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Par Giertych Maciej
Du poisson aux amphibiens?1
Résumé : La transition du poisson à la vie terrestre est un point de passage obligé pour la théorie évolutionniste et le coelacanthe, avec ses nageoires osseuses avait longtemps servi à crédibiliser cette délicate transformation. Or, outre que le coelacanthe vit toujours, mais comme un poisson d’eaux profondes, le passage de la vie marine à la vie terrestre impliquerait un grand nombre d’adaptations simultanées : la transformation des branchies en poumons n’est que l’une des plus « simples » ! Au fond, comme le pensait Cuvier, un des fondateurs de l’anatomie comparée, deux êtres différents diffèrent dans tous leurs organes. L’être vivant ne se crée pas par assemblage d’éléments prééxistants, comme un Meccano monté à partir d’éléments préfabriqués, mais comme le développement d’une entité génomique spécifique.
Les poissons ne pourraient pas se transformer en amphibiens sous l’effet d’une mutation accidentelle, parce que cela exigerait que plusieurs conditions précises soient remplies au même moment. Cela exigerait notamment la capacité à maintenir le corps à la même température, alors que sur la terre la température change, contrairement à l’eau, et parfois de plusieurs dizaines de degrés dans la journée. Cela exigerait aussi un système différent d’excrétion. En effet, les animaux aquatiques n’ont pas besoin de reins, parce que les résidus de leur métabolisme, tels que l’ammoniaque, partent dans l’eau. Chez les animaux amphibiens, grâce aux reins, l’ammoniaque est extraite pour sa transformation en urine, puis rejetée de telle manière que très peu d’eau soit perdue. Les poissons n’ont pas besoin de développer une peau, pour préserver leur eau interne, puisque, dans leur environnement, l’eau ne manque jamais. De plus, après le transfert sur la terre, le problème de la reproduction doit être résolu.
La transformation du poisson en amphibien, de toute façon, est difficile à confirmer à partir des seuls fossiles, parce que les plus importantes différences entre ces espèces sont situées dans les organes mous du système reproductif, lesquels ne se fossilisent pas. Les amphibiens pondent leurs œufs dans l’eau ; les larves subissent une métamorphose compliquée avant d’atteindre leur maturité.
1 Maciej GIERTYCH, Évolution-Dévolution-Science, Diffusion CEP, 2022, p. 61.