Partager la publication "In Memoriam : Benjamin Guillemaind (1927-2012)"
Benjamin Guillemaind nous a quittés le 6 février.
Il fut un témoin, un militant et un ami.
Artisan-carreleur, il était bien placé pour comprendre les vertus et les savoir-faire entretenus par le compagnonnage et les relier à la doctrine sociale de l’Église. Il voyait que la notion de « métier », même reniée par le système éducatif français, pouvait parfaitement s’adapter à la souple et mouvante division moderne du travail. Pour lui, l’échec relatif du corporatisme, au vingtième siècle, vint d’un refus par ceux qui avaient besoin d’entretenir artificiellement la lutte des classes et non d’une inadéquation avec les économies développées. Il lança donc Hommes et métiers, riche bulletin de liaison dont la tenue et la pertinence débordait largement le public des artisans auxquels il était initialement destiné. Sur Radio-Courtoisie, il avait créé et il animait une émission originale : le Libre Journal des métiers. Puis il lança L’Alliance Sociale, pour fédérer divers mouvements œuvrant dans le même esprit de restauration d’une société et d’une économie chrétienne.
Membre actif du CEP, il avait comme d’instinct senti l’importance et la convergence des deux formes d’action, et il répercutait sur les ondes l’annonce de nos colloques. On relira avec profit deux articles donnés dans Le Cep sur L’œuvre des chrétiens sociaux (n°12) et La Concurrence (n°32). On pourra aussi réentendre la conférence donnée à Montmartre en octobre 2000 (Reconstruire une économie authentiquement chrétienne) et celle du colloque d’Angers (2005) sur Le principe de subsidiarité.
Comment marquer notre reconnaissance, sinon en reprenant cette profonde et dernière parole qu’il voulut voir inscrire sur le faire-part de son décès : « Vous êtes invités à célébrer ce jour de joie et à vous joindre à ma famille pour remercier Dieu et prier pour ma traversée du Purgatoire. »
« La mémoire du juste vivra éternellement » (Ps 112, 6)