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Par : Froidefont Marc
HISTOIRE
« Si l’homme est libre de choisir ses idées,il n’est pas libre d’échapper aux conséquences des idées qu’il a choisies. »
(Marcel François)
L’oubli des connaissances selon Joseph de Maistre1
Résumé : Contre le mythe du progrès, si vanté par Condorcet, Joseph de Maistre, sans doute mûri par la tourmente révolutionnaire, s’est convaincu par divers arguments du fait inverse : « les Anciens en savaient plus que nous, parce qu’ils étaient plus près des causes. » Les jugements sur l’époque médiévale manifestent bien les deux attitudes, selon qu’on la présente comme un âge de ténèbres ou comme un sommet – de la pensée métaphysique notamment, ce qui paraît difficilement contestable. Pour J. de Maistre, l’humanité n’a pas « commencé par l’état de barbarie » : les sauvages ne sont pas des primitifs mais des êtres dégradés. Dégénérescence physique résultant de l’intempérance des ancêtres, certes, mais aussi châtiment proportionné à une culpabilité morale d’autant plus grande que les coupables avaient de hautes connaissances. Il s’en déduit logiquement, vu la grandeur du châtiment, que les hommes d’avant le Déluge étaient plus savants que nous le sommes, ayant reçu la révélation primitive directement de Dieu, et la transmission des arts et des sciences étant facilitée par la grande longévité des patriarches, avant et aussitôt après le Déluge.
La période précédant et suivant de près le Déluge ne fut pas seulement caractérisée par la longévité de la vie humaine, elle fut aussi celle où l’humanité disposa des plus hautes connaissances. En défendant cette théorie des premiers temps éclairés, Maistre fut conscient de fortement s’opposer à l’opinion commune de son époque, laquelle prétendait au contraire que l’humanité s’est élevée péniblement des temps d’ignorance à ceux de la connaissance. Le représentant le plus célèbre de cette conception fut Condorcet qui, avec son Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, offrit à son lecteur le spectacle d’une lente, mais combative, montée des hommes vers de plus en plus de lumières scientifiques. Selon Maistre, c’est là une erreur capitale :
« Nous partons de l’hypothèse banale que l’homme s’est élevé graduellement de la barbarie à la science et à la civilisation. C’est le rêve favori, c’est l’erreur-mère, et, comme dit l’école, le prôtopseudés2 de notre siècle3. »
La philosophie des Lumières présente une histoire des hommes qui se veut seulement naturelle, c’est-à-dire non religieuse : l’homme n’est au départ qu’une brute à peine différente des animaux et s’élève graduellement, quoique non sans peine et quelquefois avec quelques régressions, comme la période médiévale, vers toujours plus de connaissances et de sciences, le développement de ce savoir positif étant plus ou moins concomitant avec le progrès moral. Maistre rejette une telle explication, non seulement à cause des erreurs ponctuelles qu’elle contient, mais surtout parce que la philosophie de l’histoire des Lumières est fausse dans son principe, et cela pour une raison bien simple, énoncée très clairement par Maistre dans son Essai sur les Planètes, à savoir que « les Anciens en savaient plus que nous, parce qu’ils étaient plus près des causes4 ». Que la présentation du développement de l’esprit humain par les Lumières contienne des erreurs ponctuelles, rien n’est plus certain, et l’exemple du jugement que les philosophes portent sur l’époque médiévale suffit à lui seul pour discréditer ses auteurs. Condorcet décrit cette époque comme une « nuit profonde5 », et Condillac parle, à propos de la chevalerie, d’ « hommes ignorants, superstitieux, fanatiques6 », et, pour toute cette période, « de siècles sans mœurs7 ». Maistre est au contraire très respectueux, voire admiratif devant l’époque médiévale.
Le comte des Soirées de Saint-Pétersbourg dit de Thomas d’Aquin qu’il « fut l’une des plus grandes têtes qui aient existé dans le monde8 ». Dermenghem ajoute que, « par l’étude des institutions9 », Maistre avait appris à apprécier le Moyen Âge et y voyait « un état de choses harmonieusement équilibré, formé spontanément, et remarquablement adapté aux circonstances10. »
Cette erreur des philosophes à propos de l’époque médiévale, pour importante qu’elle soit, notamment envers la valeur de la scolastique, n’est cependant que peu de chose par rapport à l’erreur fondamentale qui consiste à comprendre l’histoire générale de l’humanité « comme ayant commencé par l’état de barbarie11 », cette erreur étant celle de « toute l’école du XVIIIe siècle12 ».
Comment Maistre argumente-t-il pour défendre l’idée que l’humanité a commencé en bénéficiant de hautes connaissances qui ont été perdues par après ? La tâche semble difficile car l’idée contraire que l’humanité ait commencé par un état d’ignorance, semble vérifiée par l’exemple des sauvages que tous les comptes rendus de voyages présentent comme l’image de ce qu’ont pu être les hommes dans l’enfance de l’humanité. Maistre, comme nous l’avons vu plus haut, décrit les sauvages comme des êtres non pas primitifs, mais dégradés. Cette dégradation peut se comprendre comme une dégénérescence physique, laquelle est la suite de maladies dues aux intempérances des ancêtres, intempérances liées elles-mêmes à leur constitution physique différente de la nôtre, car beaucoup plus forte que la nôtre, ce qui explique que l’altération primitive a dû être elle-même plus violente. Toute dégradation étant un châtiment, il s’ensuit que la faute primitive était aussi une faute morale.
Selon un principe judiciaire que Maistre aime à citer, à savoir que plus le coupable a de connaissances en vue de son crime, plus il est coupable, il est possible de supposer que les grands ancêtres coupables ont eu de grandes connaissances, lesquelles ont été perdues depuis. Ces connaissances sont caractéristiques de l’époque qui a précédé le Déluge :
« Nous savons très peu de choses sur les temps qui précédèrent le Déluge, et même, suivant quelques conjectures plausibles, il ne nous conviendrait pas d’en savoir davantage. Une seule considération nous intéresse, et il ne faut jamais la perdre de vue : c’est que les châtiments sont toujours proportionnels aux connaissances du coupable ; de manière que le Déluge suppose des crimes inouïs, et que ces crimes supposent des connaissances infiniment au-dessus de celles que nous possédons13. »
Ainsi le cas des sauvages, loin d’être une objection, est-il pour Maistre une confirmation de l’idée que des connaissances ont été perdues14. L’étude des sauvages est intéressante, car la confirmation peut être poussée encore plus loin. Il est possible de déceler chez tous les peuples sauvages les restes d’idées ou de pratiques religieuses plus anciennes15. Les croyances des sauvages sont des reliquats dégradés de conceptions plus hautes. C’est ce qu’avait démontré le jésuite Lafiteau dès le début du XVIIIe siècle dans son livre Mœurs des sauvages américains comparées aux mœurs des premiers temps, ouvrage paru en 1724.
Après avoir comparé les religions des sauvages et celles des païens de l’Antiquité, Lafiteau en déduit qu’elles proviennent de la même origine, la religion païenne elle-même étant une dégradation de la vraie religion, celle de Moïse. Cette dernière idée est celle qui fait le fonds du grand livre de Mgr Huet, la Démonstration évangélique, livre écrit en latin et paru à Paris en 1679. La thèse de l’évêque d’Avranches étant, comme il le dit en tête du troisième chapitre de sa proposition IV, que « presque toute la théologie païenne a sa source dans la personne de Moïse, dans les diverses circonstances de sa vie ou de ses écrits16 ».
L’intérêt du livre de Lafiteau est de joindre à l’érudition classique les comptes rendus d’une observation ethnographique, de sorte que la seconde corrobore la première. Il est aussi, comme le remarque Roger Mercier, de combler le vide qu’avait laissé Huet, lequel prenait comme point de départ Moïse, alors que Lafiteau fait « des divinités païennes la déformation des figures, non plus de Moïse et de Séphora son épouse, mais d’Adam et Ève eux-mêmes17 ». Lafiteau établit donc l’existence d’une révélation primitive, faite par Dieu aux premiers hommes, révélation qui consiste notamment en ce que les hommes connaissent l’existence de Dieu.
Jean Ehrard s’étonne que « tant d’érudition aboutisse à une conclusion bien timide et vague18 », mais c’est un pas important pour montrer que toutes les religions païennes ou sauvages dérivent d’une révélation « faite à nos premiers pères après le péché19 ». Pourtant, la théorie de Lafiteau n’a pas eu le succès qu’espérait son auteur, sinon auprès de quelques autres jésuites.
Qu’il y ait des points communs entre les religions des Indiens et celles de païens de l’antiquité amène d’autres écrivains à ne voir là que la preuve que la superstition est une constante de l’humanité, Cornélius De Pauw, par exemple, en déduit que « l’imbécillité de l’esprit humain a été constante et immuable20».
Les travaux de Lafiteau sont insuffisants pour accréditer l’idée d’une époque primitive telle que la présente Maistre, ils sont néanmoins d’une grande valeur en ce qu’ils appuient et confirment par l’enquête ethnographique ce qu’il est possible de dire théologiquement des débuts de l’humanité.
Si Maistre accorde une certaine importance au cas des Indiens, et s’il a lu un certain nombre de livres à ce sujet, il n’en demeure pas moins que son point de départ est théologique. L’étude des mœurs des sauvages ne peut être tout au plus qu’une vérification ou une confirmation de ce que Maistre sait déjà par ailleurs. Ce savoir lui vient essentiellement de sa lecture assidue et attentive d’Origène. Goreux21, Dermenghem22 et Triomphe23 ont, chacun, insisté sur l’influence de la pensée d’Origène sur celle de Maistre, et Jean-Louis Darcel, dans l’introduction à l’édition critique de L’État de nature, a reproduit l’endroit exact des registres inédits où l’auteur des Soirées de Saint-Pétersbourg indique clairement qu’il doit l’idée des hautes connaissances des premiers hommes à l’Alexandrin :
« Morceau très sensé d’Origène (Contre Celse, IV, 28) où il est d’avis que l’homme, loin d’être abandonné dans les premiers temps, jouissait nécessairement d’une protection particulière de la Providence, et même de communications divines, ce qui devait être avant l’invention des arts et la formation des sociétés24. »
Cette idée importante d’Origène, Maistre l’a trouvée de nouveau dans un livre fort original, celui du chevalier Ramsay25, livre intitulé, à la manière de celui de son ami Fénelon, Les Voyages de Cyrus26. Tout comme le Télémaque de l’évêque de Cambrai (cf. Les Aventures de Télémaque, Paris, 1699), le jeune Cyrus fait un voyage d’initiation, lequel le conduit à converser avec les grands sages de l’Antiquité. Si le livre de Ramsay est une attaque à peine déguisée contre certaines théories de son époque, en particulier contre le spinozisme, il met en avant, sous le couvert de la fable, l’idée que l’humanité a commencé par une époque de haute sagesse. Quand Cyrus arrive en Égypte et qu’il s’enquiert de l’histoire de ce pays, il apprend que lors du premier âge, c’est-à-dire « après l’origine du mal et la grande révolution opérée par le monstre Tryphon27 », les hommes de ce temps avaient des connaissances qui ont depuis été perdues :
« Les arts d’imitation, la poésie, la musique, la peinture, tout ce qui est du ressort de l’imagination, ne sont que des jeux d’esprit en comparaison des hautes sciences connues des premiers hommes28. »
Bien plus que le livre de Ramsay, il semble cependant que ce soit celui de Leland qui ait le plus influencé Maistre.
L’auteur de L’utilité et la nécessité de la Révélation chrétienne29, traduit en français sous le titre La Nouvelle Démonstration évangélique30, développe des idées qui peuvent être considérées comme les avant-courrières de celles que Maistre exposera dans le deuxième entretien des Soirées de Saint-Pétersbourg.
Leland part du principe que Dieu a créé l’homme en le dotant de raison, de telle sorte que, grâce à son intelligence, l’homme pût s’élever à la connaissance de son Créateur.
À partir de là, ajoute Leland, s’offrent deux possibilités : ou l’on suppose que l’homme s’est élevé progressivement, par ses seules forces, sans aucun secours, à cette connaissance de Dieu, ou l’on suppose une intervention divine, « par une bonté spéciale31», de telle sorte que l’homme pût connaître immédiatement Dieu, dès la création.
Leland rejette la première hypothèse qu’il juge inconséquente, et admet une première révélation. Tout porte à croire que Dieu a donné à l’homme « des notions suffisantes des vérités qu’il lui importait le plus de savoir32 », ces notions étant principalement les notions religieuses, lesquelles sont les plus indispensables pour le salut. Pour fonder sa thèse, Leland s’appuie sur le récit de Moïse, puisque « son histoire contient certainement les monuments les plus authentiques qui nous soient restés de ce qui s’est passé dans le premier âge du monde33 » et particulièrement sur le fait qu’Adam converse avec Dieu, ce qui présuppose « des connaissances et un langage34 ».
Leland pense manifestement ici à la situation d’Adam avant le péché, et si l’on considère que Maistre a de la sympathie pour la thèse origénienne, on peut voir une différence entre les deux auteurs car, selon l’hypothèse de l’Alexandrin, la création terrestre est elle-même la conséquence de la chute35 ; l’Adam d’avant le péché est une figure allégorique, tandis que l’Adam après le péché est une personne historique réelle. Cette différence n’est cependant guère décisive puisque Leland admet que même après le péché Dieu a révélé aux premiers hommes les vérités les plus importantes de la religion, ce qui revient à dire que Dieu continue à converser avec eux.
Leland le dit explicitement : « Dieu continua à se communiquer aux hommes dans les beaux jours de la naissance du monde. C’est ce que prouve l’histoire d’Abel et de Caïn36. »
Les premiers hommes, c’est-à-dire Adam et ses enfants, instruisent leur descendance. Cette éducation se fit grâce à une pédagogie fondée sur l’autorité :
« Les enfants n’avaient aucune raison de soupçonner la véracité de leurs pères ni la certitude de ce qu’ils enseignaient. Puisant ainsi la vérité à sa source, ils n’avaient pas besoin de toutes ses marques de crédibilité qui devinrent ensuite nécessaires lorsqu’il s’éleva des imposteurs qui osèrent opposer de fausses révélations à la vraie37. »
On comprend dès lors que Maistre puisse dire que les hommes des premiers temps n’avaient pas besoin, contrairement à ceux d’aujourd’hui, de s’élever « péniblement des effets aux causes38 », car, ajoute-t-il en paraphrasant une formule de Platon, « ces choses s’apprennent aisément et parfaitement, si quelqu’un nous les enseigne39 ».
Cette éducation amenait de grands résultats et, ajoute Leland, en conséquence, « les arts et les sciences avaient fleuri avant le Déluge40 ». Noé lui-même connut les enseignements d’Adam, par l’intermédiaire de Mathusalem, puisque ce dernier « vécut pendant les deux cent quarante-cinq dernières années d’Adam et pendant les six cents premières années de Noé41 ».
Le Déluge engloutit toute cette civilisation primitive, et Leland ne manque pas de rappeler que Platon se fait l’écho d’une telle catastrophe quand il déclare que « les cités et les empires furent entièrement détruits avec la connaissance des arts et des sciences42 ».
Leland conjecture que, là où la famille de Noé s’établit après le Déluge, purent subsister quelques souvenirs des premiers temps: « ce fut donc en Orient que se conservèrent les plus précieux restes de l’ancienne tradition43. » Maistre place en Chaldée, suivant ici les travaux du Chevalier Jones44, les débuts de la science en tant que cette dernière a encore des liens avec la tradition primitive. C’est pour cette raison que Maistre utilise un vocabulaire oriental pour désigner la science des temps anciens.
Elle livre aux vents des cheveux qui s’échappent d’une mitre orientale, l’éphod couvre son sein soulevé par l’inspiration ; elle ne regarde que le ciel ; et son pied dédaigneux semble ne toucher la terre que pour la quitter45.
D’après Burnet46, que cite Leland, les connaissances primitives dédaignent le raisonnement, et nous avons vu plus haut que le mode d’acquisition du savoir vient « par la tradition des ancêtres47 », point donc n’est besoin de l’acquisition pénible du savoir, de sorte que les anciens « durent à la force de leur raison ce qu’ils surent, et non à une pénétration d’esprit aidée par l’étude48 ». Il est possible de voir là l’origine de l’opposition que fait Maistre entre la faiblesse de l’homme moderne, lequel est obligé de s’aider de nombreux instruments et de recourir au calcul, tandis que l’homme des premiers temps avait le privilège de recueillir des traditions qui remontaient jusqu’à Noé, que lui-même avait reçues des patriarches qui les tenaient d’Adam lui-même.
Autant la science moderne est-elle courbée vers la terre, autant la science des premiers temps est-elle aérienne, puisqu’elle tient ses connaissances de Dieu qui l’a communiquée par la révélation primitive.
Autant la science moderne est-elle éloignée de son lointain berceau oriental, là où s’est échouée l’Arche, autant a-t-elle perdu l’éclat de cette révélation primitive :
« Sous l’habit étriqué du Nord, la tête perdue dans les volutes d’une chevelure mensongère, les bras chargés de livres et d’instruments de toute espèce, pâle de veilles et de travaux, elle se traîne souillée d’encre et toute pantelante sur la route de la vérité, baissant toujours vers la terre son front sillonné d’algèbre. Rien de semblable dans la haute antiquité. Autant qu’il nous est possible d’apercevoir la science des temps primitifs à une si énorme distance, on la voit toujours libre et isolée, volant plus qu’elle ne marche, et présentant dans toute sa personne quelque chose d’aérien et de surnaturel49. »
Burnet, encore cité par Leland, estime que cette science des temps primitifs dura « jusqu’après la guerre de Troie50 ». Cela explique, ajoute Maistre, pourquoi l’on trouve chez Homère certaines expressions poétiques « qui tiennent à toute la métaphysique orientale51 », ce que laissait déjà entendre Madame Dacier quand elle écrivait « qu’Homère avait été instruit en Égypte de beaucoup de choses de la doctrine des Hébreux, ou que la tradition avait répandu en Grèce la connaissance de certaines grandes vérités, qui avaient servi de fondements à ses idées52 ». Les œuvres d’Homère fournissent à Maistre l’occasion de prouver, par l’étude de la langue, que les temps anciens étaient les dépositaires d’une haute sagesse.
1 Repris, sur les indications de l’auteur, de sa thèse publiée sous le titre : Théologie de Joseph de Maistre, Paris, Éd. Classiques Garnier, 2010.
2 Ndlr. Étymologie grecque : prôton « premier » + pseudés « mensonge » : le fait menteur primordial.
3 MAISTRE Joseph de, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, Xe Entretien, coll. « Bouquins », Paris, R. Laffont, p. 742.
4 MAISTRE Joseph de, Essai sur les Planètes (inédit), op. cit.= ?, p. 659.
5 CONDORCET Nicolas de, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain (princeps 1795, posthume). Nous utilisons l’édition présentée par A. PONS, coll. « GF », Paris, Flammarion, 1988, p. 163.
6 BONNOT de CONDILLAC Étienne, Cours d’Études, t. 10, III, 5 (princeps 1755). Nous utilisons l’édition de l’an III, Paris, chez Volland, p. 306.
7 Id., t. 10, III, 6, p. 308.
8 MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, IIe Entretien, op. cit., p. 510.
9 DERMENGHEM Émile, Joseph de Maistre mystique, nouvelle édition revue et corrigée, Paris, La Colombe, 1946, p. 244.
10 Ibid.
11 MAISTRE Joseph de, Lettre à M. le comte Jean Potocki, juin 1810, O.C. VIII, p. 103.
12 Ibid.
13 MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, IIe Entretien, op. cit., p. 490.
14 Ndlr. Notre époque, principalement depuis les Encyclopédistes, tend à survaloriser les connaissances scientifiques et techniques, certes utiles mais inessentielles, et qui, isolées, ne sont guère d’un grand secours pour affronter les questions que l’homme se pose concernant son origine et sa place dans l’univers. Les lettres et les arts, sacrés comme profanes, sont à ce titre les apports essentiels dont la transmission est vitale pour la Cité. Il est donc naturel – il faudrait dire préternaturel ! – que les programmes scolaires actuels s’acharnent à les réduire et, pour ce qu’il en reste, à les subvertir.
15 Ndlr. Qui dérivent de la “révélation primitive”, commune à tous les descendants de Noé.
16 Nous utilisons la traduction de l’édition Migne, Paris, 1842, col. 117.
17 MERCIER Roger, La réhabilitation de la nature humaine (1700-1750), Villemomble, Éd. La Balance, 1960, p. 187.
18 EHRARD Jean, L’idée de nature en France à l’aube des Lumières, Paris, Flammarion, 1970, p. 247.
19 LAFITEAU Joseph-François, sj., Les Mœurs des sauvages amériquains comparées aux mœurs des premiers temps (Paris, 1724), cité par EHRARD, op. cit., p. 247.
20 « Comme les superstitions religieuses des peuples de l’Amérique ont un rapport sensible avec celles qu’ont pratiqué les nations de l’ancien continent, on n’a parlé de ces absurdités que pour en faire la comparaison, et pour démontrer que malgré la diversité des climats, l’imbécillité de l’esprit humain a été constante et immuable », in DE PAUW Cornélius, Recherches philosophiques sur les Américains ou Mémoires intéressants pour servir à l’histoire de l’espèce humaine (princeps 1768). Nous utilisons la nouv. édit. parue à Berlin en 1777, « Discours préliminaire », p. xvij.
21 GOREUX Paul, sj., « La philosophie de Joseph de Maistre », Nouvelle revue théologique, t. LIII, 1926, p. 350-372.
22 DERMENGHEM Émile, Joseph de Maistre mystique, op. cit.
23 TRIOMPHE Robert, Joseph de Maistre, Genève, Droz, 1968, notamment p. 438-447.
24 MAISTRE Joseph de, Mélanges A, p. 231, cité par Jean-Louis DARCEL, « Introduction à De l’État de nature », Revue d’Études maistriennes n° 2, 1976, p. 54.
25 Ramsay ayant reçu du roi de France l’ordre de Saint-Lazare, il est d’usage de faire précéder son nom du titre de chevalier.
26 Princeps en 1728. Jean-Louis DARCEL indique que Maistre possédait l’édition bilingue de cet ouvrage ; in « Les Bibliothèques de Joseph de Maistre », Revue d’Études maistriennes, n° 9, 1985, p. 92.
27 RAMSAY André Michel, Les voyages de Cyrus, nouvelle édition revue et corrigée, Londres, Nourse, 1757, p. 75.
28 Id., p. 77.
29 Le titre complet est : L’utilité et la nécessité de la Révélation chrétienne prouvées par l’état de la religion dans le paganisme, relativement à la connaissance et au culte d’un seul vrai Dieu, à une règle de moralité et à un état de récompenses et de peines futures (princeps en anglais en 1762).
30 Traduction publiée à Liège chez Clément Plomteux en 1768.
31 LELAND John, Nouvelle Démonstration évangélique. Nous utilisons la réédition de la traduction française publiée par Migne, Paris, 1842, col. 711.
32 Id., col. 716.
33 Ibidem.
34 Ibidem.
35 Ndlr. Thèse typiquement gnostique, sans fondement scripturaire, qu’on préférerait ne pas rencontrer sous la plume de J. de Maistre : ce penseur “réactionnaire” n’est pas indemne de l’esprit des Lumières contre lequel il a su réagir. Sa dépendance est ici de minimiser l’historicité de la Bible.
36 Id., col. 718.
37 Id., col. 719.
38 MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, IIe Entretien, op. cit., p. 490.
39 Ibid.
40 LELAND, Nouvelle Démonstration évangélique, op. cit., col. 722.
41 Id., col. 720. L’abbé Nicolas-Sylvestre BERGIER écrit aussi de son côté que « les patriarches ne sont point nés dans l’état sauvage ; l’histoire sainte nous montre les arts cultivés promptement chez les enfants d’Adam ; il a vécu 930 ans, pendant lesquels il a instruit ses neveux […] », in Traité historique et dogmatique de la vraie religion, 1780, t. 2, p. 311.
42 LELAND, Nouvelle Démonstration évangélique, op. cit., col. 722. L’auteur y évoque le début du Livre III des Lois.
43 Id., col. 724.
44 Dans la lettre à Jean Potocki sur la chronologie biblique, Maistre cite les travaux de William JONES (Asiatick Researches) par le biais de l’ouvrage de Thomas MAURICE (History of Hindostan, 2 vol., 1795-98), O.C. VIII, op. cit., p. 117.
45 MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, IIe Entretien, op. cit., p. 493.
46 Leland s’appuie sur les Archæologiæ philosophicæ de Thomas BURNET, (livre paru à Londres en 1692).
47 LELAND, Nouvelle Démonstration évangélique, op. cit., col. 724.
48 Ibid.
49 MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, IIe Entretien, op. cit., p. 493.
50 LELAND, Nouvelle Démonstration évangélique, op. cit., col. 724.
51 MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, IIe Entretien, op. cit., p. 498.
52 LE FÈVRE DACIER Anne, Homère défendu contre l’Apologie du R. P. Hardouin, Paris, chez Coignard, 1716, p. 12-13.