque ne réagit. On repasse alors le film et l’on découvre un homme déguisé en gorille qui, à deux reprises, traverse le terrain et regarde la caméra. L’image optique du gorille a donc été captée par les yeux, mais le cerveau qui déchiffre les images avait écarté ce qui n’entrait pas dans ses préoccupations.
Certes, il y a tout d’abord les approches individuelles : devant une fleur, le naturaliste, le peintre et le poète réagissent de manière toute différente et ceci – qui fait le charme de la vie en société – est sain et correspond à la variété infinie des esprits, permettant de dire qu’il y a toujours plus dans plusieurs têtes que dans une seule et que les équipes multidisciplinaires deviennent indispensables.
Un bon exemple en fut le Rapport de la Montagne de Fer1, synthétisant les réponses d’une commission prestigieuse réunie par l’administration Kennedy pour répondre à la question : notre société pourrait-elle fonctionner sans guerres (actuelles ou potentielles) ?
La réponse à la question posée fut négative, mais les considérations qui l’étayent sont de loin plus instructives que la réponse elle-même : on note, en effet, que ces experts choisis pour être très divers (et tous spécialistes dans au moins deux disciplines), ont cependant un arrière-fond commun, à savoir la vision du monde partagée tant par eux que par ceux qui posèrent la question, vision que nous nommerons dans un premier temps la « vision scientifique du monde ». L’idée est la suivante : quand on veut connaître la vérité sur quoi que ce soit, il faut interroger le savant dont c’est la spécialité. Ainsi, sur le traité d’Utrecht, on ira chercher un historien spécialisé dans la politique étrangère de Louis XIV. Pour une question plus complexe, comme la guerre, on dut donc réunir toute une commission. Ainsi la science a déjà – ou aura bientôt – réponse à tout. La raison humaine est à elle-même son propre guide2 et le consensus des savants nous a peu à peu permis de connaître d’où nous venons (avec le Big bang et nos ancêtres simiesques) et où nous allons (avec une société « presse-boutons » affranchie des anciens déterminismes physiologiques ou culturels).
Dans cette perspective, la religion peut avoir toute sa place. Le premier directeur de l’Unesco, Julian Huxley, écrivait en 1965 cette formule dont on ne se lasse pas d’admirer la sagacité (mais non la justesse) : « L’éventuelle réconciliation de la Science et de la Foi viendra quand les esprits religieux comprendront que la théologie a besoin d’un fondement scientifique et saisiront le fait que la vie religieuse elle-même connaît l’évolution ; et quand les esprits scientifiques accepteront le fait tout aussi important que la religion fait partie du processus évolutif et que , dans la phase psycho-sociale de celui-ci, elle est un élément important de l’histoire humaine3» [souligné par nous].
Ce fondement scientifique nécessaire à la théologie, c’était précisément ce que le P. Teilhard de Chardin s’était proposé d’établir. On ne sera donc pas étonné de voir un biologiste athée militant et anticlérical comme Julian Huxley se faire le préfacier du Phénomène humain, l’ouvrage de Teilhard le plus connu, lors de sa traduction en anglais.
Mais le fondateur de l’École Biblique de Jérusalem, le P. Lagrange, avait déjà ouvert la voie à la nouvelle vision du monde pour nos théologiens lorsqu’il écrivait en 1897 : « L’humanité est plus vieille qu’on ne le croyait lorsqu’on recueillait pieusement les débris des souvenirs prétendus primitifs. […] Humainement parlant, la transmission orale depuis le commencement du monde est souverainement invraisemblable. […] À prendre le récit de la Genèse comme une information historique, […] sa valeur est simplement nulle pour nous renseigner sur ce qui s’est passé “dans la nuit des temps”4. »
Ne pouvant compter sur le récit biblique, Lagrange s’ouvre à ce que la science va bien pouvoir dire sur le Péché originel et donc sur le monogénisme, cette idée d’un couple unique ancêtre de tous les hommes : « L’Histoire est muette, elle ne fait donc pas d’objection. La science naturelle objecte la différence des races. C’était peut-être gênant, c’est peut-être encore gênant pour les tenants des espèces figées. Mais, si une évolution modérée tendait à prévaloir dans la science, je serais bien étonné qu’elle ne réussît pas à expliquer ce phénomène par ses propres principes. […] Ne faites pas à Bossuet ni à Pascal l’injure d’estimer qu’ils auraient maintenu obstinément leurs positions s’ils avaient appris ce que nous savons5. »
Ce que Pascal et Bossuet maintenaient – à tort, selon Lagrange – c’était la chronologie biblique et la véracité littérale de la Genèse.
Dans son Discours sur l’Histoire universelle, Bossuet fait commencer l’histoire du monde avec Adam (4004 AC) et, de ce premier âge du monde jusqu’au Déluge, il écrit tout simplement : « Voilà ce qui s’est passé en 1 656 ans6. » Loin d’ignorer l’exégèse critique alors à ses débuts, il en anticipait les inévitables conséquences et polémiqua contre l’oratorien Richard Simon, le premier à vouloir diffuser cette manière d’étudier la Bible comme un document littéraire banal. Le P. Lagrange, lui, « sait » désormais que la Genèse n’est pas de l’Histoire : la science le lui a dit et c’est sur ce tout récent savoir, nécessairement plus véridique que l’ancien, qu’il va construire une nouvelle interprétation de l’Écriture.
Encore un demi-siècle plus tard, pour l’exégèse, l’évolution ne viendra plus seulement expliquer la diversité des races, mais suggérer une origine naturaliste de la vie. Dans une thèse soutenue en 1953, le franciscain Évode Beaucamp se voyait parvenu « à l’heure des satellites artificiels, à l’heure surtout où la vie commence à révéler quelques secrets de son histoire7 ». À la différence de Bossuet, Beaucamp « sait » que la Genèse ne transcrit pas une antique tradition, mais fut rédigée après l’exil des juifs à Babylone et résume par là toute une vision du monde enrichie de contacts avec les peuples de l’Orient ancien : « Le premier chapitre de la Genèse constitue le plus théologiquement élaboré des exposés que la Bible nous a laissés sur la création […] “Cette place de l’histoire de la création en tête de notre Bible a souvent entraîné ce contre-sens que l’enseignement de la création pourrait constituer un point central de la foi de l’Ancien Testament. Ce n’est pas le cas. Pas plus ici que dans le Deutéro-Isaïe8, le témoignage de la création ne vaut pour lui-même”9 […]. Si la rédaction postexilique [du premier chapitre de la Genèse] n’est plus guère contestée, on admet de plus en plus aujourd’hui qu’elle suppose un long travail de réflexion sur des données plus anciennes. Doit-on en chercher l’origine dans la liturgie, comme le veut Mowinckel et son école, ou au contraire y voir l’élaboration d’un enseignement officiel sous forme de récitations publiques ? Peu nous importe ici ; dans sa composition actuelle, ce texte ne vaut plus pour lui-même, il sert d’introduction à l’histoire relatant la première des ordonnances de Dieu10. » En termes clairs, si le récit de la Création figure au début de la Bible, ce n’est pas qu’il soit historiquement premier, mais il s’agit de l’ajout tardif d’une introduction donnant une ouverture cosmique à l’histoire des Hébreux, leurs « savants » ayant fini par comprendre, au terme d’une longue errance, que « le Dieu du Sinaï qui organise la vie de son peuple et dépose dans sa structure le ferment même de sa Parole, qui, par la bouche des prophètes, venge ensuite avec jalousie l’inobservance de cette Loi, est également le Dieu de la création11 ». Bref, le premier chapitre de la Genèse serait une fabrication utilitaire concoctée par les scribes et les autorités d’Israël afin de mieux faire respecter leurs édits par un peuple crédule.

Inutile de commenter l’indigence, la gratuité et surtout la prétention de telles lignes ! Mais si ces exégètes croient savoir mieux que tous leurs prédécesseurs et tous les Pères ce qu’il faut comprendre dans la Bible, c’est portés par l’illusion scientiste que tout progrès du savoir dévalorise ce qui l’a précédé. La volonté de réinterpréter les dogmes sur un « fondement scientifique » (Huxley), donc d’adopter un cadre intellectuel forgé par la science pour penser la foi, n’avait donc pas attendu Teilhard pour se donner libre cours. Au fond, le lyrisme enthousiaste et les néologismes du célèbre jésuite n’ont fait que donner au mythe évolutionniste un habit séduisant pour amener les chrétiens à y adhérer non plus à reculons mais d’emblée. Vieille tentation tendue par l’esprit12 des Lumières, puisque dans L’Encyclopédie, Diderot écrivait déjà : « La méthode des théologiens est d’abord d’anathématiser les opinions nouvelles, ensuite de les concilier avec leurs dogmes13. »
Or cet hymne à la science procédait d’une erreur colossale. Certes l’homme est doté d’une réelle capacité à connaître et à utiliser ses connaissances, les progrès techniques en témoignent abondamment. Mais, selon le mot d’Hippocrate, « savoir, c’est la science ; croire savoir, c’est l’ignorance ». La vision prétendument scientifique du monde, dans laquelle communient nos contemporains, est d’une si affligeante pauvreté que son temps est compté. Pourquoi ? Parce qu’elle est fausse à force d’être partielle.
Dans la vision grecque du monde, les objets corporels étaient composés de quatre éléments : la terre, l’eau, le feu et l’air. Mais ces éléments étaient connus et compris selon une large palette de significations tant matérielles que symboliques dont la langue populaire témoigne encore. Dire de l’un qu’il « ne manque pas d’air » montre que l’élément air est bien autre chose qu’un gaz. Dire d’un autre qu’il est « tout feu tout flamme » dépasse de beaucoup le calcul calorifique. On n’a presque rien compris de l’élément liquide en brandissant la formule H2O.
Et s’il existe bien en Adam un composant terreux (ou plus exactement glaiseux : c’est le sens propre du mot adamah en hébreu), ce qualificatif recèle toute une cosmologie. « En présence d’une ortie – écrit Jean Servier –, je ne penserai pas qu’il s’agit d’une plante de la famille des urticacées et, dans un cas précis, par exemple, d’un spécimen d’Urtica dioïca. Le seul aspect de cette plante, selon les vieux philosophes, la rattache à Mars dont elle a le caractère agressif. La tradition la fait correspondre au feu dont elle a sans doute quelque propriété – ne serait-ce que par son action urticante, brûlante, sur la peau14. »
Or ce quaternaire grec dont la subtilité l’emporte déjà de loin sur notre vision des choses, est sans doute insuffisant, puisque les Chinois, par dévotion envers le chiffre cinq, retenaient encore un cinquième élément, l’éther15. Notons à ce sujet que les physiciens du XIXe siècle avaient redécouvert l’éther en tant que milieu vibrant, support des ondes électromagnétiques et lumineuses, comme l’air ou l’eau conduisent les ondes sonores. On ne peut bien expliquer autrement les phénomènes d’interférences et les champs magnétiques. Puis, l’imprévu surgit avec les expériences de Michelson et Morley (1881 et 1887) et la physique entra dans une crise théorique dont elle n’est toujours pas sortie, les échappatoires mathématiques ne constituant nullement une vraie compréhension des phénomènes.
Or toute confrontation entre le grossier et le subtil se fait aux dépens de ce dernier, qu’il s’agisse de crier le plus fort, de taper du poing sur la table ou de raisonner. Ainsi les mots intraduisibles disparaissent-ils. On distingue en mandchou cinq mots pour dire « neige », selon qu’il s’agit de neige dure, fondante, poudreuse, glacée, etc. Que peut faire le traducteur mandchou d’un roman européen, sinon trancher arbitrairement ? De même, la langue chinoise a deux mots pour distinguer systématiquement le frère aîné du frère cadet, car cette différence porte à conséquences dans la vie sociale et familiale, notamment pour le culte à rendre aux ancêtres, réservé au fils aîné.
On mesure par-delà le drame où nous plonge la vision dite scientifique du monde, de par l’orgueil qui a fait prendre pour une supériorité la méconnaissance et l’incompréhension des visions du monde antérieures. Surtout, et c’est là tout l’esprit de suffisance des « Lumières », on présuppose a priori que tout changement est un progrès, si bien que la confrontation avec les savoirs, les pensées et les émotions des Anciens disparaît, et avec elle le moyen de préserver l’humilité intellectuelle dont la science et la réflexion continuent d’avoir besoin pour s’affiner et gagner en compréhension. Il n’y a guère qu’en cuisine et en gastronomie où l’ancien et la qualité continuent de faire bon ménage, mais dans la plupart des domaines (art, liturgie, écriture, médecine, etc.) semble régner le mot d’ordre : « tout (n’importe quoi), sauf ce qui se faisait avant ! »
Or une règle négative ne peut rien suffire à fonder. Il ne faut donc pas s’étonner du délitement général des schémas de pensée et du simplisme des raisonnements, allant souvent de pair avec les fausses certitudes de la science moderne. Déjà en 1794, l’ingénieur Charles Coquebert avait aperçu le danger et appelait à la prudence intellectuelle : « Pour nous, jaloux d’épargner à nos concitoyens ces erreurs qui discréditent l’Art des Mines, nous suivrons avec eux l’humble sentier de l’Observation, nous conclurons peu, nous douterons souvent et nous les engageons à se méfier du ton d’assurance qu’il est si facile de prendre et si dangereux d’écouter16. »
Par comparaison avec l’appauvrissante et stérilisante vision scientiste, la vision biblique et chrétienne du monde apparaît d’une richesse incomparable, à la fois simple et subtile quand l’autre est compliquée et grossière. Simple, car elle accepte les choses pour ce qu’elles sont. Pour le naturaliste chrétien le cheval est cheval car il a été créé tel17 : il ne reste qu’à l’admirer, le bien connaître et remercier Celui qui a établi cette profonde harmonie qui s’établit à l’usage entre monture et cavalier18, faite d’interdépendance matérielle, certes, mais aussi d’affection et d’intuition divinatrice. Pour l’évolutionniste, en revanche, le cheval n’est pas ce qu’il est, mais résulterait d’un processus inconnu l’ayant fait descendre d’un ancêtre hypothétique dont nous ne connaîtrons, au mieux, que quelques os. Cette approche, introduisant à la connaissance par la ratiocination, détruit d’emblée l’étonnement et l’admiration qui, aux dires de Platon, sont le point de départ de toute science. On n’a plus devant soi un être merveilleux à contempler, mais un tas d’os et de tendons vêtus de chair animée et qu’il faut expliquer par autre chose que lui-même et par des causes uniquement matérielles.
On objectera que cette recherche insensée d’arbres « phylogénétiques » n’occupe qu’un petit nombre d’universitaires qui en ont fait leur spécialité. Exact ! Mais c’est la vision du monde de tous qui est affectée par cette « ancestromanie19 » : notre regard même sur les êtres, influencé qu’il est par les présentations scolaires.
Simple dans son regard, car elle prend les êtres pour ce qu’ils sont, la vision chrétienne du monde n’en est pas moins subtile. Elle ne se précipite pas pour croire qu’elle a compris, car elle sait que l’intelligence créatrice prend des chemins qui ne sont pas les nôtres : « Mes pensées ne sont pas vos pensées » (Is 58, 8).
En revanche, le sutor, ne supra crepidam20! n’a plus cours dans la société humaniste où l’homme s’est fait la mesure de toute chose, avec pour premier effet de toujours chercher à réduire le réel au connu. Or la capacité à observer est aujourd’hui plus que jamais compromise par l’addiction aux écrans.
Il est donc facile de prédire que les béquilles qui nous prolongent par l’intelligence dite « artificielle » ne susciteront pas les nouvelles découvertes fondamentales sans lesquelles la science moderne va continuer à patiner malgré les immenses progrès réalisés dans les outils d’observation : la compréhension a divorcé de la connaissance. Même si la physique – pourtant présentée comme le modèle de la rationalité scientifique – est le domaine où il est aujourd’hui le plus flagrant, ce divorce s’étend à toutes les disciplines, et la hâte à publier ne peut que le favoriser encore. Ce ne sera donc en rien nuire à la science que de rejeter l’actuelle vision scientiste du monde pour revenir à celle qui habitait les propres fondateurs de la science européenne.
Alors, le savant, le poète et le mystique partageaient le même langage et pouvaient s’enrichir mutuellement. Alors, les politiques eux-mêmes savaient qu’une erreur intellectuelle se répercute toujours, de quelque manière, sur la société, et tous comprenaient que l’harmonie sociale ne pourrait jamais résulter d’un équilibre artificiel entre les égoïsmes mais seulement, selon le mot de Pie X, « de l’unité des esprits dans la vérité et de l’union des cœurs dans la charité ».
1 Cf. Claude TIMMERMAN, « Le rapport de la Montagne de Fer », in Le Cep n° 39 (p. 17) et n° 40 (p. 34). Dans le contexte belliciste actuel, ce « rapport sur l’utilité des guerres » publié en 1967 a repris tout son intérêt.
2 Tel est bien le fondement de la philosophie moderne, que le basculement opéré par l’esprit des Lumières a mis au cœur de nos sociétés, de leurs Constitutions, de leurs lois et de leurs institutions.
3 George BARBOUR, Teilhard de Chardin sur le terrain, Paris, Le Seuil, 1965, Préface de Julian HUXLEY, p. 8-9.
4 P. Marie-Joseph LAGRANGE o.p., « L’innocence et le Péché », in Revue Biblique, vol. 6, Paris, 1897, p. 377-378.
5 P. Marie-Joseph LAGRANGE, La Méthode historique (1903), Paris, Le Cerf, 1966, p. 165.
6 BOSSUET, Discours sur l’Histoire universelle (1681), rééd. Garnier Flammarion, 1966, p. 48.
7 Évode BEAUCAMP ofm., La Bible et le sens religieux de l’Univers, Paris, Éd. du Cerf, 1959, p. 132.
8 Concernant cette invention d’auteurs différents pour expliquer la variété des styles chez le prophète Isaïe, se reporter au P. Georges HABRA, « L’Authenticité du livre d’Isaïe », in Le Cep n°9, novembre 1999, p. 70.
9 G. von RAD, Das erste Buch Moses, p. 34, cité par E. BEAUCAMP.
10 BEAUCAMP, op. cit., p. 101-102.
11 D. Thierry MAERTENS, Les Sept Jours (Gn 1), Bruges, 1951, p. 34, cité ici par E. BEAUCAMP.
12 Ne s’agirait-il pas plutôt, au fond, de « l’Esprit » des Lumières ?
13Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Neufchastel, Samuel Faulche, 1765, art. « Mosaïque et chrétienne (philosophie) », p. 741.
14 Jean SERVIER, L’Homme et l’invisible, Paris, Robert Laffont, 1964, p. 209.
15 De là encore une cinquième saveur dans la cuisine chinoise : salé, sucré, acide, amer, mais encore aigre-doux.
16 Charles-Étienne COQUEBERT de MONTBRET, Journal des Mines n°1, vendémiaire An III (septembre 1794), p. 10.
17 Bien sûr, telle race équine résulte d’une lente et habile sélection, mais les grands traits morphologiques sont héréditaires et le couple ancestral, au sortir de l’Arche, avait conservé les caractères majeurs du « type » créé ex nihilo.
18 Notons au passage que Dieu a créé des animaux « domestiques », spécifiquement destinés à servir l’homme (Gn 1, 24). Leur domestication ne constitue donc nullement une déchéance, mais un accomplissement. De là l’erreur de certains « écologistes » dont l’unique modèle mental est l’animal sauvage. Le mal (éventuel) n’est pas dans la laisse ou dans la bride, mais dans le maître indigne de son noble rôle.
19 Selon le mot si juste du Pr Pierre Rabischong qui a développé ce thème dans sa conférence donnée au CEP au Colloque 2004 : « Les bases scientifiques du programmisme » (CD 0406).
20 « Cordonnier, (ne juge) pas au-delà de la sandale ! ». Réplique proverbiale attribuée au peintre Apelles de Kos (IVe siècle A.C.), lorsqu’un cordonnier, lui ayant fait de justes remarques sur le dessin d’une sandale, se mit à critiquer le reste du tableau.