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Par Maurice Allais

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La domination intolérante des relativistes1

Résumé : Il est juste qu’un novateur ait à rendre compte de ce qu’il avance, et à présenter ses preuves. C’est pourquoi M. Allais fit venir une dizaine de membres de l’Académie des Sciences dans son laboratoire souterrain de Bougival, lors des expériences qu’il y réalisa de 1954 à 1958. Mais il est profondément injuste (autant que dommageable pour la science) de voir comment ces faits dérangeants eurent pour résultat une « conspiration du silence », une campagne de dénigrement et le refus de sa candidature à la chaire d’économie de l’Ecole Polytechnique, en 1959. En faisant écarter sans raison avouable un futur Prix Nobel, les relativistes ont en réalité montré la fragilité intellectuelle de leur domination, ce qui finira par se retourner contre eux. Mais cet épisode caractéristique nous instruit plus sur la réalité de la recherche que bien de pages de théories épistémologiques fondées sur une vision toute idéale de la science.

Pendant un siècle les partisans de la Théorie de la Relativité n’ont cessé d’exercer une domination dogmatique, intolérante et oppressive.

Je puis en témoigner ici à partir d’un seul exemple.

Parallèlement à mes expériences couronnées d’un plein succès de 1954-1958 sur le pendule paraconique dissymétrique et les visées sur mires, j’ai dû faire face à une campagne acharnée.

A vrai dire plus mes opposants étaient ignorants, plus ils étaient fanatiques. Je n’ai pu faire face à leur campagne acharnée, d’autant plus efficace qu’elle était généralement souterraine, et qu’elle se bornait toujours, lorsqu’elle s’exprimait, à de pures affirmations, jamais justifiées et motivées.

Les plus fanatiques de mes contradicteurs se caractérisaient par une ignorance totale de l’analyse statistique et ils n’avaient jamais fait aucune expérience.

Alors que l’existence constatée d’une périodicité lunisolaire de 24h 50mn dans le mouvement du pendule paraconique dissymétrique, dont l’amplitude observée est de l’ordre de vingt à cent millions de fois plus grande que celle calculée à partir de la théorie de la gravitation universelle, complétée ou non par la théorie de la relativité, avait été totalement confirmée en amplitude et en phase par les deux expériences cruciales réalisées en juillet 1958 à Saint-Germain et à Bougival2, tous mes crédits de recherche ont été supprimés en 1960.

Cette confirmation spectaculaire et à vrai dire extraordinaire reposait cependant sur la réalisation de deux séries mensuelles d’observations continues de jour et de nuit financées par des crédits du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), du Comité d’Action Scientifique de la Défense Nationale (CASDN), et de l’Institut de Recherche de la Sidérurgie (IRSID), et contrôlée par des membres qualifiés de l’Académie des Sciences et du CNRS.

Au regard des missions statutairement confiées à l’Académie des Sciences et au CNRS, cet arrêt de mes recherches de physique a constitué une véritable forfaiture,3 et quarante ans ont été perdus pour le développement de la science4.

Les dommages que j’ai subis à ce jour sont incommensurables.

En fait, sur le plan scientifique j’ai été dépouillé de la reconnaissance officielle de trois découvertes tout à fait fondamentales :

  • La découverte des anomalies du pendule paraconique dissymétrique, totalement inexplicables dans le cadre des théories admises.
  • La découverte des anomalies des visées sur mires, en phase avec les anomalies du pendule paraconique et également inexplicables dans le cadre des théories admises.
  • La découverte des extraordinaires régularités existant dans les observations interférométriques de Dayton C. Miller 1925-1926, dont résulte l’effondrement de la Théorie de la Relativité.

Comme les régularités existant dans les observations interférométriques de Miller, les deux premières anomalies du pendule paraconique dissymétrique et des visées sur mires sont corrélées avec la position de la Terre sur sa trajectoire contrairement au postulat fondamental de la Théorie de la Relativité suivant lequel aucune expérience purement terrestre ne peut mettre en évidence la position de la Terre sur son orbite.

Les deux expériences cruciales de juillet 1958 à Saint-Germain et à Bougival ont été d’autant plus extraordinaires que les expériences sur les déviations optiques des visées sur mires poursuivies simultanément dans le laboratoire de Saint-Germain ont mis en évidence l’existence de composantes périodiques dans les variations des lectures correspondant aux visées optiques sur mires effectuées, avec des concordances de phase impressionnantes avec les composantes périodiques des mouvements du pendule paraconique dissymétrique. Non seulement les effets constatés étaient totalement incompatibles avec les effets calculés, mais une liaison était établie entre des phénomènes mécaniques et optiques d’une nature tout à fait différente.

Il s’agit là de découvertes majeures et authentiques, d’un intérêt tout à fait exceptionnel.

Par là même, des données expérimentales essentielles pour la Science ont été occultées pendant près d’un demi-siècle5.

Sur le plan personnel les dommages que j’ai subis ont été considérables. A la suite de mes expériences de 1954-1958, j’ai dû faire face, lors de ma candidature en 1959 à la chaire d’économie de l’Ecole Polytechnique, à une puissante cabale, fondée pour une très grande part sur les rumeurs qui s’étaient propagées sur la non validité de mes expériences de physique,6 et malgré mes très nombreux travaux économiques d’une validité scientifique totalement reconnue et ma très grande réputation internationale, ma candidature a finalement échoué.

Toute ma carrière ultérieure en a été profondément modifiée. Que des mandarins de la science officielle aient pu participer à cette cabale n’en change malheureusement en rien la nature. Elle ne fait que l’aggraver. Une cabale reste une cabale.7

Tout cela signifie que si ma motivation avait été l’influence et le succès, ma carrière devrait être considérée comme un immense échec, et je ne pourrais qu’en ressentir une très grande amertume.

Mais en fait ma motivation réelle a été toute autre. Au cours de ces quarante cinq dernières années elle a été fondamentalement, et de plus en plus, le désir de comprendre, et de ce point de vue j’ai obtenu dans la poursuite de mes recherches et dans l’obtention de leurs résultats de très grandes satisfactions.

En fait, à une époque donnée, en toute science, trop de propositions tendent bien souvent à être présentées comme solidement établies, et les postulats sur lesquels elles reposent finissent par acquérir une sorte de sainteté métaphysique. Certaines théories, dont cependant les fondements sont pour le moins discutables, sont présentées comme des vérités acquises. Nulle part leur prétendue perfection ne paraît être mise sérieusement en doute, nulle part ne sont examinés les faits qui ne paraissent pas rentrer dans ces imposantes constructions. Ces théories ne deviennent vraies que par la simple vertu de la répétition.

Trop souvent les tenants de telle ou telle théorie font preuve d’un sens critique sans limite vis-à-vis des opinions opposées, dans le même temps que leur confiance dans leurs propres thèses révèle une naïveté sans borne.

Cependant comme je l’ai écrit dans mon mémoire de 19588 :

« Le dogmatisme et le sectarisme ne sont pas des positions scientifiques. Ce sont les faits et les faits seuls qui doivent décider des théories, et non l’inverse ».

Aujourd’hui des voix unanimes s’élèvent de toutes parts pour encourager et développer la Recherche. Mais, comme le disait le Général De Gaulle, ce ne sont pas des chercheurs qu’il nous faut mais des trouveurs.

Cependant, et paradoxalement, pour tout chercheur qui réalise quelque découverte importante, d’autant plus importante qu’elle va à l’encontre des vérités établies, on constate que les ennuis commencent pour lui et que sa carrière est d’autant plus compromise que sa découverte va plus à l’encontre des convictions des thuriféraires des vérités établies. Comme le disait naguère Alfred Sauvy : « Malheur à l’homme seul ».

A vrai dire, cette résistance aux idées nouvelles, d’autant plus virulente qu’elle est plus ignorante et plus incompétente, dérive d’un postulat toujours sous-jacent : toute théorie, tout modèle, toute expérience, toute étude, qui s’écarte des vérités établies ou les contredit, ne peut être qu’erronée.

Cette résistance – trop souvent aveugle et butée – aux idées nouvelles, constitue certainement un des plus grands obstacles aux progrès de la science dans tous les domaines. Les découvertes, à toutes les époques, ont rencontré l’opposition fanatique des mandarins de la science.9

En fait, nous nous devons d’élever une protestation instante contre les préjugés enracinés et le fanatisme aveugle de tous ceux qui s’opposent de toutes leurs forces aux progrès de la science. Comme l’a écrit autrefois Rabelais :

« Ignorance est mère de tous les maux ».

1 Texte extrait de M. Allais, 2005, Sur l’interprétation des observations interférométriques de Michelson, p. 59-67.

2 Dans une carrière souterraine avec 57 m de recouvrement et à 6,5 km de distance de Saint-Germain.

3 En tout état de cause le démantèlement total de mon laboratoire souterrain de Bougival a constitué un scandaleux gaspillage de fonds publics.

4 En fait, ce ne sont pas ces institutions qui doivent être mises en cause, mais les défenseurs des « vérités établies » qui, au sein de l’Académie des Sciences et du CNRS, portent l’entière responsabilité de l’arrêt de mes expériences en 1960, alors que dix membres au moins de l’Académie des Sciences considéraient qu’il fallait poursuivre ces expériences.

5 Sur l’opposition qui m’a été faite voir :

– Allais, 1997, L’Anisotropie de l’Espace, p.69-72 ; 225-235 ; 339-340 ; 660-674 ; et 685-689.

– Allais, 2001, La Passion de la Recherche, p. 203-319 et 375-409.

6 Cette campagne s’est développée en mon absence de France alors que j’enseignais aux Etats-Unis comme professeur invité à l’Université de Virginie.

7 Voir Louis Rougier, 1959, Scandale à Polytechnique, dans Un Savant Méconnu, Editions Clément Juglar, 2002, p. 55-75.

8 Doit-on reconsidérer les lois de la gravitation ?, Perspectives X, 1958, p.90-104.

9 La tactique la plus redoutable et la plus perfide contre les idées nouvelles est la conspiration du silence, contre laquelle aucune défense n’est possible.

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