La science et le message du Linceul

Par Marie-Claire van Oosterwyck-Gastuche

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« Seigneur, montre-nous Ton visage et nous serons sauvés ! »

La science et le message du Linceul1

Résumé : L’étrange cécité des autorités devant l’objet le plus précieux de tous les temps – puisqu’il s’agit du « saint des saints » dans le Temple de la religion universelle : le lieu et le signe de la Rédemption – appelle une explication. Et comme les autorités religieuses se couvrent ici – paradoxalement – de l’autorité de la science, il faut porter le fer du questionnement dans la démarche des radiocarbonistes. C’est ce que fit l’auteur dans un livre: Le Radiocarbone face au Linceul de Turin.  On trouvera ici une des pages de conclusion de cet ouvrage hors du commun dont la recension est donnée plus loin.

« Quis cutodet custodes ? » ou : « Felix qui potuit rerum cognoscere causas » (Virgile,Géorgiques, II, 489)

Pour quelle raison, malgré la profusion de détails recueillis par les disciplines les plus diverses prouvant que le Linceul de Turin était bien l’authentique linge funéraire du Christ, son image est-elle restée une énigme ? Pourquoi les spécialistes du C 14 ont-ils maintenu contre toute vraisemblance que le Linceul datait du Moyen Age ? Pourquoi leurs déclarations ont-elles été si largement médiatisées, alors que celles des contestataires n’étaient pas entendues ?

Upinsky, qui a analysé les raisons du rejet de l’authenticité2, considère qu’il est le « révélateur d’un dysfonctionnement fondamental du catholicisme, d’une contradiction majeure entre l’Eglise et son principe fondateur« .

Bref, l’Eglise serait aujourd’hui – tout comme autrefois la Synagogue – incapable  de reconnaître son Messie.

Mais si bon nombre de prêtres tournent délibérément le dos au Saint Suaire, leur attitude découle aussi d’autres dysfonctionnements : celui de notre science et celui de notre civilisation qui ont toutes deux rejeté Dieu.

Le vers de Virgile en exergue veut rappeler que les Anciens – et tous les peuples de la Terre – avaient les yeux tournés vers le ciel. Un songe, un nuage, un buisson ardent étaient autant de symboles divins qu’ils savaient interpréter et qui nourrissent encore notre vie spirituelle. Or aujourd’hui Dieu (qui d’autre que Lui le ferait ?) a voulu révéler à notre malheureuse génération ce que nul œil n’avait encore vu : « l’image visible du Dieu invisible » écrite en traits de feu. Et cette génération n’a rien vu, car elle ne voit qu’elle même… Ni que ce feu était celui de l’Amour, car il n’y a pas de place pour l’Amour dans ses cœurs endurcis. Elle n’a pas vu non plus qu’une porte s’était ouverte dans le Ciel. Parce qu’il y a longtemps qu’elle ne regarda plus vers le Ciel.

Me voici arrivée au terme de ma longue quête « aux frontières de l’Absolu » et en mesure de répondre à la question : « quis custodet custodes » ? Mon étude, qui a dépassé largement le cadre de l’expertise scientifique que je m’étais primitivement assignée, démontre que notre époque vit sur des erreurs dramatiques d’évaluation. En fait, elle s’est trompé d’absolu. Paradoxalement, pour le Linceul qui a enveloppé le corps du Christ, ce n’est pas la date radiocarbone qui a servi de référence, mais des « croyances » abusivement présentées comme « rigoureusement scientifiques » et pourtant incapables de traiter rationnellement et méthodiquement le problème qu’il pose.

L’important est de comprendre enfin le vrai message de la Relique : le catholicisme n’est pas – comme on a voulu nous le faire croire – un système idéologique en habits sacrés, vieillot et quelque peu ridicule. L’événement fondateur de la religion chrétienne – la Résurrection – n’est pas un mythe. C’est la « science radiocarbone » qui fait au contraire partie intégrante d’un système idéologique ridicule et dépassé qui est en train de mener les esprits et les sociétés à une asphyxie totale.

Qui sera le plus fort ? A la place de l’establishment, je me méfierais : le combat impudent contre la vérité présente, à long terme, des risques considérables… En attendant : « l’énigme continue ». Car nous devons nous en rendre compte : le débat autour du Saint Suaire n’est pas uniquement scientifique, mais aussi religieux.

Ou plutôt il est à la fois intégralement scientifique et intégralement théologique ; il rassemble dans une même exigence : la recherche de la vérité, deux ordres de connaissances, distincts non contradictoires et même complémentaires au service du réel, c’est-à-dire de la Vérité. « Qui Me voit voit le Père« … « Et vous qui dites-vous que je suis ?… » Cette question durera tant que durera la Terre.

Car il est impossible de comprendre le message du Linceul sans revenir aux Ecritures, dont il est le témoin muet mais bien réel. Qu’on me permette quelques citations pour terminer : « Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières parlé jadis par les Prophètes à nos pères, Dieu, en cette fin des jours nous a parlé par le Fils… resplendissement de Sa gloire et empreinte de Sa substance… » (He, I, 1). L’apôtre Paul, qui a écrit ces lignes voici quelques deux millénaires, précise ailleurs que le temps où il vit n’est pas vraiment le dernier. Il va se poursuivre jusqu’à ce que le « mystère d’iniquité » déjà alors à l’œuvre soit pleinement accompli. Pour ces temps-là, qui précéderont le second avènement du Christ, l’apôtre Pierre nous met notamment en garde contre les « faux docteurs » qui séviront alors. Ils seront « audacieux, arrogants« , ils « blasphémeront ce qu’ils ignorent » et Pierre annonce qu’ils sont « voués à la perdition« , car à cause d’eux, « la voie de la vérité sera blasphémée« , explique-t-il (Pi, II, 2).

Et, dans l’Apocalypse, le Christ dit à Jean qu’il « vomit les tièdes« . Or, ceux qui peupleront l’Eglise de Laodicée (la dernière…) seront « ni chauds ni froids » et pleins d’autosatisfaction. Ils se croiront riches alors qu’ils sont « pauvres, aveugles et nus« . Il leur recommande « d’acheter du collyre afin d’y voir clair« . (Ap. Jean, III, 14). C’est donc que les sommités qui n’ont pas reconnu l’image du Christ manquent de ce collyre, dont ils ont oublié la recette, pourtant bien connue, et qui est indiquée dans les Ecritures :

« Enfants des hommes, pourquoi avez-vous le cœur appesanti ? Pourquoi recherchez-vous la vanité et aimez-vous le mensonge ? » (Ps. 4)

Pourquoi le Christ « par qui tout a été fait » a-t-il voulu parler aux scientifiques de notre temps et leur montrer Sa « Gloire » ? Pourquoi n’ont-ils rien vu, sinon du « sang de cochon », alors qu’il « frappait à leur porte » ?

Nous voici de nouveau confrontés au « mystère d’iniquité » et, comme lors de son premier avènement, « les Siens ne L’ont pas reçu« … Pourquoi est-il dit que dans les derniers temps, ces grands esprits « mépriseront les gloires2 » (en effet rien de plus plat que leur commentaires…) ? Pourquoi est-il encore dit que, lors des cataclysmes qui précéderont le second avènement , »tout ce qui est glorieux sera protégé » (Is. IV, 5) ?

Serions-nous donc à la fin des temps ? Il est certain que le message du Linceul de Turin a été conçu pour les hommes de notre temps et que leur science matérialiste est responsable de leur aveuglement. Je souhaite que ce livre les aide à pénétrer dans la gloire de cet « ongoing mystery » et qu’ils comprennent enfin la richesse infinie de son message afin qu’ils puissent chanter avec le psalmiste : « La lumière de Votre visage est gravée sur nous, Seigneur, Vous avez mis la joie dans mon cœur » (Ps. 4)


1 Le Radiocarbone face au Linceul de Turin. Ed. F.-X. de Guibert, 1999, pp.255-257.

2 A.A. Upinsky, « L’énigme du Linceul. La prophétie de l’an 2000 » (Fayard, 1998), p.210.

2 Pierre 2:10

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