Partager la publication "La fin des temps"
Par l’Abbé Joseph Grumel
Résumé : Le retour des Juifs en Palestine, au terme de 2000 ans de christianisme, constitue un signe clair de la fin du temps des Gentils. Il nous invite à scruter les Ecritures. L’auteur examine les principales prophéties bibliques sur la fin des temps, en distinguant soigneusement jugement d’Israël, jugement des Nations et jugement dernier. Il conclut à l’approche d’un retour du Christ, seul à même de redresser la barre de l’humanité en péril. Maranatha !
Si l’on croit que le retour du Christ se produira à la fin du millénaire seulement, au moment du jugement dernier prophétisé dans le chapitre 20 de l’Apocalypse, il faut encore attendre tout le déroulement du millénaire pour que le Christ revienne. C’est bien long. Et l’on ne voit pas très bien comment peut advenir ce millénaire… A moins que l’on ne pense, comme on l’a parfois fait dans l’Eglise, que le millénaire prévu par l’Ecriture a été ce que l’on appelle parfois le « millénaire chrétien », à savoir la durée des 1000 ans environ qui se sont déroulés entre l’Edit de Milan et Philippe le Bel. De fait, l’Eglise a toujours regardé autrefois avec suspicion ceux qui parlaient du millénaire futur : car elle se considérait comme le Royaume du Christ et ne voulait pas admettre qu’il y eut ni qu’il puisse y avoir sur terre quelque chose de meilleur que l’Eglise, avec l’autorité du Pape et des rois très chrétiens. Ce point de vue, avec les diverses nuances que l’on peut y apporter, rejette en effet le retour du Christ à une période très éloignée de nous.
Qu’un millénaire de renouvellement puisse se produire sous le signe de l’impiété actuelle et de l’athéisme mondial, nous avons le droit d’en douter.
Manifestement, depuis la Renaissance, l’humanité n’a pas progressé dans le sens de la « civilisation de l’amour », comme on veut nous le faire croire ! Si l’on est réaliste, on est obligé de reconnaître que la situation de l’homme sur la terre, sauf en quelques lieux privilégiés, n’est pas meilleure qu’auparavant. Dès lors le millénaire chrétien est loin derrière nous. Il n’y aura aucun moyen de le ramener. Or à la fin de ce millénaire, nous n’avons pas eu le retour du Christ, ni le jugement des nations…
Il faut donc refaire une lecture attentive des texte sacrés, pour y voir plus clair.
Il faut relever les signes que le Seigneur nous a donnés pour nous avertir des moments de la fin, selon d’ailleurs ce qu’il nous dit : « Voici, je vous ai tout dit à l’avance » (texte cité par Mt et Mc). Or parmi les signes certains, il faut retenir ceux-ci :
I – L’Apostasie générale, selon la prédiction de Paul dans Timothée ch. 4. « L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps, il en est qui abandonneront la foi pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques, entraînés par des imposteurs hypocrites marqués au fer rouge dans leur propre conscience… » illustrant l’indication du Seigneur : « Lorsque le fils de l’homme reviendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Or nous constatons cette apostasie, non seulement dans le monde, où aucune des nations, autrefois chrétiennes, ne se réclame plus des commandements de Dieu, mais où elles ont légiféré ouvertement contre ces commandements les plus formels, comme par exemple en autorisant légalement l’avortement, les contraceptifs, etc… sans compter les innombrables dérogations de fait dont nous souffrons aujourd’hui. Et même dans l’Eglise on peut voir des signes très certains de l’abandon de la foi véritablement apostolique au profit de la doctrine maçonnique, universaliste et oecuméniste.
II – Le retour d’Israël sur sa terre, selon la prédiction de Luc 22/24 : « Cette cité (Jérusalem), sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à l’achèvement du temps des nations. » Il y a donc un « temps des nations », comme il y eut un « temps d’Israël ».
Ce temps d’Israël s’est achevé lorsqu’Israël, après avoir rejeté le Christ, a également rejeté le témoignage apostolique.
Et le temps des nations s’est ouvert à la fin des Actes des Apôtres, lorsque Paul déclare expressément que désormais l’Evangile sera annoncé aux Nations.
Il se trouve à Rome à ce moment-là , et très certainement Pierre est lui-même à Rome, qui est justement la capitale de toutes les nations de cette époque. Jérusalem, peu de temps après, fut prise par Titus et détruite (en 70). Ainsi est bien inauguré dans l’histoire le « temps des nations », qui est aussi celui de l’Eglise, qui a reçu la mission de prêcher le Salut à toutes les nations.
Du fait que Jérusalem est revenue aux Juifs comme capitale de leur Etat, nous voyons clairement que la prophétie concernant le temps des nations est accomplie. Mais il ne se sont pas convertis.
Tout au contraire l’effort de leurs penseurs (Chouraqui, par exemple ) a été de disculper Israël de la crucifixion du Christ, pour en rejeter la responsabilité sur les Romains, en reniant ainsi la vérité historique des Evangiles ; et cette contre-vérité a passé même dans l’Eglise.
Cela ne veut pas dire que les Juifs ne se convertiront pas. Mais il faut lire dans le prophète Zacharie les circonstances prévues à l’avance de cette conversion, notamment dans les chapitres 11, 12, 13 et 14 de ce prophète. Il y est dit qu’ils « pleureront sur lui, sur celui qu’ils ont transpercé, comme on pleure sur un fils unique« , mais ils pleureront lorsqu’ils seront dans la plus extrême détresse, avec la prise de Jérusalem, la désolation, et la ruine de leur peuple. Ils se convertiront donc par contrainte, tout comme le Pharaon autrefois a relâché Israël sous la contrainte. Et c’est bien ce que nous voyons se dessiner de plus en plus dans l’actualité du monde arabe, qui resserre ses liens contre Israël en faveur des Palestiniens.
Voilà donc les deux grands signes donnés par les Ecritures, qui nous permettent de penser que « le Seigneur est proche« .
Il faut ensuite analyser la question du Millénaire, tel qu’il est annoncé dans le chapitre 20 de l’Apocalypse, en confrontant cette prophétie avec d’autres textes apostoliques. Or l’ensemble de ces textes nous amène à penser qu’il n’y a pas un seul Jugement mais trois Jugements.
I – Le jugement d’Israël : il est déjà prononcé, à la fin de l’Evangile, tout au long des chapitres 21-25 de saint Matthieu, mais tout particulièrement dans le chapitre 24, avec la prophétie très nette reproduite dans les trois Synoptiques, de l’exécution historique de ce jugement par la prise et la ruine de Jérusalem.
II – Le jugement des nations, prophétisé dans le chapitre 25 de saint Matthieu, comme la chose est dite explicitement : « Toutes les nations seront rassemblées devant lui » ; et ce jugement sera fait sur les nations en raison leur attitude en face du Christianisme et des disciples du Christ : « Ce que vous avez fait au plus petit des miens… »
Ce jugement sera fait par le Christ revenant dans sa gloire, « sur les nuées du ciel, avec une grande puissance et une grande majesté« , et personne ne pourra échapper à cette venue du Seigneur, ni aux châtiments qui se produiront universellement par la destruction des artisans d’iniquité et de toutes les œuvres de scandale par les Anges. Parabole de l’Ivraie.
C’est à ce moment que se produira, (ou se manifestera) « la première résurrection » des justes qui auront porté témoignage pour le Seigneur, et l’enlèvement d’un certain nombre de disciples du Christ, sans qu’ils passent par la mort, comme la chose est annoncée aussi bien dans le ch. 4 de la 1ère aux Thessaloniciens. que dans le ch.15 de la 1ère aux Corinthiens
Ce n’est qu’après ce jugement des nations, que commencera le millénaire, inauguré par le retour glorieux du Christ, avec le renouvellement de toutes choses, et la possibilité pour les hommes d’atteindre la pleine Rédemption et de « s’exercer à l’immortalité » comme le dit expressément saint Irénée dans son Livre V, qui contient des passages admirables sur ce millénaire. Il est bien regrettable que ces textes de saint Irénée aient été délaissés dans l’Eglise et ne soient connus que par si peu de fidèles. Selon l’oracle de Zacharie le prophète : « Le Seigneur deviendra roi sur toute la terre… et les nations monteront chaque année (à Jérusalem) pour se prosterner devant le roi Seigneur des armées…(14 ;9 et 16).
C’est également à ce moment de la fin du temps des nations et de leur jugement par le Retour du Christ, qu’il faut situer la « parousie de l’homme d’iniquité », on dit aussi la « manifestation de l’homme d’iniquité », que l’on a aussi appelé l’Antéchrist.
Il en est question dans la 2ème épître aux Thessaloniciens. Le texte reste mystérieux, mais nous pouvons penser, vu les conjonctures actuelles, qu’avec le regroupement des nations nous ne sommes pas loin de la manifestation d’une sorte de représentant du gouvernement mondial. Cette coalition peut imposer sa volonté au monde entier. Les traités actuels ressemblent assez à ces paroles « Paix, paix, paix« … que l’apôtre annonce aussi comme un signe que le fléau est imminent. Voir les épîtres aux Thessaloniciens. Cet « homme d’iniquité » est anéanti par le souffle de la bouche du Christ. C’est aussi à ce moment que Satan est lié dans l’abîme par une lourde chaîne selon Apocalype 20:4.
Il est empêché de nuire pendant tout le temps des 1000 ans.
III – Le jugement dernier, non plus des vivants seulement mais des morts, « qui remonteront à la surface du sol« , comme l’annonce le texte de l’Apocalypse, cette grande multitude, « Gog et Magog », de gens qui sont dans la mort séculaire, et qui n’ont jamais été informés de la Révélation, et qui seront jugés individuellement « selon leurs œuvres », inscrites dans les grands livres. Le jugement de la fin du millénaire, mettra un terme à l’histoire du péché, et prononcera la condamnation définitive de Satan et de tous ceux qui auront pactisé avec lui, par « l’étang de feu et de soufre » : c’est la « seconde mort », d’où l’on ne revient pas. Ce n’est plus la mort « séculaire », seulement, dans laquelle avaient été précipités ceux qui, parmi les nations, avaient lutté contre le Christ en ses disciples. Ainsi s’achèvent, selon la chronologie biblique rappelée par Saint Irénée, les 7 jours de la Création, c’est-à-dire 7000 ans, car « mille ans sont à ses yeux comme un jour« . Ces 7000 ans se divisent en 4 périodes :
1) Les deux mille ans d’Adam à Abraham (de fait 1946 ans à la naissance d’Abraham, 2121 ans à la mort d’Abraham) ;
2) Les deux mille ans d’Abraham à Jésus-Christ (temps d’Israël)
3) Les deux mille ans de Jésus-Christ à nos jours (temps de l’Eglise ou temps des Nations). Nous sommes manifestement à la fin de ce temps des nations.
4) Le temps du millénaire, qui est le 7ème jour, le temps du repos de Dieu, car enfin Dieu y est servi, aimé et adoré comme il le mérite, et l’homme y retrouve l’immortalité par la véritable Justice.
On peut ajouter aussi d’autres considérations, plus mystérieuses. Notamment au début du chapitre 24 de saint Matthieu : « L’abomination de la désolation dans les lieux saints« . Pour les premiers chrétiens, les enseignes romaines dans le temple de Jérusalem ont été le signe que la fin d’Isarël était imminente. Mais pour nous, nous devons interpréter cette « abomination de la désolation dans les lieux saints ». Or il y a le texte du Message de Marie à La Salette, annonçant pour l’année 1965 cette « abomination de la désolation ».
Mais on peut aussi interpréter cette « abomination de la désolation dans les lieux saints », dans le fait du dévergondage sexuel actuel, des manipulations génétiques sur l’homme, etc., qui sont comme la profanation ultime du corps, lequel est dans sa vocation première le Temple du Saint Esprit. Le sens de la virginité sacrée, si bien mis en lumière par la théologie mariale, est souvent oublié aujourd’hui.
On peut interpréter la pollution des airs, des eaux, les insectes ravageurs, les maladies terrifiantes (sida, cancer, etc.), handicaps de tout genre, comme la réalisation des fléaux annoncés dans l’Apocalypse, précurseurs immédiats du « Jour du Seigneur ». Et d’une manière générale, on voit bien que sans une intervention divine il est impossible de redresser le courant, ne serait-ce que celui de la simple moralité et de l’obéissance au Décalogue.
Mais comme nous avons l’assurance que la Sainte Trinité est jalouse de son ouvrage et ne le laissera pas détruire, nous devons, au milieu même de nos tribulations, « lever la tête, car (notre) Rédemption est proche« .
Il faut signaler aussi le chapitre 17 de Saint Luc. Alors que les Pharisiens demandent un « signe dans le ciel de l’avènement du Royaume de Dieu« , Jésus leur répond : « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous« . Il montre ainsi que, sans une profonde conversion de la conscience humaine pour un plein assentiment à la Vérité divine, clairement comprise, il n’y aura aucun royaume de Dieu, et que les signes les plus éclatants ne serviront de rien. De fait, Notre Seigneur est ressuscité d’entre les morts, et ils ne se sont pas convertis pour autant.
Mais à ses disciples qui sont déjà dans les dispositions favorables du Royaume de Dieu, le Seigneur donne des signes très clairs sur « le Jour du Fils de l’Homme », c’est-à-dire la manifestation universelle de sa Gloire et de sa Majesté; puis vient la comparaison de Sodome et du Déluge.
De fait saint Pierre, dans sa seconde Epître, annonce clairement le Déluge de feu qui doit nettoyer la Terre de toutes les œuvres d’iniquité.
Certaines sectes utilisent ces prophéties du Retour du Christ en vue de leur propagande, et profitent souvent de l’état d’inquiétude dans lequel se trouvent nos contemporains, inquiétude bien justifiée. Ils trompent leurs adeptes par des interprétations exagérées ou prématurées des Ecritures. Il y a en notre temps beaucoup de faux christs et de faux prophètes… et c’est là encore un signe. L’Eglise Mère, qui se veut surtout sociale et œcuménique, semble avoir perdu le sens exact de sa mission, qui n’est autre que la sanctification de ses membres par le moyen des sacrements bien compris et bien administrés. C’est aussi un signe des temps.
« Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » ; en parlant ainsi au singulier, le Seigneur semble annoncer que c’est au niveau de la conscience personnelle que quelques-uns de ses disciples atteindront cette « plénitude de l’Age du Christ » ; et cette maturité de la Moisson déterminera le temps de la fin. « Nous attendons ton retour dans la Gloire« . Curieusement, cette parole est apparue dans la messe nouvelle. C’est un signe : dans sa prière publique, l’Epouse du Christ appelle le retour de l’Epoux. « Viens, Seigneur Jésus… » Nous avons aussi le signe de l’unification de la terre entière par le moyen des communications rapides : en ce domaine « les chemins tortueux (sont) redressés… »Cette caractéristique est propre à notre temps, et semble bien irréversible. Les armes modernes peuvent provoquer le Déluge de feu annoncé par Saint Pierre… Mais surtout, nous devons nous tenir vigilants, puisqu’il nous est dit clairement : « Le Fils de l’homme viendra comme un voleur« , c’est-à-dire à l’improviste.
Seuls les chrétiens instruits et attentifs se tiendront prêts, pour « être debout et irréprochables devant sa Face lorsqu’Il se manifestera« . Nous sommes donc directement concernés.
Références :
Principaux textes du Nouveau Testament, concernant la fin des temps :
Matthieu : 7/21, 8/11 ; 13/41 ; 16/27 ; 19/27 ; 13/39 ; 24/25.
Marc : 4/28 ; 8/34, 9/1 ; 13 (Cf. Mt. 24).
Luc : 10/11 ; 11/31 ; (17 cf. Mt. 24), 18/1s. ; 21.
Jean : 5/24 s. 14/3.
Actes : 1/6 S 3/19. 17/3. 20/32.
Romains : 8/19 –22 ; 9, 10, 113(Conversion d’Israël).
I Cor. : 1/3 3/11 s. 4/5 ; 15/20 s.15/50. 2 Cor. 1/12s.
Philippiens : 1/6,9 ; 2/14; 3/17s. 4/5.
Ephésiens : 1/11s. 1/18s. 2/4; 4 : 11s., 4/30.
Colossiens : 1/25s.3/1s.3/23.
Thess. I : 1/10 ; 2/19; 3/13; 4/15s.
Thess II : 1/6s. 2/1s. (Texte délicat et souvent mal traduit) ;
Tim Ia : 4/1s. Tim. Ia : 1/10 s.1/18, 2/10s.4/1,7,18.
Tite 2/11s. 3/18s. Jacques : 57s.
Hébreux : 9/15 ; 9/26s. 10/24s. ; 10/52s. ; 11/40.
Pierre I : 1/3s. 1/13 ; 1:18 ; 2/12 ; 4/13 ; 5/1,4.
Pierre II : 2/4s. ; 3/3s. (Texte important, comme tout Jude)
I Jean : 2/28 ; 3/2.
Apocalypse : tout entier. Quelques passages plus significatifs : I/7 ; 1/10s. ; 3/3 ;3/10s. ; 19/11s. ; 20 (Millénaire)
Certaines bibles donnent à propos des textes de l’Apocalypse toutes les références utiles pour se reporter aux anciens prophètes. Notons encore que les ch. 9-12 de Daniel se rapportent en partie à la fin des Temps. La dernière prise de Jérusalem dans les ch. 38-39 d’Ezéchiel, et les ch.11-14 de Zacharie. « Dans le dernier des jours, vous comprendrez cela« .