Partager la publication "Petits cohabitants que Dieu nous envoie"
Par Werner Gitt
Regard sur la création
« Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil quand on Le considère dans ses ouvrages. » (Romains, 1 : 20)
Résumé : Après nous avoir laissé ébahis devant le gigantisme des cétacés, l’auteur nous découvre ici la merveilleuse agilité de l’hirondelle. Même rapportée à leur poids, l’énergie dépensée par les oiseaux pour voler est considérable : le colibri bat des ailes 80 fois par minute !.. Avec le vol, le rythme cardiaque s’élève de 26 à 490 battements par minute !.. Et chaque plume avec ses 650 barbes, supportant un million et demi de barbules, est un organe parfaitement pré-adapté au vol. Grâce aux 1200 muscles attachés à la racine des plumes, celles-ci se laissent traverser par l’air lorsque l’aile s’élève, puis deviennent étanches lorsqu’elle s’abaisse, pour donner la portance et l’élan nécessaires au vol !.. Qui serait assez sot pour croire que des écailles de reptile ont pu un jour se transformer en plumes ?
Papa revient, un bon morceau dans son bec. Tel un panache, le butin pend de part et d’autre. Instantanément, j’ouvre mon gosier aussi grand que possible. Mais papa n’a pas l’intention de me gaver. Avide d’attraper la proie, je me glisse par-dessus le bord du trou d’envol. Subitement papa se retire et je tombe en piaillant. Une fraction de seconde, j’essaie en vain de m’agripper à lui. Battant désespérément des ailes, je descends à vive allure. Dans ma chute, je prends soudain conscience d’une réalité stupéfiante : je suis capable de voler ! Bien maladroitement, je suis papa sur l’arbre le plus proche et m’y repose un moment. Devenue audacieuse, je risque moi-même le prochain saut dans le vide. A présent, je vole directement derrière mon père, imitant chacune de ses évolutions. Plus tard, cherchant à regagner mon nid, je n’y réussis pas du premier coup sans l’aide de papa. Complètement épuisée, je me faufile dans ma petite demeure accolée au mur.
Mon nom :
Je suis une hirondelle, ou, pour être plus précise, une hirondelle des fenêtres « delichon urbica« . Mon nom allemand, « Mehlschwalbe » (« Mehl » = farine) indique mon signe particulier : à l’inverse de ma cousine l’hirondelle des cheminées, mon croupion est d’une blancheur immaculée. Autre détail distinctif, ma queue : dépourvue de cette longue fourche, n’est-elle pas bien plus belle ? Je préfère coller mes nids à l’extérieur des bâtiments plutôt que de cohabiter avec des gens ou des animaux. Mon nom latin prouve qu’après tout, les scientifiques eux-mêmes sont assujettis à leurs limites humaines car, en réalité, ce nom est issu du grec « he chelidon« , qui signifie simplement « l’hirondelle ». Un quelconque copiste aura confondu les lettres, transformant ainsi « chelidon » en « delichon », ce qui, du reste, n’a aucun sens. Le terme latin « urbica » (urbain) se justifie par le fait que j’aime vivre à proximité des hommes.
Mes instruments de vols, des muscles particuliers :
Savez-vous au moins pourquoi nous avons la capacité de voler, nous, les oiseaux ? Ce n’est pas aussi simple que vous l’imaginez. Notre Créateur a dû adapter l’ensemble de notre organisme en fonction des exigences du vol. Il ne suffit pas d’avoir des plumes pour voler ! Sans peine, nous pouvons élever et abaisser simultanément nos deux ailes. La plupart des quadrupèdes font, avec leurs pattes antérieures, un mouvement de pendule alternatif d’avant en arrière. Vous aussi, quand vous marchez, vous balancez inconsciemment vos bras, exactement de la même manière. Un détail, certes, mais je serais incapable de voler, ne fût-ce qu’un mètre, si j’étais privée de cette simultanéité. Nous devons en outre balancer nos « pattes antérieures », c’est-à-dire les ailes, à une cadence bien plus rapide que n’importe quel autre animal. Le plus petit de nos collègues en détient le record. En effet, le minuscule colibri, ou oiseau-mouche, ne mesurant que 3 cm, arrive à battre des ailes 80 fois par seconde !
Si vous vouliez développer la même puissance, par rapport à votre poids, il vous faudrait, chaque seconde, soulever une charge de 56 sacs de ciment à 1 mètre de hauteur ! Vous le constatez vous-même, le vol exige beaucoup de force. Par rapport à la taille de notre corps, nos muscles comptent parmi les plus vigoureux du règne animal et représentent, après tout, un tiers de notre poids total.
Certains de vos savants ont découvert qu’un aigle développe un dixième de kilowatt en vol prolongé. Franchement, j’en conviens, je n’atteins pas cette performance ! Je suis aussi bien plus petite. Devinez à présent quel est l’exploit d’endurance d’un homme ordinaire ? En fait, votre maigre capacité vous permettrait à peine de tenir, en vol à voile, une petite minute. De là à parler d’une quelconque forme de vol d’endurance !..
Mes plumes :
Vous paraissent-elles ordinaires ? Considérez votre peau hérissée de quelques poils ! Observez la fourrure du cochon d’Inde, les écailles de la carpe, la peau froide de la grenouille ! Rien de tout cela ne surpasse notre plumage en complexité, légèreté et beauté.
Vous avez certainement entendu parler d’une théorie suggérant que nos plumes se seraient développées à partir d’écailles de reptiles. Difficile à croire, n’est-ce pas ? Avec vous, j’affirme que Dieu est le Créateur de toute chose et je me considère donc comme Sa créature.
Prenez en main une de nos plumes, posez-la sous une loupe puissante ou, mieux encore, sous un microscope ! Examinez sa structure ! Vous découvrirez une combinaison de solidité, d’élasticité et du proverbial « poids plume », composition inimitable, même pour vos ingénieurs en aéronautique.
L’axe de ma plume, en corne creuse, supporte de part et d’autre plusieurs centaines de petites tiges parallèles appelées « barbes« . Une plume de grue en compte environ 650. Vous pourriez reconnaître ces deux parties à l’œil nu et même, s’il le fallait, vérifier le nombre de tigelles.
Mais chacune de ces 650 barbes porte à son tour plusieurs centaines de paires de barbules dirigées vers le haut et le bas : au total, plus d’un million et demi.
Pour que l’air ne traverse pas toutes ces fines ramifications, il me fallait un dispositif spécial reliant entre elles les centaines de barbes et de barbules tout en garantissant à l’ensemble une certaine élasticité. Mon Créateur a conçu et réalisé un système raffiné semblable à une fermeture à glissière. La face inférieure de chaque barbule est munie de plusieurs centaines de rainures disposées en arc de cercle. Une plume de grue en compte 600. La face supérieure comporte de minuscule crochets venant s’imbriquer dans les 600 rainures de la barbule voisine. Extraordinaire particularité : les crochets peuvent coulisser dans les rainures. Grâce à ce dispositif spécial, on peut contrôler le déploiement ou le rétrécissement de la plume, mécanisme très important pour mon vol plané.
Lorsque l’une de ces minuscules fermetures à glissière s’ouvre accidentellement, je peux la refermer sans peine, à l’aide de mon bec. N’ai-je pas un Créateur grandiose ?
Mes ailes :
Les courants produits par une aile en action, développent des forces ascendantes. Mais au lieu de vous lasser avec mes théories, je me bornerai à vous rendre attentif à ce qui me paraît le plus frappant. A l’inverse de vos avions, je suis capable de modifier le profil de mon aile. En cas de besoin, je relève mes alules (sorte de pouce mobile pourvu de 3 ou 4 plumes, fixé sur le bord antérieur des ailes), aussitôt, la puissance ascendante en est renforcée. Ce système ne fonctionne évidemment qu’en cours de vol. Si mes plumes étaient ancrées d’une manière rigide dans l’aile, je pourrais certes les abaisser, ce qui m’assurerait une certaine portance mais, l’instant d’après, je piquerais du nez ! Il me faudrait en effet relever les ailes, ce qui exercerait sur mon corps une pression vers le bas. Mon Créateur a prévu un dispositif spécial : lorsque je relève les ailes, les plumes pivotent automatiquement comme des lamelles de jalousie laissant ainsi passer l’air.
Au moment de les baisser, elles se referment. Je peux alors m’élancer dans l’air. De plus, leur forme est légèrement hélicoïdale, tout comme les hélices d’un avion ; ainsi chaque battement me propulse en avant.
Mon vol ? Tout un art :
Le Créateur a fait de nous des pilotes exceptionnels. Comme durant des nuits entières nous ne rejoignons pas notre nid, certains ornithologues ont supposé que nous passions tout ce temps en l’air. C’est vrai, le plus grande partie de notre vie se passe en vol. Nous strions l’air aussi rapidement qu’une flèche. Lorsqu’il s’agit de sauver notre vie, nous nous élevons à une vitesse telle que même les faucons ne peuvent nous atteindre. Afin de pouvoir adapter la vitesse de notre vol aux circonstances, nous pouvons augmenter ou diminuer la surface portante de nos ailes.
Par un mécanisme grandiose, notre Créateur a fignolé les caractéristiques de notre plumage. Intégrés dans notre peau, des réseaux nerveux se terminent à proximité des racines de nos rémiges (plumes de vol). Lorsqu’un courant d’air leur impose une pression supplémentaire, ces nerfs en informent aussitôt le cerveau. A son tour, celui-ci transmet immédiatement l’ordre de rectifier la position de chaque plume isolée : réglage ultra-rapide, effectué en quelques fractions de seconde. A cet effet, plus de 1200 muscles minuscules relient la racine des plumes à leur support. Vous paraît-il encore admissible que celles-ci dérivent d’écailles de reptiles ?
Mes poumons :
Si vous montez les escaliers pour atteindre le sommet d’un clocher, vous serez bel et bien hors d’haleine à l’arrivée. Votre rythme respiratoire s’accélère. Il en est de même pour nous, évidemment. Au repos, je respire 26 fois par minute (inspiration-expiration). Mais, en cours de vol, ce chiffre augmente jusqu’à 490 ! Jugez-en vous-même, un système pulmonaire normal ne supporterait pas une telle exigence !
Notre Créateur a donc conçu pour nous un dispositif particulier. Toute une série de soufflets entrent en action pendant le vol. Il s’agit de poches d’air de dimensions variées, reliées à la fois aux poumons et à certains os creux de mon squelette. Le mouvement continu des muscles de vol – contraction-relâchement, – exerce sur ces poches d’air, au même rythme, une force de pression et de décompression. La poussée contraire du vent remplit ces poches durant le vol. Cette construction particulière permet à chaque souffle de créer une double aération du poumon : une lors de l’inspiration et une lors de la décompression des soufflets.
En outre, ceux-ci remplissent d’autres fonctions : refroidissement pour les muscles de vol hautement sollicités et calage pour les organes internes. Ce dispositif nous est indispensable. Les brusques manœuvres de freinage et d’accélération auraient sur nos tripes un effet désastreux : glissant de part et d’autre, nos entrailles provoqueraient d’inévitables vomissements.
Ma nourriture :
Je la trouve dans l’air. Chaque jour, 15 heures durant, je vais et je viens pour nourrir ma progéniture. La forme élancée et pointue de nos ailes nous rend extrêmement agiles pour happer les insectes en plein vol. Ouvrant tout grand notre bec, nous attrapons mouches, moucherons, moustiques, pucerons, papillons et tout ce que nous rencontrons. En Hongrie, quelques milliers de nos compagnes réussirent un véritable exploit : elles débarrassèrent entièrement, en l’espace de deux jours, un énorme champ de maïs des pucerons noirs qui l’avaient envahi. Mais en hiver, point d’insectes par ici… C’est pourquoi, nous partons plus au sud. Nous allons au Proche-Orient ou sur le continent africain. Au sud du Sahara, nous trouvons suffisamment de nourriture. Nous aimons cependant revenir dans notre bon vieux nid en avril ou en mai.
Ma vive colère :
Durant mon absence, des moineaux trouvent moyen de squatter notre demeure. Imaginez ! Vous rentrez de vacances et vous découvrez un étranger dans votre appartement ! Vous appelleriez aussitôt la police. Seulement voilà, pas de police pour les hirondelles ! Il faut donc se débrouiller toute seule pour déloger les indésirables locataires. D’inévitables combats, souvent acharnés, offrent à l’éventuel observateur un spectacle peu édifiant.
Il arrive même qu’au cours de tels affrontements le nid se décolle et tombe. Je me rappelle un de ces combats : nous avions carrément emmuré les moineaux-squatteurs pour les laisser mourir de faim. Encore aujourd’hui, j’en rougis de honte ! Vous le voyez bien, le mal règne même parmi nous ! Un monde sans malice ni péché, nous en rêvons tous. Pouvez-vous imaginer un seul instant une telle merveille ?
Mon « chez-moi » :
Il s’agit au fond d’une résidence secondaire. En fait, je n’y habite que pendant quelques mois. Vous avez certainement pu voir un jour notre nid. Il est construit avec une boue de glaise fluide, sur un mur extérieur, à l’abri de la pluie. Plusieurs collègues me donnent un coup de main afin que tout soit terminé au bout de 10 à 14 jours.
Je veux être honnête. Les choses ne se passent pas de manière très correcte. Nous chapardons aux voisins inattentifs des matériaux qu’ils viennent tout juste de fixer à leur propre nid. Nous économisons ainsi bien des vols. Mais, en revanche, nous écopons évidemment de vives colères. Nos voisins eux-mêmes essaient d’en faire autant chez nous.
Notre nid est une construction presque entièrement fermée ; seul un petit orifice d’envol est aménagé dans sa partie supérieure. L’intérieur est soigneusement capitonné avec de la mousse, des brins d’herbes, de petites plumes, du coton hydrophile. Notre ménage est toujours propre et bien ordonné, croyez-moi !
Si vraiment une de nos demeures est en désordre, la faute en revient aux insolents moineaux qui ont pris possession des lieux.
Au fait, savez-vous que même la Bible nous mentionne ?
Cherchez dans le Psaume 84, versets 4 et 5 !
« Le passereau même trouve une maison,
Et l’hirondelle un nid où elle dépose ses petits…
Tes autels, Eternel des Armées !
Mon roi et mon Dieu !
Heureux ceux qui habitent ta maison !
Ils peuvent te célébrer encore. »
Nos ancêtres, en effet, collaient leurs nids contre les murs du temple, à Jérusalem. Là, dans la proximité de Dieu, ils se sentaient chez eux. Je le sais bien, Dieu est partout. Il est donc également proche de vous. Je suis heureuse d’avoir un Créateur aussi merveilleux. Je veux Le louer de tout mon cœur, comme l’auteur du Psaume 84, au verset 3 :
« … Mon cœur et ma chair poussent des cris vers Dieu vivant. »
Et vous, ami lecteur, êtes-vous dans la présence de Dieu ?