Quelles visions du monde chez les démons ?

Par Ellen Myers

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« Il a plu à Dieu qu’on ne pût faire aucun bien aux hommes qu’en les aimant. » (P. Le Prévost)

Résumé : « En otage du Diable », l’ouvrage désormais classique de Malachi Martin, se présente comme une réplique aux trop fameux « Cinq cas de Psychanalyse » de Freud. On peut le voir comme une étude des profondeurs de l’âme humaine, mais à la lumière du combat que s’y livrent le Tentateur et le Sauveur. Ellen Myers attire ici notre attention sur une autre dimension de cet ouvrage : la dénonciation de l’évolutionnisme comme l’un des moyens employés par Satan pour nous détourner de cette reconnaissance envers le Créateur qui est le propre fondement de la vision chrétienne du monde, comme d’un amour total pour Dieu.

Quand le satanisme et la possession démoniaque commencèrent à faire les premières pages de la presse américaine, dans les années 1970, un auteur déjà fort connu, Malachi Martin, ancien professeur jésuite à l’Institut Biblique Pontifical de Rome, publia un ouvrage désormais classique : « En otage du Diable 1« . Il y décrit en détail les exorcismes pratiqués sur cinq possédés américains, utilisant les récits donnés par les victimes et les témoins, et ceux des prêtres exorcistes.

Ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains2.

Il intéressera en premier lieu les exorcistes désignés pour assister les victimes de possession démoniaque et leurs malheureuses familles. Durant l’exorcisme, les démons crachent leur haine envers Dieu le Créateur et Seigneur, comme envers l’homme qu’Il a fait à sa propre image et destiné à Son amitié et au salut par le Christ. Les démons ne supportent pas d’entendre le nom de Jésus-Christ, ni de voir les symboles de sa sainteté et de sa passion. M. Martin rapporte leurs déclarations répugnantes et ordurières si exactement que, souvent, les yeux et l’esprit du lecteur s’en détournent avec un profond dégoût, et il faut remercier Dieu comme une véritable grâce de pouvoir  les oublier.

Les exorcistes ont à supporter le choc des assauts démoniaques ; ils parviennent à les vaincre, mais souvent au prix d’une pression mentale insoutenable, voire de blessures (attaques cardiaques).

Comment reconnaître la possession démoniaque ? M. Martin prend soin de signaler que nombre de cas supposés relèvent d’autres causes. Un examen médical soigneux doit donc précéder tout diagnostic de possession. Toutefois, « dans les annales de l’exorcisme chrétien, et du vivant même de Jésus, le dégoût pour les symboles et les vérités de la religion est toujours et sans exception la marque d’une possession… Y sont également associés des phénomènes  physiques tels qu’une soif inextinguible, une sensation de froid, des pouvoirs télépathiques touchant les questions religieuses ou morales, une peau inhabituellement lisse ou bien tendue, ou un visage déformé, ou encore d’autres modifications du corps ou du comportement ; la pesanteur surnaturelle (le possédé devient soudain intransportable, ou bien ceux qui l’entourent sont rivés au sol avec une pression suffocante), la lévitation (le possédé s’élève en l’air et flotte au-dessus du sol, de sa chaise ou de son lit, sans aucun appui matériel)  ; les meubles violemment fracassés, les portes qui s’ouvrent et claquent sans cesse, les tissus qui se déchirent au voisinage du possédé, etc » (p.13).

Parmi les autres signes, notons le fait de parler dans une langue inconnue du possédé ou avec une voix totalement étrangère. Pour la plupart des possédés examinés dans ce livre, l’invasion de leur personnalité par un esprit malin remonte à des choix précis faits à certains moments-clés durant leur enfance.

« Invasion » n’est pas le mot juste : il s’agit plutôt d’invitation ou de reddition volontaire faite à une entité spirituelle reconnue sur-le-champ pour n’être pas imaginaire. Le choix est bien issu de la volonté personnelle, fût-ce à un propos qui paraît insignifiant à l’époque ou rétrospectivement. Ce peut être une simple humeur rebelle contre des détenteurs d’autorité (parents ou enseignants), ou bien le désir d’expériences spéciales, d’une sagesse ou de conseils opposés à la réalité, que l’entité étrange promet de satisfaire.

L’esprit démoniaque utilise toujours la douceur et des sensations légères et agréables à ce premier stade de la séduction.

Plus tard, le choix ou la reddition initiale sont suivis par des étapes délibérées d’abandon à l’esprit tentateur, jusqu’à une soumission presque totale et à la possession complète par l’esprit. Le possédé connaît alors un vide intérieur sans aucune paix ni joie, véritable avant-goût de l’enfer. Une fine enveloppe de moi personnel reconnaît cet enchaînement, résiste encore souvent et crie à l’aide vers la famille et les amis  pour être délivrée. Mais ces appels au secours se trouvent cachés sous une inaptitude croissante à vivre normalement, sous des comportements de plus en plus bizarres, une tenue débraillée, la grossièreté, la promiscuité et le langage ordurier.

L’exorciste devient l’allié de ces résidus de résistance à l’esprit démoniaque, auquel il ordonne, au nom de Jésus-Christ, de se démasquer, puis de quitter la victime.

On trouve, bien sûr, des multitudes de gens – sujets ou hôtes de Satan – qui ne manifestent aucun signe de possession. L’un d’eux, psychiatre humaniste carrément sceptique à l’égard de tout surnaturel, voulut assister à l’un des exorcismes décrits dans le livre. Et le voici profondément secoué lorsque l’esprit malin lui lança : « D’accord, nous partons. Mais celui-là nous le prenons (le médecin)… Nous avons déjà son âme. Nous le réclamons. Il est nôtre  ; et vous ne pouvez rien y faire. Nous l’avons déjà. Il est à nous. Nous n’avons pas besoin de lutter pour l’avoir (p.246). Bien sûr, le Démon et tous les esprits mauvais mentent, et cet incroyant peut encore être secouru. C’est du moins ce que pensa le prêtre exorciste lorsqu’il interrogea le psychiatre sur ses convictions, après l’heureuse issue de l’exorcisme.

Toutefois, M. Martin estime que certaines personnes sont possédées si complètement qu’il ne reste chez eux aucune parcelle de volonté propre pour résister au démon, si bien qu’il serait inutile de les exorciser. En termes bibliques, leur cœur et leur conscience sont endurcis et desséchés au-delà de tout repentir et de toute guérison.

Que la possession maligne commence souvent dans l’enfance, comme ce livre l’établit, devrait alerter les parents chrétiens sur le danger – grand, clair et actuel – que courent leurs enfants avec les techniques liées à l’occulte, de visualisation, « d’imaging » et de « centering » aujourd’hui enseignées dans nos écoles publiques dès le jardin d’enfant.

On encourage explicitement les enfants à entrer en contact avec un « esprit » ou avec des « guides intérieurs » présentés comme sages et bons. Ce qui, il y a 20 ans en Occident, ne concernait qu’une poignée de possédés, menace désormais une génération entière d’élèves éduqués en l’absence de tout principe chrétien (dans l’enseignement public), et avec une nette carence d’orientation chrétienne dans bien des églises et des foyers, et une grande instabilité familiale.3 Tous les parents qui le peuvent devraient confier leurs enfants à des écoles véritablement chrétiennes et inspirées par une vision biblique du monde (Biblebelieving christian schools) ou les éduquer à la maison4. Il faudrait informer les églises, alerter les paroissiens et apprendre aux enfants, dès l’âge pré-scolaire, à ne pas croire aux pensées ou aux personnes qui leur suggèrent que la réalité peut être modifiée par nos sentiments, nos désirs ou notre imagination. La réalité fut créée par la Parole de Dieu au commencement. Les enfants doivent recevoir cette vérité fondamentale dès qu’ils sont en âge d’en comprendre les mots.

Outre Genèse 1, il faut leur enseigner Jean 1:1-3, Colossiens 1:16-17, Hébreux 11:3 et les nombreux autres passages de l’Ecriture montrant Dieu comme Créateur à partir du néant (ex-nihilo) par Sa Parole, et ainsi le Maître de tous les être : « Vous, et vous seul êtes l’unique Seigneur ; vous avez fait le ciel et tous les cieux, avec leurs hôtes, la terre et tout ce qu’elle contient » (Néhémie 9:5).

Les enfants qui fréquentent les écoles publiques en raison des circonstances familiales (souvent les ressources limitées dans les foyers monoparentaux) devraient – si possible – être soustraits aux activités « d’imaging » ou de « centering », pour raison religieuses5.

Si un nombre suffisant de parents agissent de même, on peut espérer un changement. En 1992, dans ma ville de Wichita (au Kansas) les écoles primaires ont remplacé « Halloween » par un « festival d’automne », de nombreux parents chrétiens ayant demandé que leurs enfants ne participent pas aux activités liées à Halloween. « L’imaging » et le « centering » sont aussi liés au paganisme et à l’occultisme que l’est Halloween.

La vision démoniaque du monde est foncièrement panthéiste et opposée à la Création. Suivant le regard du démon possédant « Carl », un parapsychologue doué, le prêtre chargé de l’exorcisme le voit décrire et ridiculiser la vision biblique et chrétienne des choses. Il aperçoit la Terre : « comme un globe parsemé de terres et d’océans, avec des cités, des maisons et leurs habitants, couvert de verdure et de sable et d’animaux, et suspendu dans l’atmosphère ; et « au-dessus », de quelque manière, « Dieu » ou « Jésus » ou le « Ciel » reliés comme par des fils à chacun des hommes. Et tout cela est maintenant si risible, si enfantin, si méprisable, si superstitieux : il le conçoit désormais comme une bonne blague cosmique lancée vers lui avec les gloussements d’une intelligence supérieure…

(Puis) une nouvelle série d’images se présente, cette fois sans connotations de ridicule, mais avec une aura d’approbation et d’applaudissement. L’aura de la fausseté. »

C’est donc la vision du monde de Satan et des démons qui apparaît au prêtre pour le séduire, lors d’un exorcisme de cinq jours en 1973 :

« Voici de nouveau le globe avec tout ce qu’il contient : hommes, femmes, animaux, plantes, villes et océans. Mais, cette fois, chaque être se trouve inséré dans un système organisé. Tout est interconnecté. En réalité aucune différence ne sépare une chose d’une autre… Et tout – terre, océan, animaux, humains, plantes – forme un seul organisme vivant abrité dans la coquille de l’atmosphère respirable. Des forces psychiques lient tout ensemble, comme un sang éthéré coulant dans les veines de cet organisme géant. Il s’agit d’un être qui se crée lui-même, se protège lui-même, se développe de lui-même. Un seul être, la Terre comme mère, comme matrice, comme divinité, comme tombeau, comme entité complète protégée par sa propre enveloppe et sa propre force, et tout est là » (pp.394-395).

Si vous avez quelque peu étudié la vision du monde du « Nouvel Age », vous reconnaîtrez aussitôt sa ressemblance avec cette vision démoniaque, jusqu’à la Terre comme « Mère », proclamée par le démon il y a trente ans.

Vous reconnaîtrez aussi l’idée de l’Evolution dans cette description du monde comme un être « qui se crée lui-même, se protège lui-même et se développe de lui-même« .

Vous pouvez, si vous le voulez, appeler ce monde un « dieu », comme le fit le démon ; mais le Dieu Créateur souverain et transcendant, le seul vrai Dieu, et Son Fils Jésus-Christ qu’Il a envoyé pour nous sauver, en est exclu par définition (« La Terrecomme une entité complète… est tout ce qui existe« ).

Or les hommes doivent connaître ce Dieu, le seul vrai Dieu, et son Fils Jésus-Christ, son envoyé, pour recevoir la vie éternelle (cf. Jean 17:3). En excluant ce Dieu et le Christ du savoir des hommes, Satan, ses démons et les faux maîtres diffusant cette vision satanique du monde, brillante des clinquants de l’erreur, attirent en fait les hommes en enfer avec eux.

L’exorcisme le plus significatif peut-être de tout le livre concerne « David », un prêtre catholique qui s’enthousiasme pour l’évolutionnisme de Teilhard de Chardin. M. Martin écrit que Teilhard « rendit possible, pour un chrétien, d’accepter les théories de l’évolution darwinienne tout en conservant sa foi religieuse. »

Toute matière, dit Teilhard, est depuis toujours traversée par une « conscience », fût-elle primitive.

A travers les milliards d’années et toutes les formes de substances chimiques, de plantes, d’animaux jusqu’à l’homme, cette « conscience » a mûri. …Aujourd’hui, au stade final de son développement, elle est sur le point de jaillir en son terme ultime : le Point Oméga sera Jésus. …Ainsi tous seront rassemblés dans le tout, et tous seront dans l’amour et dans l’être définitivement sauvé.

« Teilhard devint la réponse taillée « sur mesure », la « coqueluche » des intellectuels catholiques décadents de son siècle comme de milliers de protestants pris au talon par les mâchoires vicieuses de cette raison sans merci qu’ils avaient acclamée comme la Gloire de l’homme, il a quatre siècles… » (p.92-93)

Toutefois M. Martin note : « Teilhard n’était pas la nourriture solide pour satisfaire une vraie faim, ni la manne divine pour une nouvelle Pentecôte. C’était seulement la coupe « cul-sec » d’un vin qui monte à la tête« . (p.94)

Notre auteur décrit la carrière de « David », qui allait devenir professeur d’anthropologie dans une université catholique.

David constata que l’Eglise enseignait la création selon la Bible, une création directe par Dieu, à partir de rien (ex nihilo). Elle enseignait qu’Adam et Eve, premier homme et première femme, avaient engendré toute l’humanité. Puis survint leur Chute, et le Péché originel fut transmis à chacun de nous. David crut que ces enseignements s’opposaient aux « faits scientifiques » admis par l’anthropologie. Il pensa que les formules teilhardiennes pourraient combler le fossé, mais : « Le vice fatal se fit prompt et certain. Le Dieu créateur des chrétiens ne pouvait plus être considéré comme divin. Il se faisait intérieur au monde d’une manière mystérieuse et essentielle. Jésus, comme sauveur, ne pouvait plus être ce héros conquérant faisant irruption dans l’univers humain et remettant l’histoire sur ses pieds. Il se réduisait au point culminant de cette évolution cosmique, élément aussi naturel dans l’univers que les acides aminés. Cet élan qui projetterait finalement Jésus à la vue de tous les hommes n’était qu’un accident– une sorte de blague cosmique – de cette Evolution qui avait pris naissance il y a plus de cinq milliards d’années parmi l’hélium, le gaz hydrogène et les acides aminés de l’espace primordial« . (p.96)

David enseignait donc l’anthropologie dans une perspective moderne et scientifique, au point d’exclure de son cours toute présentation traditionnelle de la Création et du Péché originel.

Il présenta aussi le teilhardisme à ses étudiants, mais il lui vint des doutes à ce sujet lorsqu’il observa l’influence de ces idées sur « Jonathan », un étudiant qui, devenu prêtre, « affirma que les sacrements n’étaient que l’expression de l’unité naturelle entre l’homme et le monde qui l’entoure« . Il en fut troublé car cette thèse est hérétique au regard de la doctrine de l’Eglise. Pour la première fois, David comprenais clairement que les concepts teilhardiens pouvaient servir « à exalter l’homme en tant qu’animal et à dépeindre Dieu comme le simple cœur de la terre et du ciel et de l’espace infini de l’univers avec ses galaxies en expansion« . (p.107)

Jonathan quitta l’Eglise et fonda sa religion particulière parmi des familles huppées de Manhattan.

Selon sa prédication, le monde et tous les gens étaient unis dans une entité mystique qu’il nommait « Abba Père » (p.127). Puis il fut possédé par un esprit malin et David fut appelé pour l’exorciser. Jonathan le rabroua en disant que s’il lui fallait un exorciste, David lui-même avait encore plus grand besoin d’être exorcisé6.

Durant plusieurs semaines David traversa une profonde crise intérieure et dut réexaminer toutes ses présupposés intellectuels, en particulier les théories de Teilhard de Chardin qui avaient peu à peu éliminé de sa pensée religieuse toute notion de révérence et de crainte. A ses yeux, remplis d’arrogance intellectuelle et aveuglés, Jésus et tous les hommes étaient devenus les « frères » des roches. Il s’était imbibé de la « haute critique » des Ecritures et se disait qu’il serait dérisoire de croire en tout ce qu’avaient cru les auteurs des Evangiles ou des Actes des Apôtres. La mort de Jésus devenait un événement glorieux du passé ; elle cessait de représenter pour lui « la source toujours vive du pardon personnel et l’espoir indéracinable de tout futur« . (p.145)

Le démon, qui lui avait presque arraché la foi et le possédait désormais, le raillait maintenant et le persuadait que revenir à la foi entraînerait un esclavage de l’esprit et de la volonté. Pourtant ce fut l’inverse – découvrit-il – quand il rejeta délibérément ce conseil… Alors « une immensité à couper le souffle remplie de soulagement, de distance, de hauteur et de profondeur remplit son esprit et son imagination … Toute mesure, dimension et extension de sa vie se revêtit de la grâce et du charme d’une liberté qu’il avait toujours craint de perdre, sans jamais être sûr de l’avoir possédée« . (p.163)

Et quand il se retourna vers la nature environnante, vers la lune « dont le silence même se faisait doux et sûr comme l’or« , qu’il entendit le chant d’un oiseau-moqueur tout proche, il ne le perçut plus comme il l’aurait fait en évolutionniste teilhardien : « comme les suggestions de molécules se regroupant sans cesse« , mais plutôt comme le signal « d’une vie sans limite en chaque personne, et d’un amour sans ombre » (p.165)

Une fois retrouvée la foi en Dieu, au Christ et en l’Ecriture, David fut prêt à exorciser le démon qui possédait Jonathan. Il le fit : « au nom de Dieu qui t’a créé (le Démon) et lui aussi (Jonathan) et de Jésus de Nazareth, qui l’a sauvé !… Tu dois partir et retourner à l’impureté et à l’agonie que tu as choisie ! » (p.169). Jonathan fut délivré et connut la foi, l’espérance et l’amour du Christ. David savait bien que l’accent mis sur la création et le salut personnel avaient été nécessaire pour chasser ce démon-ci.

Comme le montrent de tels dossiers d’exorcismes, l’enseignement de l’évolution sous toute ses formes constitue le principal outil de vision du monde avec lequel les démons cherchent à séparer les hommes de leur Dieu et Créateur. Malachi Martin rend un grand service à l’Eglise universelle, en établissant ce fait avec une vaste et minutieuse documentation, en confirmant ainsi l’éternelle vérité de la doctrine chrétienne sur la Création, la Chute, le Péché originel et Jésus-Christ, entré dans l’Histoire pour notre salut et notre Rédemption.

Bien des gens restent indifférents au débat entre création et évolution ; ils ignorent les influences occultes à l’œuvre dans les écoles publiques. Que cet ouvrage désormais classique de M. Martin sur la possession démoniaque les alerte sur l’origine satanique de l’évolutionnisme et des thèses monistes du Nouvel Age et de Gaïa la « Terre-Mère ».

A propos du film « l’Exorciste« 

Bruno Primavère

Le film l’Exorciste que l’on peut voir en ce moment sur nos écrans n’est certainement pas le plus terrifiant de tous les temps comme il est annoncé sur l’affiche. Au contraire, c’est un film qui réconforte car l’Exorciste, au nom du Christ, triomphe du démon.

C’est un film qui ne peut que renforcer notre foi, notre espérance et notre amour de l’Eglise : dès le début du film, on sait que seule l’Eglise pourra délivrer la jeune possédée.

Le film, adapté d’un roman de Wiliam Peter Blatty, tiré lui-même d’une histoire vraie, présente d’étrange similitudes avec l’ouvrage de M. Martin (Hostage to the Devil). On voit l’enfant jouer avec les tablettes oui-ja. Les médecins, impuissants à soulager l’enfant tout en essayant de trouver des causes naturelles, conseillent à la mère de s’adresser à un exorciste en expliquant qu’il s’agit d’autosuggestion. Mais le prêtre commence par refuser en montrant clairement qu’il ne croit pas à la possession. « On sait expliquer les phénomènes maintenant, la psychiâtrie a fait de grands progrès ». Ce prêtre avait perdu la foi à cause de ses études scientifiques. Si le prêtre accepte de voir l’enfant, c’est par compassion devant les prières et le désespoir de la mère.

Les scènes de possessions sont parfaitement conformes à ce que révèlent les prêtres exorcistes. L’enfant parle avec une voix qui n’est pas la sienne ; elle est remplie de haine.

Nous comprenons combien il est important de suivre scrupuleusement le rituel romain : chaque détail compte pour le vieux prêtre appelé à exorciser l’enfant : le port de la soutane, l’étole, l’eau bénite, la connaissance des prénoms de l’enfant.

Comme dans l’ouvrage de M. Martin, les deux prêtres meurent après avoir été durement malmenés par le démon : l’exorciste en titre meurt à cause de sa faiblesse cardiaque ; le  jeune prêtre passant de l’incrédulité à l’évidence s’affole, commet des erreurs et se jette ou est jeté par la fenêtre.

Il est significatif de voir comment les critiques de cinéma sont tous passés à côté de la véritable signification et de la portée de ce film.


1 Malachi Martin, Hostage to the Devil, Harper Row, New York, 1976. Rééed. Poche Harper, 1992.

2 Ndlr. Malgré son extrême intérêt vu la qualité, l’ampleur et la précision de la documentation rassemblée par l’auteur sur chacun de ces cas, ce livre n’est toujours pas traduit en français, vingt-cinq ans après sa parution. Il faut dire que le style de M. Martin rend sa traduction difficile. Nous ne pouvons donc que recommander aux lecteurs anglophones de se procurer l’original : les rares extraits reproduits ici ne donnent qu’une faible idée de ce livre important.

3 Ndlr. Le phénomène « Harry Potter » suffit à confirmer cette affirmation d’Ellen Myers. Des millions d’enfants qui ne lisaient jamais, se plongent dans ces épais volumes où il n’est question que de sortilèges. Comment ne pas y voir la trace visible d’une infestation démoniaque lancée sur toute une génération sans défense interne et sans protection.

4 Ndlr. L’auteur, aujourd’hui 22 fois grand-mère, est une pionnière de l’école à la maison. On se reportera utilement sur ce sujet à l’article de Samuel Peavey « l’Ecole à la maison aux Etats-Unis« , publié dans Le Cep n°4.

5 Ndlr. Il est peu vraisemblable que l’école « laïque » française reconnaisse ce genre de motif. On invoquerait plus efficacement des raisons pédagogiques.

6 Ndlr. Il faut lire tout ce passage intégralement pour bien saisir le vice profond du teilhardisme. M. Martin a certainement mis le doigt sur un point capital pour l’intelligence de la diffusion de telles idées dans le clergé. Il trace ainsi le pendant de l’analyse du marxisme faite par le Pasteur Richard Wurmbrand dans son petit ouvrage « Marx et Satan » (Apostolat des Editions), dans lequel il établit comment le jeune Marx, au moins dans ses poèmes, s’est consacré au premier des révoltés. Il y a là une voie essentielle pour l’intelligence de la vie intellectuelle contemporaine, si l’on considère à la fois l’étrange séduction exercée par ces deux pensées, puis le vide de ces mêmes pensées une fois écartée la logomachie incantatoire dans laquelle elles s’expriment.

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