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Par Jon Christian Ryter

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SOCIETE

« Il a plu à Dieu qu’on ne pût faire aucun bien aux hommes qu’en les aimant.« 

(P. Le Prévost)

Deux poids et deux mesures1

Jon Christian Ryter2

Des enfants chrétiens obligés de s’habiller comme des musulmans

Résumé : Une décision de justice significative vient d’être prise en appel le 19 décembre 2005 aux Etats-Unis. En 2002 le Centre Thomas More avait porté plainte, en vertu du 1er Amendement à la Constitution Américaine (qui interdit à l’Etat de favoriser une religion), contre une école qui avait obligé les enfants à se comporter comme des musulmans (habits, prière, etc..).
Le Centre Thomas More a été débouté, dans le même temps où le mot Christmas (Noël) est banni des écoles publiques parce qu’il contient le mot religieux «  Christ ».

En Juillet 2002, le Centre de conseil juridique Thomas More à Ann Arbor, Michigan, introduisit une action basée sur le 1er Amendement au nom de Jonas et Tiffany Eklund et de leurs enfants, Chase et Samantha, élèves de l’Excelsior Middle School du Byron Union School District en raison de son programme de « simulation islamique » en vertu duquel les enfants chrétiens furent obligés de s’habiller comme des musulmans et de mémoriser des versets islamiques.

Ce programme conçu par Shabbir Mansuri, l’homme d’affaires de Fountain View (Californie), fondateur du Conseil pour l’Éducation Islamique, est condensé dans un manuel intitulé À travers les siècles.

Ce livre fut publié par Houghton-Miflin en 1999, mais seulement après que Mansuri eut assuré à l’éditeur que le manuel résisterait à tout procès, car Houghton-Mifflin ne voulait pas engager le coût d’impression de centaines de milliers de manuels pour s’entendre dire par les tribunaux qu’ils ne pourraient pas les vendre aux étudiants.

Comment un politicien accomplit-il cela ? Travaillez en étroite collaboration avec les bureaucrates du gouvernement et engagez le soutien d’un gros pétrolier pour résoudre les difficultés pour vous. Mansuri, qui se décrit lui-même comme une simple « organisation contribuant au programme éducatif K-12 », a réalisé ce que n’a jamais fait aucune organisation éducative religieuse, ou que constitutionnellement elle aurait été capable de faire. Les bureaux du Conseil pour l’Éducation Islamique (CEI) – qui promeut une religion, l’Islam – sont hébergés dans une classe inutilisée de l’école primaire Carden Hall de Fountain Valley (Californie). L’usage par le CEI d’espace de bureaux à l’intérieur d’une école publique de Californie est approuvé par l’État de Californie qui cautionne la distribution du manuel À travers les siècles non seulement auprès des écoles de l’État, mais dans toutes les écoles publiques des Etats-Unis.

Ceci est sans doute l’exemple le plus constitutionnel que l’on puisse trouver d’une religion patronnée par l’État. Pourtant, alors que les élèves du cours moyen d’Excelsior furent obligés de porter des vêtements islamiques, de faire semblant d’être des musulmans, de mémoriser des versets du Coran et de jouer des jeux du « djihad », la juge Phyllis Hamilton, de la Cour fédérale, statua dans un jugement de 22 pages que l’école n’endoctrinait pas ses élèves en faveur de l’Islam lorsqu’elle leur demandait de prendre des noms islamiques, de s’habiller en musulmans, de mémoriser et réciter des prières islamiques et des versets du Coran. Or les élèves de pratiquement toutes les écoles publiques d’Amérique n’ont pas le droit de prononcer le mot « Christmas » parce que ce mot contient le nom du Christ.

Ai-je manqué quelque chose ici ? La juge Hamilton prétendit dans son jugement que l’école, en obligeant des enfants chrétiens et juifs à prier Allah, ne faisait que leur enseigner l’Islam sans les forcer à pratiquer la foi musulmane.

Pourtant, les enfants des écoles publiques ne peuvent pas utiliser le mot « Christmas » parce qu’il contient le nom du Dieu chrétien. La juge Hamilton exerçait dans les bureaux de l’administration Clinton, sans expérience des tribunaux, et fut cependant nommée par Bill Clinton à la Cour fédérale en 2000.

Deux poids, deux mesures

Lorsque le Centre Thomas More fit appel du jugement de la juge Hamilton auprès de la Cour d’Appel du 9ème Circuit, le principal avocat du Centre, Richard Thompson, commenta: « Ce jugement est la preuve qu’il y a deux poids et deux mesures lorsqu’il s’agit de religion dans les écoles publiques. Si les élèves avaient été instruits sur le christianisme (dans un projet d’histoire ou de géographie) comme ils l’ont été sur l’Islam, on aurait très vraisemblablement trouvé qu’il y avait violation de la Constitution. La Cour d’Appel devrait préciser dans un avis publié jusqu’où les écoles publiques peuvent aller dans l’enseignement de la religion. Les chrétiens veulent le savoir. »

Les chrétiens le savent déjà. Thompson essayait seulement d’obliger la Cour à reconnaître la double vérité. Il n’existe absolument aucune restriction judiciaire à l’ »enseignement » de l’Islam dans les écoles publiques. Il n’en existe pas davantage pour le Wiccam3. Ni pour le bouddhisme. Uniquement pour le christianisme, et peut-être le judaïsme.

Le 19 Décembre 2005, les trois juges du 9ème Circuit décidèrent dans un avis non publié que les élèves des écoles publiques pouvaient être obligés à « devenir » musulmans pour leurs études.

La Cour d’Appel jugea aussi que les élèves pouvaient être obligés d’apprendre en arabe la prière « Souviens-toi toujours d’Allah pour pouvoir réussir ».

La Cour ne vit non plus aucun mal à forcer les enfants à prendre des noms musulmans, ni à les obliger à porter une étiquette en forme de croissant avec leur nom musulman. En outre la Cour déclara que les élèves pouvaient être contraints d’apprendre les Cinq Piliers de la foi islamique, y compris le jeûne.

Le chaos surviendrait si l’inverse était essayé.

Imaginez un instant ce qui arriverait à un professeur chrétien qui forcerait des élèves musulmans à apprendre et réciter le « Notre Père » ou les Dix Commandements. Le professeur serait immédiatement renvoyé. La Ligue des Droits de l’Homme et une demi-douzaine de lobbies islamistes engageraient une procédure pour des millions de dollars non seulement contre le professeur et son école, mais aussi contre le proviseur et la commission scolaire, pour contamination des consciences d’enfants musulmans forcés de « jouer au chrétien ». Parce que la décision du 9ème Circuit viole les droits des parents en accordant que l’école puisse obliger des enfants qui lui sont confiés à faire des choses – telles que le jeûne, réciter des prières islamiques, ou toute autre chose contraire aux pratiques religieuses des familles – le Centre juridique Thomas More demande à la Cour de revoir son jugement et de se prononcer à part sur les droits des parents et leur libre exercice.

Il est important que les Américains comprennent que la « séparation de l’Église et de l’État », créée par l’Establishment Clause, ne s’applique qu’aux chrétiens. Elle ne s’applique à aucune autre religion, ni à l’athéisme, ni à Wicca, tous deux considérés comme des religions. Rien ne le manifeste plus clairement que ce jugement de la juge Phyllis Hamilton de la Cour fédérale dans le procès Eklund contre Byron School District, dans lequel la partialité et le défaut de cohérence judiciaire – tant en première instance qu’en appel – sont évidents. L’État de Californie, dans l’affaire Eklund, a positivement violé le 1er Amendement en promouvant une « religion patronnée par l’État », l’Islam.

L’État a fait cela en fournissant au Conseil pour l’Éducation Islamique des surfaces de bureaux dans une école publique et en aidant à protéger le CEI contre les contestations judiciaires dans cet État. Rien que par là, l’État a violé la Constitution. Mais il est allé bien au-delà en obligeant des écoliers à apprendre et réciter des prières islamiques, à prendre des noms islamiques et à se faire passer pour des musulmans. La Cour n’y voit aucun mal, alors que la simple mention du mot « Christmas » fait écumer de rage la Ligue des droits de l’homme et l’American Bar Association (le barreau).

Jamais, dans l’histoire de cette nation, ses assises chrétiennes et ses règles morales ne furent si ouvertement ni avec autant de succès attaquées par des utopistes laïcistes décidés à faire disparaître le christianisme de la liste des religions « acceptables » dans le monde.

1 Midnight Messenger , n° 125 (janvier-février 2006). Traduction de Claude Eon

2 Pseudonyme : l’auteur, ancien reporter, occupe aujourd’hui un poste de direction au Washington Times.

3 Issu de la mouvance féministe, le mouvement Wiccam se réclame des sorcières (witch) de l’Europe médiévale et renaissante, et essaie de retrouver à travers elles l’ancien rapport (prétendu) de l’humanité à la nature et au cosmos. Le Wiccam est reconnu aux USA comme une religion institutionnelle. (NdT)

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