Accueil » Adrien Bonnet de Viller (1938-2023)
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IN MEMORIAM

Photo de Adrien Bonnet de Viller

Ce fut dans la nuit du 1er au 2 juin que nous quitta un de ces solides milites Christi qui, face aux vents d’un modernisme dominateur et sûr de lui, soutinrent le combat de la foi dans les remous, les errances et les soubresauts de l’après-guerre. Les convictions religieuses d’Adrien Bonnet de Viller se signalèrent dès ses années d’étudiants à l’ICAM (Institut catholique des Arts & Métiers) puisqu’il servit la messe à la cathédrale de Lille et y animait une cellule de la Cité catholique, le mouvement fondé par Jean Ousset. Ces années de militantisme l’avaient préparé à décrypter les événements de Mai 68 et à bien analyser les techniques de manipulation des groupes. D’où son premier livre, Groupes réducteurs et Noyaux dirigeants, signé Adrien Loubier et plusieurs fois réédité (avec une préface du philosophe belge Marcel De Corte à partir de 1975).

Homme de pensée mais aussi d’action, inspiré en permanence par Jeanne d’Arc, la sainte de la Patrie demandant aux hommes d’armes de combattre « en Nom Dieu ! », il basa à Versailles puis à Villegenon une pléiade d’œuvres : les Éditions Sainte-Jeanne d’Arc, l’Imprimerie du Pays fort, le Rassemblement de l’Occident chrétien (avec son Bulletin de l’Occident chrétien), le CEFOP avec les cours par correspondance Saint-Dominique Savio et Sainte-Maria Goretti et une dotation de bourses pour les familles), etc. Dans la débandade des années 1980 et suivantes, il passait régulièrement dans les bibliothèques religieuses de France pour les débarrasser à petits prix de livres en doubles ou d’ouvrages, voire de collections de valeur, mais qui n’avaient plus leur place avec la nouvelle religion qui s’était proposé d’éclipser l’ancienne. De là un réseau de vente de livres d’occasion, toujours actif, la Librairie du Berry (à Garigny). Le bimestriel Sous la Bannière, portant en exergue la devise « Messire Dieu Premier Servi »,publia durant plus de trente ans nombre d’articles souvent sans équivalents, exposant notamment les ressorts profonds de la vie sociale et politique.

D’autres sauront mieux que nous retracer la vie militante d’Adrien Bonnet de Viller, mue par la volonté de restaurer cette authentique Cité qui, depuis 1789, avec la disparition du glaive temporel si nécessaire pour équilibrer l’autorité spirtuelle dans l’Église, n’a jamais été remplacée. Il aimait la formule de Maurras : « Il y eut un Ancien Régime. Il n’y a pas de Nouveau Régime. Il n’y a que des causes qui l’empêchent de naître. » Mais il nous revient de signaler sa lucidité devant l’impact du mythe évolutionniste sur les esprits, sur la foi et sur la société. Il nous avait d’ailleurs demandé un manuel de sciences naturelles, tâche hors de portée pour nous, et c’est pour répondre à ce vœu que fut traduit et édité, l’an dernier, le manuel Évolution-Dévolution-Science écrit par Maciej Giertych. Il nous fit aussi connaître un agronome bordelais déjà conscient de cette question, Pierre Saglio, qui dans le deuxième numéro du Cep nous apporta un puissant article sur « L’humilité du scientifique »(signé Jacques de Beausoleil). Signalons deux conférences données au CEP : « Le combat littéraire au XVIIIe siècle et depuis »(sous son nom de plume : Adrien Loubier), en mars 2000, et « Le miracle deJeanne d’Arc et sa résonance dans la chrétienté », en septembre 2004.

Ne doutons pas que cet ouvrier de la première heure, ayant travaillé à la Vigne tout au long d’une rude journée, saura faire reconnaître ses mérites devant le juste Juge. R.I.P.

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