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Pourquoi les grenouilles venimeuses ne s’empoisonnent-elles pas elles-mêmes

Par Thomas Brian

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Pourquoi les grenouilles venimeuses ne s’empoisonnent-elles pas elles-mêmes ?1

Résumé : Il existe en Amérique du Sud des grenouilles qui se défendent contre les prédateurs par un venin surpuissant, 200 fois plus efficace que la morphine. La grenouille se procure ce venin par son alimentation (avec des foumis venimeuses, par exemple) et le stocke dans sa peau. Cette toxine agit sur les membranes cellulaires du prédateur, qu’elle paralyse ou tue en interdisant l’accès du sodium dans les cellules nerveuses ou musculaires (celles du cœur par exemple). Mais la grenouille demeure indemne parce que, chez elle, un acide aminé de la protéine-cible – un seul sur 1 800 ! – est différent. Quand on réfléchit à l’ensemble des conditions nécessaires pour cela, on comprend qu’un tel processus ne peut résulter du hasard et ce simple fait est incompatible avec la théorie darwinienne d’une évolution graduelle.

Vivant aux Amériques centrale et du Sud, la grenouille venimeuse utilise la toxine de sa peau pour sa défense et ses brillantes couleurs comme avertissement. Chacun de ces petits amphibiens contient assez de toxine dans sa peau pour tuer 10 personnes2. Son appellation vient des chasseurs indigènes qui trempaient soigneusement la pointe de leurs flèches dans le poison de la grenouille. Une étude nouvelle a révélé comment les grenouilles survivent à leur propre poison, et la réponse pointe vers Dieu.

Il y a plus de 150 ans, Charles Darwin affirma que la nature pouvait, avec le temps, sélectionner suffisamment de caractères pour changer une espèce animale en une autre. Des processus naturels auraient-ils pu produire accidentellement les grenouilles venimeuses petit à petit ? Si le premier pas de la nature fut de fabriquer la toxine de la grenouille, qu’est-ce qui pourrait empêcher cette première fournée de toxine de tuer immédiatement la grenouille, mettant ainsi fin à son évolution imaginaire ?

Peut-être la grenouille a-t-elle d’abord développé son immunité à la toxine et ses moyens biochimiques sophistiqués de production de la toxine ont émergé plus tard, si bien que la toxine pouvait évoluer sans tuer la grenouille. Cela paraît-il raisonnable3 ? Deux gros problèmes défient cette idée.

Premièrement, les processus naturels n’anticipent pas les besoins ou désirs futurs. La Nature ne s’est jamais dit : « Tiens, si je pouvais juste inventer une toxine, elle pourrait être utile pour la défense future des grenouilles ! »

Dendrobates tinctorius azureus

Fig. 1.Dendrobates tinctorius azureus(Source : National Geographic)

Le second problème concerne les détails récemment découverts de l’immunité du poison de la grenouille. Sa toxine fonctionne en s’amarrant à un module spécifique d’une protéine présente dans la membrane et permettant la pénétration du sodium dans les cellules nerveuses et musculaires. La toxine cible un module contenant 1 836 acides aminés, chacun ayant sa place précise comme autant de composants d’un moteur miniature4.

La toxine amarrée bloque les portes sodium de la victime en les empêchant d’envoyer les signaux vitaux. Ceci fige les cellules musculaires, arrêtant ainsi le cœur. C’est seulement lorsque les scientifiques changèrent le 1 584e acide aminé trouvé dans la plupart des animaux (asparagine) en l’acide aminé, que les grenouilles venimeuses ont à cet endroit (thréonine), que la toxine manqua son amarrage. Des rats avec la version grenouille de cette protéine survécurent très bien à l’exposition à la toxine5.

Quelles sont les chances que des processus naturels aient pu déterminer cet échange précis d’acides aminés à cette position précise, puis répandre cette nouvelle version chez tous les ancêtres de la grenouille venimeuse, tout ceci avant que la toxine ne soit jamais devenue une lueur dans l’œil imaginaire de Mère Nature ? En d’autres mots, qu’est-ce qui est venu en premier, la toxine ou l’immunité de la grenouille à sa propre toxine ?

Un puissant Créateur, comme celui que décrit la Bible, n’aurait pas à créer les animaux par étapes. Il aurait pu créer chaque animal originel d’un seul coup, ainsi que la Genèse dit qu’Il fit, pour éviter tous les problèmes, du genre : « quelle partie fut créée la première6 ? » En outre, un sage Créateur pourrait (et un bon Créateur voudrait) doter les créatures de solutions adaptées aux besoins qu’Il a en fait anticipés.

On peut se demander pourquoi un Dieu bon voudrait d’abord créer des toxines nocives. Eh bien, en plus de protéger les créatures, les toxines peuvent devenir des médicaments lorsqu’elles sont utilisées à dose mesurée et pour des applications spécifiques7. La Sagesse du Seigneur « à l’œuvre auprès de lui » (Pr 8, 30) dès le commencement, anticipa à la fois notre recherche et ses possibles intérêts médicaux et les besoins de ces grenouilles lorsque Lui – pas la nature – conçut leur peau toxique.


1 Repris de Acts & Facts 46 (11), nov. 2017, p. 20. Traduction Claude Eon.

2 B. YIRKA, « Why poison dart frogs don’t poison themselves», PhysOrg, 5 sept. 2017.

3 Les chimistes ont défini 24 étapes précises pour fabriquer en laboratoire cette toxine ; une procédure méticuleuse et complexe que des « processus naturels aléatoires » ne pourraient jamais réaliser. Cf. M. M. LOGAN & al., « Asymmetric synthesis of batrachotoxinb : Enantiomeric toxins show functional divergence against Na», Science 354 (6314) : 2016, 865-869.

4 Nav 1,4 (Na=sodium et v=voltage) est en fait simplement une sous-unité d’un canal sodium vital, tensiodépendant qui envoie les impulsions nerveuses aux muscles.

5 S. Y. WANG & G. K. WANG, « La mutation du canal Na+ du rat donne une résistance à la toxine batracienne se trouvant dans la grenouille venimeuse Phyllobates terribilis », Proceeding of the National Academy of Sciences, 114 (39), 2017 : 1 0491-1 0496.

6 R. J. G,ULIUZZA, « All-or-Nothing Unity », Acts & Facts, 39 (9), 2010 : 10-11.

7 A. I. HARVEY, « Toxins and drug discovery», Toxicon 92, 2014 : 193-200.

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