Partager la publication "Une convocation chez le Major"
Par Le Serviteur de Dieu Alexandre
Résumé : Après avoir narré deux épisodes caractéristiques de la vie de P. Arsenié durant son deuxième séjour au Goulag (cf. Le Cep n°12 et n°13), l’auteur conclut cette série par les entretiens de P. Arsenié avec le chef du camp, le major Abrassimov, récemment dégradé et relégué par Staline dans la lointaine Sibérie. On y mesure la fragilité de la frontière qui, dans l’empire totalitaire, sépare l’enceinte barbelée du camp (la « zone ») et l’ensemble du territoire soviétique, cerné par le rideau de fer et que les anciens déportés appelaient « la grande zone ».
Le surveillant vient fréquemment pour faire des histoires à tous propos, pendant que Père Arsénié nettoie le baraquement vide et surveille les poêles. Il se montre aujourd’hui particulièrement féroce : il frappe Père Arsénié au visage, jure de façon odieuse et essaie de l’épouvanter. Et le soir, Père Arsénié reçoit une convocation à comparaître devant le major.
Chacun sait qu’être convoqué la nuit est de mauvais augure. Des rumeurs circulent qu’un nouveau major a été nommé chef du camp spécial. Cela terrifie tous les prisonniers. Un appel au « secteur spécial » n’est pas une bonne chose. Cela signifie habituellement que les officiers du camp vont essayer de vous faire admettre quelque chose, ou bien veulent faire de vous un « collaborateur secret » (un mouchard). Si vous refusez, il vous battent sauvagement. Les prisonniers sont toujours battus durant les interrogatoires. La seule fois où ils ne vous battent pas, c’est lorsqu’ils vous annoncent la prolongation de votre sentence. Les prisonniers craignent le secteur spécial. Environ 25 personnes y travaillent. Beaucoup de travailleurs du secteur spécial boivent abondamment. Ils savent comment interroger, comment torturer. « Vous admettrez tout », disent-ils.
Père Arsénié est reçu par un jeune lieutenant. Cela commence comme d’habitude : prénom, nom patronymique, nom de famille, le chef d’accusation accompagné de cris : « Nous connaissons tout ! ». Ensuite, des menaces. Après, l’on entend toujours : « Maintenant, reconnaissez que vous diffusez de la propagande dans le camp ! »
Père Arsénié répond à toutes les questions habituelles ; il est à présent silencieux, il prie. Le lieutenant jure, bat la table avec le poing, menace et se lève soudain, lui disant : « Nous te conduisons chez le major, tu parleras ! » et, tout en maudissant, il quitte le local. Il revient dix minutes plus tard pour conduire Père Arsénié chez le major, le chef du secteur spécial. Père Arsénié, connaissant les lois du camp, comprend que cela n’augure rien de bon.
« Laissez-nous! » dit le major en prenant le dossier de Père Arsénié. Le lieutenant s’en va. Le major se lève, ferme soigneusement la porte, retourne à son bureau, s’assied et commence à consulter le dossier. Père Arsénié est debout et prie :
– « Seigneur, aie pitié de moi, pécheur« . Le major, ayant fini de parcourir le dossier, lui dit d’une voix claire et agréable :
– « Asseyez-vous, Piotr Andreyevitch. C’est moi qui vous ai appelé ici« . Père Arsénié s’assied, répétant silencieusement :
– « Seigneur, aie pitié de moi ! Je mets ma confiance en Toi« , pensant à cet instant : « Cela va commencer maintenant. »
Le major ayant à nouveau examiné le dossier de Père Arsénié et contrôlé la photographie, déboutonne sa veste en retire un petit morceau de papier. Il le donne à Père Arsénié en lui disant :
– « C’est pour vous, de la part de Véra Danilovna. Elle vit et est en bonne santé. Lisez-le ! »
« Cher Père Arsénié« , lisait-on, « la miséricorde de Dieu est infinie. Il vous a gardé en vie. N’ayez peur de rien ! Gardez confiance. Continuez à priez pour nous pécheurs. Dieu a préservé beaucoup d’entre nous. Priez pour nous. Véra« .
Cette lettre le surprend. La moniale Véra est son enfant spirituel le plus proche. C’est bien son écriture. Il ne peut y avoir aucun doute sur l’auteur de cette lettre. Il le sait parce qu’il était convenu que, s’ils pouvaient s’écrire, ils devraient faire une faute d’orthographe dans le mot « prier ».
« Seigneur, je Te remercie pour ce don de me faire connaître comment se portent mes enfants, je Te remercie pour Ta Miséricorde ! » pense Père Arsénié. Le major lui prend ensuite la lettre des mains pour la brûler. Tous deux sont silencieux. Père Arsénié est abasourdi et très ému. Il ne comprend pas ce qui se passe.
Le major est silencieux parce qu’il comprend l’état de choc dans lequel se trouve Père Arsénié. Il regarde la personne lui faisant face, un vieil homme avec une fine barbe, la tête rasée, vêtu d’une vieille veste en coton rapiécée et d’un pantalon rembourré usé.
Ayant étudié le dossier du Père Arsénié, le major sait qu’il s’agit d’un cas « sérieux ». La famille du prisonnier compte un savant réputé, et lui-même, diplômé de l’Université de Moscou, est connu en Union Soviétique comme à l’étranger en tant que brillant historien de l’art. Il est l’auteur d’études renommées sur l’art et l’architecture de l’ancienne Russie. Il est actuellement hiéromoine, pasteur d’une importante communauté religieuse qui ne s’est pas dispersée comme les autorités l’avaient espéré, même après l’arrestation du Père. Ce vieil homme debout devant lui, il y a longtemps, quand il vivait librement dans le monde, a su comment combiner une foi profonde et un esprit scientifique sérieux. Dans ses livres, il a parlé de la beauté de son pays et demandé à ses lecteurs de l’aimer. Maintenant le major voit que tout cela est mort dans l’homme assis en face de lui. Il a été écrasé et brisé. La mort est sur lui. C’est à la demande de son épouse -que le major aimait sans restriction et à qui il prêtait toujours attention – et à la demande de Véra Danilovna (d’un grand secours à son épouse et à sa fille par le passé), qu’il est amené à passer une lettre à un prisonnier, acte fort dangereux.
Véra Danilovna est médecin et il se fait que la vie de plusieurs personnes proches du major a été sauvée par son dévouement et par ses soins. Dans un camp où chacun surveille l’autre dans l’espoir d’informer l’administration à tout propos, il est extrêmement dangereux pour le major d’agir ainsi. Mais il y a encore une autre raison pour laquelle il désire établir un contact avec Père Arsénié.
Père Arsénié prie avec une telle intensité qu’il semble séparé du monde qui l’entoure, mais soudainement il lève les yeux vers le major et lui dit :
– « Je vous remercie de m’avoir apporté cette lettre. Je vous remercie au nom du Seigneur ! »
Le major fixe les yeux du Père Arsénié; et il découvre maintenant qu’il a devant lui, non pas un vieil homme décrépit, mais une personnalité extraordinaire que les années passées au camp n’ont pas brisée.
Au contraire, elles ont renforcé la puissance de son esprit. Les yeux de Père Arsénié brillent avec une lumière et une puissance que le major n’a jamais vues. Et dans cette force et cette lumière, on peut voir une douceur infinie et une connaissance profonde de l’âme humaine.
Le major pressent aussi qu’il suffit que Père Arsénié regarde quelqu’un ou dise quelque chose pour que tout soit dit. Les yeux de Père Arsénié peuvent percevoir les moindres retranchements de l’âme d’une personne et lire ses pensées. Sa foi a une puissance sur les autres et semble rayonner visiblement de sa personne. Le major comprend que cet homme ne va pas lui demander pourquoi lui, le nouveau chef désigné de ce camp, a osé lui passer ce mot.
Père Arsénié fixe quelque chose au-dessus et juste à côté du major. Il se lève, fait à plusieurs reprises le signe de la Croix, et s’incline devant quelqu’un. Le major se lève également, car il voit en ce moment, non pas un vieil homme dans une veste rapiécée et un pantalon usé, mais un prêtre revêtu des ornements sacerdotaux accomplissant l’office des prières à Dieu.
Le major hausse les épaules devant cet événement inattendu et incompréhensible, et se rappelle alors quelque chose qu’il a oublié depuis longtemps. Il se rappelle le temps de sa petite enfance où sa mère avait l’habitude de l’emmener prier dans une petite église de campagne en bois, les jours de grande fête. Immédiatement, un sentiment délicieux et doux s’empare de son âme. Père Arsénié s’assied et le major voit à nouveau devant lui un vieil homme épuisé, mais dont les yeux irradient encore de lumière.
Le major lui dit : « Piotr Andreyevitch ! Ils m’ont envoyé travailler ici. J’ai découvert que vous y étiez. De passage à Moscou, je l’ai raconté à Véra Danilovna. J’ai décidé de vous apporter ce message. Je désire également vous demander d’aider un homme qui vit dans votre baraquement, je… » et le major s’interrompt brusquement.
« Je comprends, je comprends ! Bien sûr, j’aiderai Alexandre Pavlovitch Avsenkov. Je lui transmettrai ce que vous me confierez. Je comprends que c’est difficile pour vous ici, Serge Petrovitch ; vous n’êtes pas habitué à votre nouveau travail. Il est très difficile de s’habituer à cette vie ».
« Tant de choses affreuses se produisent ici ! Soyez aussi compatissant que vous le pourrez, et cela sera déjà une aide pour les prisonniers.«
-« Oui, c’est difficile ! C’est difficile partout maintenant, c’est la raison pour laquelle j’ai abouti ici. Mon cœur pleure quand je vois ce qui se passe autour de moi. Les gens sont suivis, ils se dénoncent mutuellement, des instructions secrètes sont données et elles se contredisent. Je fais ce que je peux, mais c’est à peu près inutile. Je suis honteux de l’admettre, mais j’ai peur pour moi-même ».
« Le surveillant Pupkov n’arrête pas d’envoyer des rapports à votre sujet ; de toute évidence, il ne vous aime pas. Nous le remplacerons par quelqu’un de plus convenable. C’est pénible pour vous, Piotr Andreyevitch, mais comme je l’ai dit, je ne peux pas vous aider beaucoup. Je vais quand même essayer. Je vous ferai venir par l’intermédiaire de Markov, celui qui vient de vous interroger. C’est un homme difficile, plein de suspicion. Je lui demanderai de vous surveiller spécialement et, après vos interrogatoires, de vous conduire chez moi. Ne vous inquiétez pas, la surveillance spéciale ne sera pas retranscrite dans votre dossier ».
« Dites à Alexandre Pavlovitch que le Général Abrossimov a été dégradé au rang de major. Beaucoup de gens en haut lieu se souviennent encore d’Alexandre Pavlovitch Avsenkov, mais il est extrêmement difficile de l’aider. Plusieurs se sont rendus chez Staline pour demander son relâchement, mais il a seulement dit : « Laissez-le au camp pour un temps ! » Entre-temps, l’homme qui occupe le poste d’Avsenkov essaie de se débarrasser de lui pour de bon, afin de rester en place. Alexandre Pavlovitch connaît beaucoup de choses, c’est un véritable idéaliste, il est franc et sans détours. Ce genre de personnalité est détestée dans les rangs. Ils veulent qu’il soit fusillé, mais Staline n’a pas donné l’ordre final. C’est ainsi que les subordonnés de Staline essaient de se débarrasser de lui de façon non officielle par l’intermédiaire de criminels du camp. Une rumeur circule qu’il a été demandé à Ivan le Brun1 de se débarrasser de lui d’une façon ou d’une autre ».
« Veuillez transmettre à Alexandre Pavlovitch ce mot de sa femme. Cela lui apportera un soutien moral.
Aidez-le. Dites-lui de se méfier de Savushkine ; il essaie de trouver des accusations à monter contre lui. Il vit également dans votre baraquement« .
« Bien. Maintenant, vous devez signer le compte-rendu de notre entretien. Je le retranscrirai plus tard« . Père Arsénié signe une feuille blanche et dit : « Retranscrivez ce que vous devez. » Le major se lève, se dirige vers Père Arsénié et, le prenant par les épaules, dit : « S’il vous plaît, souvenez-vous de moi ! ».
Empli d’impressions et d’émotions et louant Dieu sans cesse, Père Arsénié retourne vers son baraquement et se couche sur son lit, fatigué de tout ce qu’il vient de vivre.
Tous les prisonniers dans le baraquement ont poussé un soupir de soulagement. Il semblait que Père Arsénié ne reviendrait jamais. En se couchant, il récite les prières et des psaumes d’actions de grâces pour remercier Dieu en répétant : « Seigneur, je Te glorifie dans Tes œuvres. Je Te remercie de m’avoir montré Ta Miséricorde. Aie pitié de moi, Seigneur!«
Il existe une règle au camp : après que quelqu’un a été interrogé ne l’approchez pas. Ne lui demandez rien. La personne racontera si elle le désire. Si vous insistez quand même pour demander, vos camarades peuvent devenir suspicieux. Ils peuvent penser que vous craignez que votre nom soit apparu durant l’interrogatoire.
Père Arsénié n’a pas dormi cette nuit-là ; il s’est réjoui de la miséricorde de Dieu. Père Arsénié Le glorifie et prie la Mère de Dieu. Au matin, il se lève et commence son travail quotidien avec un cœur léger.
Le matin, Pupkov entre rapidement dans le baraquement, regarde autour de lui et dit : « Ainsi, pope, ils ne t’ont pas achevé hier ? Ils le feront ! » Et il s’en va en riant.
Dans la soirée, quand les prisonniers sont rentrés chez eux, Père Arsénié dit à Avsenkov :
– « Je ne sais pas briser ces bûches seul, elles ne seront pas prêtes à temps. S’il te plaît, aide-moi ! » Il reste à peu près une heure avant l’appel au rôle.
Les projecteurs illuminent déjà en avant et en arrière sur le sol. Le ciel devient noir et Père Arsénié dit à Avsenkov :
– « Je te passerai les bûches, entre-temps prends ce mot, lis-le et avale-le. Je te raconterai tout plus tard. » Etonné, Avsenkov demande :
– « Quel mot ?«
Père Arsénié lui glisse alors le mot que le major lui avait remis. Avsenkov le saisit et commence à trancher les bûches avec le cognée en bois. Ensuite, comme pour vérifier une bûche sous la lumière, il commence à lire le mot. Il le lit une fois, deux fois et les larmes coulent le long de son visage. Père Arsénié chuchote :
– « Avale ce billet et essaie de te maîtriser. »
Pendant le travail, Père Arsénié parvient à lui raconter ce qu’Abrossimov a dit : qu’il a été dégradé de général à major, que les amis d’Avsenkov désirent aider, mais que cela leur est extrêmement difficile , et qu’il y a des manœuvres pour se débarrasser de lui.
– « Piotr Andreyevitch, Père Arsénié ! Je ne crois pas en Dieu, mais maintenant je commence à croire. Je dois simplement croire. J’ai reçu une lettre de ma Katia, de mon épouse, et il y a là un mot d’un ami qui m’est cher, une personne importante. Il désire aider tout en sachant que si quelqu’un trouve ce billet, ce sera la fin pour lui. Il y a encore des gens honnêtes et sincères même en dehors des camps ; ils ne sont pas tous enfoncés dans la saleté. Katia me dit qu’elle prie Dieu pour moi. Elle prie probablement bien, parce qu’ici vous m’aidez. Vous gardez mon cœur au chaud, vous ne me laissez pas seul avec mes pensées. Et pas seulement moi. Vous aidez tant de gens. Regardez ce qui s’est passé avec Sazikov, un homme aussi cruel et aussi redoutable, voilà maintenant qu’il est plus doux : il vous écoute et a confiance en vous pour tout. Vous ne vous apercevez même pas de cela, moi si. Je crois maintenant : votre Dieu fait tout à travers vos mains. Je ne sais si je deviendrai jamais un vrai croyant, mais je sais maintenant, je vois que Dieu existe ! »
Ils transportent les bûches. Dès que Sazikov1 les voit, il saute de son lit et commence à les aider.
Plus tard, Père Arsénié rapporte sa conversation avec le major à Sazikov et le fait que Moscou a l’intention de se débarrasser d’Avsenkov entre les mains des criminels.
Père Arsénié appelle Sazikov non Ivan mais Séraphim, son véritable nom. Il ne se soucie pas que Sazikov puisse rapporter cette conversation, parce qu’il a beaucoup changé.
– « C’est une situation inhabituelle« , dit Sazikov ; « oui, nous aiderons. Nous protégerons Alexandre Pavlovitch. C’est un homme bon, un homme digne. Nous le protégerons, ne vous inquiétez pas. Nous avons des manières parmi nous. Je le dirai à mes gens. Nous le protégerons. »
La vie continue :
L’hiver touche à sa fin et voici le printemps. De plus en plus de prisonniers sont malades et meurent. L’hôpital du camp est tellement plein que les malades doivent rester dans leur baraquement. Père Arsénié est très faible, mais il accomplit ses tâches comme auparavant. Le temps devient plus chaud, mais humide aussi – les baraquement doivent être chauffés comme en hiver afin que les murs et les habits ne moisissent pas.
Epuisé, pratiquement incapable de marcher, Père Arsénié continue à aider tout le monde autant qu’il le peut. Son aide est toujours chaleureuse et touche profondément les gens. Il n’attend pas qu’on l’appelle. Il semble toujours savoir où son aide est nécessaire et, après l’avoir donnée, il s’en va silencieusement, n’espérant jamais être remercié.
Comme promis, le major a remplacé le surveillant Pupkov. Le nouveau n’est pas très loquace, il est sévère mais juste. Les prisonniers commence à l’appeler « l’impartial ». Strict à propos des règles à observer – et particulièrement exigeant pour la propreté – il ne frappe jamais les gens et ne jure que rarement.
Maintenant, l’été très court achève sa boucle tortueuse. Des nuages de moustiques créent l’inconfort et encore la maladie à travers le camp.
Les baraquements ne doivent plus être chauffés, mais Père Arsénié, en considération de son âge, n’a pas été envoyé aux travaux de terrassement. Son travail consiste à nettoyer le baraquement et ses alentours et à vider les fosses des latrines.
Père Arsénié a été convoqué au secteur spécial à deux reprises. La première fois, il a été interrogé par Markov sans être envoyé chez le major. Après le second interrogatoire, le major, visiblement soucieux et nerveux, lui dit :
– « C’est une époque difficile. Les règlements sont plus stricts, chacun surveille son voisin. Je suis un personnage important, ils me craignent tous ; mais je suis incapable de vous aider. Je n’ai pas de personnes fiables sous mes ordres. Je ne sais pas quand j’aurai l’occasion de vous revoir à nouveau. J’ai peur. Ni vous, ni Alexandre Pavlovitch ne quittez jamais mon esprit. Donnez-lui ce message, et dites-lui que l’on pense à lui à Moscou. Maintenant signez le procès- verbal de notre entretien. Je l’ai écrit avant que vous ne veniez. »
Père Arsénié passe le message à Avsenkov, ce qui lui remonte à nouveau le moral.
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(Ce récit rapporté par Avsenkov, Abrossimov, Sazikov et a été complété de quelques notes laissées par le Père Arsénié.)
1 Un « criminel » particulièrement violent (cf. Le Cep n°12)
1 Sazikov fait la loi parmi les « criminels » du camp, mais il a été soigné par Père Arsénie (cf. Le Cep n°13).