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In Memoriam: Hugh R. Miller (1931-2021)
Notre ami américain, Hugh Rowland Miller a rejoint son Créateur le 31 janvier 2021, dimanche de la Septuagésime, à l’âge de 89 ans. Précédé par son épouse Peggy il y a quelques années, il laisse 7 enfants et 16 petits-enfants. Licencié en chimie de l’université d’Ohio, il se spécialisa en chimie des éléments radioactifs, physique nucléaire et analyse spectroscopique. Chercheur dans les laboratoires Batelle de Colombus durant 18 ans, 19 ans à CP Chemicals, puis 3 ans dans un laboratoire de datation au carbone 14, il fut amené à avoir des doutes sur la pertinence des hypothèses évolutionnistes, incompatibles avec le récit de la Genèse. Ses nombreuses recherches bibliographiques le persuadèrent de la coexistence de l’homme et des dinosaures. C’est ainsi qu’Hugh participa activement, souvent en famille, aux fouilles que le Dr Carl Baugh et d’autres scientifiques évangélistes avaient initiées plusieurs décennies auparavant le long de la Paluxy River à Glen Rose (Texas). Ce site présente en grand nombre des empreintes de dinosaures conjointes à des empreintes humaines dans une roche datée du Crétacé (entre 145 et 66 millions d’années selon la chronologie officielle). Hugh eut l’idée de dater au carbone 14 un morceau de bois carbonisé et partiellement fossilisé trouvé encastré dans la roche à proximité des empreintes. Il lui vint aussitôt à l’esprit qu’il fallait aussi initier un ambitieuse campagne de datation au C14 des os de dinosaures provenant de différents musées et des fouilles en cours.
Hugh rencontra des membres du Kolbe Center for the Study of Creation en 2001, organisation catholique regroupant théologiens, philosophes et scientifiques non-évolutionnistes. C’est depuis cette rencontre qu’il fut surnommé Hugh the Elder (Hugh l’Ancien) pour le distinguer du directeur du Kolbe Center, Hugh Owen. Le CEP collaborait déjà avec le Centre Kolbe depuis de nombreuses années par l’entremise de Peter Wilders qui mit Guy Berthault en contact avec des chercheurs anglo-saxons (cf. Le Cep n°93, p 10). Guy Berthault soutint différents projets, dont la datation des os de dinosaures collectés par Hugh et ses collaborateurs, et envoyés à des laboratoires spécialisés en C14.
En effet, Guy, Hugh et leurs collaborateurs se rendaient compte que leurs travaux se confortaient, allant vers une remise en question de l’échelle stratigraphique et des chronologies longues.
Les résultats furent présentés à Rome lors d’une conférence au CNR (Centre national des recherches, l’équivalent italien du CNRS français) le 13 février 2009, en pleine « année Darwin » à l’invitation du vice-président du CNR, le professeur Roberto de Mattei. Cette conférence, intitulée « l’Évolutionnisme, le déclin d’une hypothèse »1 (cf. Le Cep n°47, p.57-66) faisait suite à celle tenue à l’université de La Sapienza, à Rome, le 3 novembre 2008, à l’initiative du professeur Pierre Rabischong de Montpellier et du professeur Fabio Scoppa : « A Scientific Critique of Evolution »2 (Cf. Le Cep n°46, p. 42).
L’exposé donné au CNR par Josef Holzschuh3, chercheur en géophysique de l’université de Western Australia, ayant pour titre « Datations récentes au C14 de fossiles contenant du collagène provenant d’os de dinosaures » montrait que la présence de C14 en quantités très supérieures à la limite de détectabilité des appareils de mesure était incompatible avec l’âge officiel des dinosaures. En effet, la datation au C14 ne peut pas remonter au-delà de 50 000 à 70 000 ans (ces dates résultent de calibrations des appareils faites avec nos connaissances actuelles : ce qui est important est le taux de C14 mesuré4, non la date calibrée). Les quantités de C14 mesurées pour les dinosaures sont du même ordre de grandeur que celles trouvées pour les fossiles de tigres-sabre, mammouths, ours des cavernes, rhinocéros, etc.
En outre, la découverte de tissus mous, globules rouges et ADN dans des os de dinosaures est un argument en faveur des chronologies courtes et conforte donc les mesures faites par le C145.
La philosophe allemande Alma von Stockhausen, intervenante au CNR, invita le CEP et le Centre Kolbe à présenter plusieurs exposés à la Gustav-Siewerth Akademie6, dans la Forêt-Noire, du 7 au 10 septembre 2009. Ce fut l’occasion, pour les membres du CEP, de faire la connaissance de Hugh Miller qui vint présenter ses travaux, accompagné de Hugh Owen. Ce colloque aborda les trois domaines concernés par les théories de l’évolution : philosophie, théologie et sciences avec des spécialistes internationaux en ces matières. Des entretiens avec les intervenants furent filmés par la filiale allemande de la chaîne de télévision privée ETWN. Hugh Miller fit remarquer que cette filiale allemande était beaucoup plus ouverte pour diffuser des opinions divergentes que la maison mère aux É.-U., obstinément évolutionniste théiste.
Hugh Miller fut le directeur de l’International Paleo-chronology Group [IPG] réunissant des scientifiques du monde entier. Avec son enthousiasme et son énergie habituels, il coordonna les projets de recherche et les publications, n’hésitant pas à soumettre des papiers à des conférences prestigieuses aux É.-U. et en Asie. En décembre 2011, une communication fut ainsi soumise à la conférence annuelle à San Francisco de l’American Geophysical Union (AGU), association internationale de 60 000 scientifiques. Le papier fut refusé sans explications. Hugh Miller ne se laissa pas intimider et, après une protestation en règle et diffusion tous azimuts par internet et presse de cette censure, avec son fils Kevin, le paléontologue Joe Taylor et Hugh Owen, il se rendit à la conférence. Là, ils proposèrent au président de l’AGU, aux membres du comité de lecture et à quelques participants de venir consulter l’affiche (le poster) de leurs résultats à leur hôtel, à deux pas du centre des conférences.
Le président de l’AGU ne trouva pas d’objection aux résultats mais déclara : « Si votre recherche est correcte, cela veut dire que la communauté scientifique a fonctionné avec une compréhension fausse de la géologie pendant plus de 100 ans. Comment cela peut-il être ? » Ils rétorquèrent : « Si l’on étudie l’histoire intellectuelle des 150 dernières années, on remarque que l’échelle stratigraphique actuelle a été établie par Charles Lyell et ses disciples vers 1870. Notre recherche montre simplement que les géologues ne doivent pas faire de la science au XXIe siècle sur une trame du XIXe siècle ». Le président partit sans répondre.
Conseillés par un chercheur européen employé par un laboratoire asiatique et remarquant que la grande majorité des assistants à la conférence étaient asiatiques, ils proposèrent le papier à la conférence de l’AGU à Singapour, en 2012, sans annoncer les dates C14 mais uniquement les quantités mesurées ; le papier fut accepté. Thomas Seiler, un physicien allemand étant déjà intervenu à Rome et en Allemagne, accepta de présenter les résultats en session orale à laquelle assistaient les deux Hugh. C’était le 15 août, fête de l’Assomption. Parmi les assistants en majorité asiatiques, un chercheur européen se déclara choqué, mais sans pouvoir critiquer les chiffres présentés.
Deux jours plus tard, le papier disparut du programme et fut effacé du site internet de l’AGU. Les responsables de la conférence, suite aux lettres de protestation des auteurs, répondirent ne pas être au courant. Puis argumentèrent que les résultats ne pouvaient qu’être faux, puisqu’ils contredisaient les chronologies admises.
Hugh Miller (membre de l’AGU) et ses amis lancèrent une intense campagne dénonçant cet acte de censure auprès des scientifiques de l’AGU. Le résultat fut l’acceptation d’un poster à la conférence suivante de l’AGU, à San Francisco, et de deux posters à celle de Singapour en 2014, donnant ainsi une grande publicité à cette recherche.
Sans la ténacité et la combativité de Hugh, alors âgé de plus de 80 ans, ces résultats et le Paleo group seraient restés inconnus. Les réactions hostiles de la science officielle ne furent jamais accompagnées d’une discussion et d’une critique sur le fond ni sur la méthode.
Les plupart des partisans des chronologies longues évitent la confrontation dans des débats contradictoires et se contentent d’articles dans la presse ou sur internet stigmatisant les mauvais scientifiques (bad scientists). Quelques-uns entament une correspondance, en apparence sans lendemain.
Imitant Guy Berthault et Peter Wilders, Hugh fit l’envoi de ses publications à des responsables de l’Église catholique à tous les niveaux, y compris à l’Académie Pontificale des Sciences. On peut toucher du doigt l’incroyable absence d’esprit critique de nos contemporains face aux hypothèses dérangeantes.
Nous perdons, à trois mois d’intervalle, deux grands défenseurs de la foi, Peter Wilders (11 novembre 2020) et Hugh Miller (31 janvier 2021). Admis à la Vérité éternelle, qu’ils deviennent nos intercesseurs pour inspirer nos réflexions et nos travaux. Nous nous efforcerons d’être dignes de leur exemple.
Que leurs familles sachent la reconnaissance des membres du CEP pour ces catholiques intègres et ces défenseurs de la Foi véritable. Requiescant in pace.
Ci-contre la preuve d’une co-existence entre l’homme et les dinosaures, tout à fait dans le style de notre ami Hugh the Elder.

1 Evoluzionismo, il tramonto di una ipotesi, par les soins de Roberto de MATTEI, Sienne, Éd. Cantagalli, 2009, 260 p. (en italien).
2 Les Actes de ce symposium, A Scientific Critique of Evolution, Sapienza, Universita di Roma, juin 2009, 84 p., sont disponibles auprès du CEP (en anglais, 12 € franco).
3 http://www.sciencevsevolution.org/Holzschuh.htm
4 R. H. BROWN, « Correlation of C-14 Age with Real Time », in Creation Research Society Quarterly, 1992, 29 : 45-47.
5 Se reporter à Cl. EON, « Quel âge donner aux os de dinosaures ? », in Le Cep n°63, avril 2013, p.7.
6 http://www.siewerth-akademie.de/cms/tagungsbaende-detailseite/product/evolution-theory-and-the-sciences-a-critical-examination.html
Evolution Theory and the Sciences : A Critical Examination, sous la direction de Albrecht Graf von Brandenstein-Zeppelin & Alma von Stockhausen, Weilheim-Bierbronnen, Gustav-Siewerth Akademie, 2011, 480 p., ISBN 978-3-87336-410-3 (en anglais).