Accueil » In memoriam : Éric Brucker (28 mai 1943-18 mars 2016)
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Nul n’aurait pu penser en septembre dernier, au colloque de Nevers, qu’Éric Brucker allait si tôt nous quitter, après diverses complications suivant un banal accident de vélo. Départ qui nous prend par surprise, mais auquel il s’était depuis longtemps préparé par ses études fouillées sur les fins dernières.

Car cet ancien étudiant actif et curieux, ayant enseigné la philosophie à La Martinique lors de son service militaire, savait bien la force des idées, tant pour le mal que pour le bien ; une authentique quête de vérité l’anima toute sa vie, depuis le scoutisme jusqu’à une carrière professionnelle menée sous de nombreux cieux : commencée en Afrique avec le groupe Pechiney, où il avait pu voir les troubles sociaux consécutifs à la prise de pouvoir par Sékou-Touré en Guinée, pour se poursuivre notamment au Portugal, au Gabon et au Mexique.

Auteur et acteur amateur de théâtre, il avait montré ses talents lors des pièces jouées à différents colloques, mais ce sens de l’engagement relevait d’une profonde générosité, ne s’arrêtant pas à l’aide matérielle, mais soucieuse aussi et d’abord de faire partager les vérités entrevues.

Parmi les services éminents rendus au CEP, il faut signaler l’initiative qu’il avait prise l’an passé de susciter un « débat-colloque création-évolution » au Centre Européen de Recherches Préhistoriques de Tautavel. Invités par le Pr Henry de Lumley, fondateur du Centre et découvreur du célèbre « Homme » de Tautavel, et modérés par le P. Jean-Baptiste (abbaye Sainte-Marie de Lagrasse), quatre scientifiques évolutionnistes et quatre membres du CEP eurent une journée et demie pour des exposés et des échanges permettant de bien apprécier les positions réciproques.

Il s’agissait là d’une occasion exceptionnelle, ce genre de confrontation paisible, dans un esprit de charité chrétienne, n’ayant pratiquement jamais eu lieu en raison d’enjeux idéologiques et sociétaux dont les évolutionnistes ont trop bien conscience.

Le risque est grand, en effet, qu’une discussion fasse apparaître des zones d’ombre dans le statut épistémologique de la théorie évolutionniste. Ce fut d’ailleurs un point central de l’exposé qu’Éric Brucker avait préparé pour ce colloque à Tautavel.

Selon l’image suggestive de Jean Trivers (son nom de plume), « à la mort, le gravage du disque dur est terminé ». L’information y est donc à son point culminant. Ainsi Éric aura-t-il achevé son ultime ascension, à l’image de ces marches en montagne ou ces périples pédestres en Asie où se déployait son sens de la contemplation.

Que son épouse Christiane et ses enfants trouvent ici le témoignage de notre reconnaissance et de notre compassion. « Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage de Dieu en lui-même […]. Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle » (1 Jn 5, 10-11).

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