Partager la publication "In memoriam : frêre Jérôme (1959 -2022)"
En la fête de la Présentation de Marie au Temple, en février 2022, jour où beaucoup de religieux mettent à l’honneur leurs vœux de consécration au Seigneur, Frère Jérôme (Thierry Konstantinoff) est retourné vers le Père, après une longue maladie.
Esprit concret, réalisateur et communicatif, nous lui devons d’utiles conseils pratiques, datant d’une époque où il était jeune engagé dans l’Armée française. Par intuition, il comprit vite comment les théories scientifiques, notamment le Big bang et l’Évolution, faisaient obstacle à une conversion en profondeur, et nous mit en contact fructueux et durable avec un thésard à l’Observatoire de Paris.
Quittant l’Armée, il avait édité un utile dépliant sur les rois de France, puis s’était lancé dans plusieurs projets économiques successifs dont l’un l’avait conduit au Maroc. Là, le contact avec l’islam dut donner l’impulsion à sa vocation religieuse et une nouvelle vie commença, lui permettant, après un parcours laborieux, d’accéder au statut de religieux. C’est vêtu de son nouvel uniforme, la soutane, qu’il était venu à un colloque du CEP à Nevers. Il servait dernièrement auprès d’Entrepreneurs pour la Paix, l’association fondée par Jacques Humeaux pour collecter des dons alimentaires et venir ainsi en aide aux familles et aux communautés religieuses démunies.
Certains ont surtout connu le frère Jérôme au titre de son apostolat auprès des musulmans ‒ il allait sur les marchés avec son petit stand, proposait des brochures et nouait des amitiés. Il fut un temps où il parcourait les parcs publics en Algérie, attirant discrètement les contacts en laissant sur les bancs de petites feuilles de papier qui invitaient le lecteur à venir parler religion avec lui.
Il aimait beaucoup la belle liturgie qui, pour lui, devrait être le premier apostolat de l’Église, sans oublier les pauvres et les marginaux dont il était très proche. Il laisse quantité de petits écrits, et plusieurs sites sur la Toile.
L’ancien soldat a maintenant déposé son ultime paquetage.
Que la Vierge Marie, envers qui il avait une dévotion particulière, lui ouvre les portes de l’Éternité. Requiescat in pace.