Par Pozzo Di Borgo Louis

Il est tout près¹

Dieu n’est pas quelque part caché au paradis,
Il est tout près de moi dans le sombre taudis
De mon cœur qui le cherche et qui, dans sa détresse
L’appelle pour chasser une étoile traîtresse ;
Tout près comme l’enfant dans le ventre arrondi
De celle qui le sent déjà en elle hardi,
En phase avec la vie et l’étonnant mystère
De la création, sublime magistère.

Mon corps ciboire impur prêt à le recevoir,
S’agenouille en silence afin de mieux le voir
Dans la nef de ma bouche où la divine hostie
Apporte sa présence à l’âme repentie.

Chassant mes sens du temple en Son Nom et au mien
Créature de Dieu qu’ai-je donc de simien ?
Il abolit en moi le temps et les distances.
Dans le doute et la peine Il me porte assistance.

Dieu de miséricorde au don d’ubiquité
Son amour hors du temps, fruit de l’éternité,
Sait ce que le salut coûte à l’homme de larmes,
De cris désespérés et de recours aux armes.

Quand mon cœur sent couler en lui Son Sang Sacré,
Quand il ne se croit plus maudit ni exécré
Mais avec Son Calvaire en parfaite harmonie
Le ciel donne à ma vie un air d’épiphanie.

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1 Repris d’Altaïr, n° 161, septembre 2014.