Partager la publication "La cellule, l’embryon … “quels chantiers” !"
Par Peroteau Jean-François
Jean-François Péroteau1
Résumé : Des briques lancées au hasard ne formeront jamais un mur. Un chantier de construction exige toute une organisation avec des responsables hiérarchisés en charge de chaque métier (maçonnerie, toiture, électricité, etc.). Il faut aussi un programme détaillé permettant à chaque corps de métier d’intervenir à un moment précis. Quand nous contemplons le développement d’un embryon, les mêmes règles d’organisation, donc les mêmes signes d’intelligences, se retrouvent avec toutefois une différence majeure : le chantier procède par additions coordonnées d’éléments externes, par empilage, tandis que l’embryogenèse se réalise de l’intérieur par « explosion ». Les agents sont tous issus du même ADN cellulaire qui multiplie et différencie ses productions pour qu’elles s’activent au fur et à mesure des besoins. Mais comment nier qu’une Intelligence pilote toute l’opération ?
Introduction
Il sera intéressant de comparer le déroulement d’un chantier immobilier avec celui d’un embryon, ou même d’une seule cellule, car, dans les deux cas, ils sont le fruit d’une somme d’intelligences.
Une unique cellule est déjà un univers extrêmement complexe avec ses usines de production, ses ateliers de fabrication de protéines (que sont les ribosomes), ses systèmes de réparation, ses usines de traitements des déchets (catabolisme), ses centrales à énergies (que sont les mitochondries). Tous ces ateliers doivent être opérationnels en même temps, même si leur apparition simultanée relève du miracle.
Les milliards de divisions cellulaires, lors de l’embryogenèse, se font dans un ordre très précis ; cela implique une programmation très rigoureuse pour l’entrée en scène des gènes de régulation qui, eux, vont activer ou désactiver les gènes de structure, lesquels donneront les protéines, les briques de base.
De la même façon que le planning d’un chantier traduit l’intelligence des architectes et du coordinateur des travaux, de la même façon que le programmateur d’une machine à laver n’a pu être conçu et imaginé que par un homme intelligent, de la même façon que dans un film, l’intelligence du réalisateur est partout, alors qu‘on ne le voit jamais sur l’écran, le déroulement d’un chantier, lui aussi, suppose une suite d’intelligences : celle du maître d’ouvrage qui l’a pensé, imaginé, voulu ; celle du maître d’œuvre (ingénieurs, architectes) qui l’a dessiné, planifié, programmé ; celle du coordinateur ou conducteur de travaux qui coordonne les différentes étapes, en anticipant en permanence ; celle du chef de chantier qui dirige et gère les besoins en personnel et matériaux divers ; celle des chefs d’équipes des différents corps de métiers, qui pilotent les ouvriers spécialisés.
Alors, pas de programme sans une intelligence »programmatrice » :
– pas de plan sans une intelligence »planificatrice » !
– pas de coordination sans une intelligence coordinatrice !
– pas de régulation sans une intelligence régulatrice !
1. L’embryogenèse
Le développement embryonnaire est un chantier particulièrement complexe, où nous voyons la nécessité d’une conception préalable, d’une planification, d’une programmation, avec une coordination parfaite de tous les gènes de régulation, ces conducteurs de travaux génétiques, qui vont activer tels ou tels gènes de structure, qui, une fois traduits, donneront telles ou telles protéines (les pierres de base), à tel endroit, à tel moment.
Parmi les 25 000 gènes du génome humain, chacun donne naissance à une ou plusieurs protéines (les pierres de la construction).
Cette fabrication est assurée par une machinerie génétique complexe, constituée de plusieurs centaines de molécules.
Si cette machinerie était livrée à elle-même, elle produirait simultanément toutes les protéines codées par l’ensemble des gènes, et la cellule deviendrait le siège d’une cacophonie moléculaire qui lui serait fatale. En pratique, seuls les gènes spécifiques de telle cellule de tel tissu (peau, foie, rein) sont activés, comme par exemple celui de l’insuline dans le pancréas.
C’est le même ADN
C’est le même ADN qui, de duplications en duplications, circule lors des nombreuses multiplications cellulaires ; un ADN, qui, grâce aux outils génétiques qu’il renferme (gènes régulateurs), va réveiller les gènes de structure, par l’utilisation des facteurs de transcription (protéines régulatrices)… Mais, qui, quoi, déclenche la transcription de ces gènes régulateurs ? Car c’est le même ADN qui est reprogrammé en permanence quand il passe d’un type cellulaire à un autre.
Le chantier embryonnaire
Ce chantier comprend trois tranches de travaux : le mésoderme qui donnera les muscles faciaux, le péricarde, le myocarde, l’endocarde ; l’endoderme qui donnera les poumons, le pharynx, l’œsophage, l’estomac, l’intestin, le foie et le pancréas ; l’ectoderme qui donnera la peau, le nez, l’oreille et les ganglions.
L’embryogenèse est une croissance par »explosion » (contrairement aux chantiers humains qui se réalisent par »addition » extérieure, »empilage » des différents matériaux), explosion où les cellules s’additionnent en partant du centre et en se différenciant selon la programmation de l’ADN.
Quelle prodigieuse complexité, quelle belle organisation que cet embryon, où tout va se mettre exactement à sa place ! Pourquoi l’œil ne se forme-t-il pas au milieu de la joue ? Pourquoi la forme des os est-elle si finement complémentaire ?
La communication intercellulaire
La signalisation cellulaire se réalise par un enchaînement d’actions bien orchestrées ; une molécule messagère (cytokine, interleukine, hormone) sécrétée par les cellules d’un organe sécréteur (glandes endocrines, surrénales, ovaires) va activer de façon spécifique et complémentaire le récepteur d’une autre cellule, récepteur qui va déclencher une cascade de réactions dont la dernière va provoquer la transcription de tel gène en protéine utile, ou bien jouer le rôle de messagère pour une autre cellule.
Au bout d’un certain nombre de multiplications, tel type cellulaire se différencie en un autre type cellulaire grâce à l’intervention des »gènes architectes ». Une telle organisation ne peut être le fruit du hasard ; pour que le métabolisme soit normal, il faut que les cellules fonctionnent en bon ordre ; si la communication est déréglée, survient le »cancer ». Pour gérer un tel réseau de communications, un grand principe régulateur est indispensable.
La régulation des gènes
La régulation de la transcription des gènes de structure est d’une complexité inouïe. Des enhanceurs (ou des silenceurs pour le blocage) sont des super activateurs, super accélérateurs qui vont agir sur des activateurs associés à des co-activateurs, associés eux- mêmes à des facteurs de transcription ; ce sont ces facteurs de transcription qui vont s’accoupler avec les séquences promotrices complémentaires, pour activer ou désactiver l’ARN polymérase, cette ouvrière spécialisée qui traduit l’ADN en ARN messager. Vue la complexité de la régulation de milliers de gènes d’une cellule animale, on réalise la nécessité d’un régulateur central, d’un coordinateur central de toutes les régulations particulières, d’autant plus que les gènes d’une même voie métabolique sont dispersés sur des chromosomes différents.
Les gènes homéotiques
Les gènes HOM ou HOX sont comme les conducteurs de travaux qui, dans un chantier, régulent le travail des ouvriers, selon leur spécialité (gros œuvre, plomberie, menuiserie, peinture, électricité), mais qui ont besoin d’être eux-mêmes régulés par des gènes de »polarité segmentaire », eux-mêmes régulés par des gènes “Per-Rule” (gènes de segmentation qui définissent le nombre de parasegments), eux-mêmes régulés par des gènes “Gap” (chacun des gènes de segmentation déterminant une région entière de l’organisme) ; il s’agit d’une cascade complexe de régulations qui ne peut, en aucun cas, résulter du hasard. Ainsi les gènes homéotiques vont contrôler le chantier de la tête de la Drosophile (6 segments céphaliques), le chantier du thorax (3 segments thoraciques), le chantier abdominal (8 segments abdominaux) et le chantier de l’extrémité postérieure (3 segments postérieurs).
Exemples
L’embryogenèse de l’Oursin est d’une complexité stupéfiante, avec 8 500 ARN messagers à chaque étape de son immense chantier ; il lui faut donc une super régulation, une super coordination de toutes les régulations ; ces ARN messagers donneront autant de protéines utiles pour le métabolisme.
Le cas de l’hémoglobine :le gène de la globine alpha est situé sur le chromosome 16, alors que le gène bêta est porté par le chromosome 11 ; comment, alors, dans cette génothèque gigantesque, si riche, deux gènes séparés par beaucoup de rayons sont-ils retrouvés et activés pour donner ensemble la même molécule d’hémoglobine ? Il faut une bonne organisation pour retrouver ces gènes dispersés !
L’exemple de la grenouille : comment expliquer la complexité et le déroulement de cette extraordinaire métamorphose de l’œuf en têtard, puis de ce dernier en grenouille adulte, sans l’action d’un Coordinateur, d’un super organisateur des travaux génétiques ! Travaux qui font passer des branchies respiratoires du têtard aux poumons de la grenouille.
Les profonds remaniements anatomiques correspondent à autant de remaniements chromosomiques dans le même ADN, mais ces remaniements doivent être dirigés, car laissés à eux-mêmes, ils donnent des phénotypes monstrueux et des êtres handicapés… Dans cette métamorphose du têtard à la grenouille, l’hormone thyroïdienne T est comme le déclencheur et le conducteur de travaux génétiques, physiologiques, organiques, en orchestrant l’apparition des pattes antérieures et la régression de la queue.
Les aveux
Malgré la volonté farouche d’écarter systématiquement toute finalité et tout déterminisme, les auteurs les plus scientifiques ne peuvent s’empêcher de s’exprimer en termes »anthropomor- phiques » :
Nicole Le Douarin (professeur honoraire au Collège de France), dans Des chimères, des clones et des gènes, (Paris, Éd. Odile Jacob, p. 249-290), s’exclame : « On ne peut qu’être émerveillé par cette »orchestration » si complexe et si précise » ! »
James D. Watson (prix Nobel de médecine), dans Biologie moléculaire du gène (Paris, Éd. Pearson, 2012, 6e édit., p. 772), écrit (en collaboration avec Hopkins) : « Au sujet de la synthèse des ribosomes […], il doit certainement exister un mécanisme »ingénieux » pour »coordonner » la production de tous leurs constituants » ;et, à la page 911, les auteurs ajoutent :
« L’expression de nombreux gènes doit être »minutieusement coordonnée ». »
Jean-Claude Beetschen, dans Génétique du développement (Paris, PUF, 2006, p. 65), remarque : « L’agencement précis de divers types de cellules différenciées, les unes par rapport aux autres, constitue un »patron » […] ; la formation du patron obéit à un »déterminisme rigoureux ». »
Concluons :Seul un Principe intelligent, extérieur au vivant, peut être à l’origine d’un ensemble aussi complexe de régulations, d’activations (ou d’inhibitions) au bon endroit, au bon moment. Les protéines régulatrices viennent de gènes qui doivent eux-mêmes être régulés. Quid ?
On se trouve devant le problème de la poule et de l’œuf, quand on réalise que l’ADN ne peut être traduit que par des molécules enzymatiques issues de lui-même.
Ce sont : »hélicase » qui ouvre, »primase » qui amorce, »polymérase » qui copie, »ligase » qui referme.
Comment l’ADN était-il traduit avant l’apparition des gènes de ces enzymes indispensables à sa traduction ? Tout se passe donc comme s’il fallait à tout prix que tous les enzymes fussent en place »en même temps », même si cela relève du miracle2.
2. Le chantier immobilier
Le chantier a d’abord été décidé, pensé, imaginé, conçu pour tels buts, tels besoins par le maître d’ouvrage. La construction complète d’un immeuble, d’une école, se réalise grâce à une suite d’intelligences dans la succession des étapes, de la conception à la remise des clefs. On est en présence d’une véritable hiérarchie d’intelligences ; celle du maître d’ouvrage, du maître d’œuvre, du coordinateur des travaux, du chef de chantier, des chefs d’équipe et des ouvriers spécialisés.
Le maître d’œuvre correspond à l’intelligence des architectes et des ingénieurs qui dessinent les plans du chantier en fonction des besoins exprimés par le maître d’ouvrage ; c’est aussi l’interface entre le client et les entreprises.
Le conducteur ou coordinateur des travaux. Son intelligence va planifier l’entrée en scène de telle entreprise, de tel corps de métier (plomberie, réseau EDF, menuiserie, PVC, sanitaire, multimédias), va favoriser le contact inter-entreprises de façon à ce qu’elles ne se gênent pas ; il définit et gère le programme d’exécution, les moyens matériels et humains, les matériaux et les équipements, et travaille en collaboration avec le chef de chantier.
Le chef de chantier : son intelligence gère les différents corps de métier en collaboration étroite avec le coordinateur des travaux (terrassement, gros œuvre, charpente, menuiserie, plomberie, électricité, peinture etc.) ; il organise le travail grâce à des plans d’actions précis.
Les chefs d’équipe gèrent les ouvriers spécialisés, les activent ou les désactivent selon les besoins et l’évolution des travaux.
Exemples d’actions anticipatoires:
Le conducteur de travaux, en étroite collaboration avec le chef de chantier, doit »anticiper » la pose des différents câblages, des différents réseaux (fils électriques, fils du multimédias, comme les câbles de télévision, internet, téléphone), tuyaux de chauffage, de ventilation, AVANT la pose des faux plafonds. L’intelligence anticipatoire fera poser les menuiseries extérieures avant la pose des cloisons-plâtres, mais, d’abord, elle doit prévoir la pose des différentes gaines (eau potable, eaux usées, gaz, électricité, raccordement multimédias), AVANT que la dalle de béton ne soit coulée. L’intelligence anticipatoire est la clef de la réussite d’un chantier.
3. Comparaison des deux “chantiers”
Il est tentant de comparer le déroulement des deux types de chantier : le chantier d’un immeuble; le chantier cellulaire (ou le chantier embryonnaire). Dans les deux chantiers, on assiste à une suite d’actions intelligentes ; dans l’un, il y a activation séquentielle des entreprises, des différents corps de métiers, et, dans l’autre, activation séquentielle des gènes de régulations sur les gènes de structure.
Le noyau de la cellule est le bureau central où sont conservées toutes les données ; c’est le cabinet d’architectes qui renferme les plans de construction.
Les cellules différentes se reconnaissent entre elles, car elles s’envoient des messages par molécules interposées (hormones, cytokines).
Aujourd’hui, grâce aux technologies de la communica- tion, les différents corps de métiers communiquent entre eux et avec le coordinateur de travaux (téléphone, fax, courriel, textos, mms, Skype). Les chefs d’équipe s’entendent entre eux pour caler leurs interventions.
De même, une fois tel tissu réalisé, nombre de ses gènes actifs sont désactivés, pendant qu’une induction est lancée aux cellules adjacentes, périphériques, pour élaborer un nouveau tissu grâce au réveil de nouveaux gènes.
L’embryogenèse est réalisée de l’intérieur, par »explosion », depuis le centre de l’ébauche, où ce sont les différents corps cellulaires qui s’activent mutuellement au temps T, après X multiplications, où l’ADN est reprogrammé en permanence, où certains gènes sont verrouillés ou réveillés. Remarquons que c’est toujours le même ADN, celui de la première cellule !
Les constructions humaines, elles, sont réalisées par »addition », empilage ; la dalle de béton coulée et séchée aura les murs porteurs sur elle, et ces derniers supporteront le toit. C’est en cela que les deux chantiers sont différents : »explosion » pour l’un, et »empilage », »implosion” pour l’autre.
Conclusion
L’idée que révèle l’étude d’un mécanisme biologique, ou l’examen d’un chantier immobilier, préexiste à sa réalisation. Le monde vivant est rempli de réalisations ingénieuses, nécessitant une Pensée hors-pair, une conception hors-pair. Le programmateur dans une machine à laver n’est pas intelligent par lui-même, mais reflète l’intelligence de celui qui l’a conçu et programmé. Ainsi, on remonte de l’œuvre à l’ouvrier, de l’effet à la cause, comme l’anthropologue remonte de l’outil à l’homme intelligent qui l’a conçu.
Ce ne sont pas des millions d’années d’erreurs, de tâtonnements, de mutations nuisibles et aléatoires qui auraient abouti à une si belle et si complexe organisation cellulaire, tissulaire, organique. La nécessité d’une Intelligence prévoyante, prévisionnelle, planificatrice, anticipatoire, s’impose dès le départ.
Le chantier d’un immeuble ne peut être réalisé sans l’action cohérente d’un architecte, d’un coordinateur de travaux et d’un chef de chantier. Même les scientifiques les plus rationalistes ne peuvent s’empêcher d’utiliser des termes anthropomorphiques, comme »orchestration », signaux, messages, architecte.
Ainsi Jean Frezal, dans Hérédité humaine (Paris, PUF, coll. “Que-sais-je ? 550”, 1993, page 101): « Un ensemble si complexe et si admirable d’opérations exige une »programmation rigoureuse » […]. Ces opérations sont »ordonnées » dans le temps et dans l’espace […]. Le développement est commandé par un »organisateur ». »
Armand de Ricqlès, dans „Embryon et ancêtres“(Science & Vie, page 112) : « L’ontogenèse apparaît comme une cascade d’événements successifs rigoureusement programmés, et causalement »coordonnés » dans l’espace et dans le temps. »
Finalement, on réalise la nécessité impérieuse d’un principe supérieur de régulation, qui supervise l’ensemble des activités métaboliques, des très nombreuses réactions biochimiques, toutes les régulations particulières de la cellule; parfois, il faut 2 300 gènes pour que telle structure se fasse.
De même, dans un chantier immobilier, il faudra un coordinateur et un chef de chantier pour réguler l’entrée en scène de tous les corps de métier (terrassement, fondations, gros œuvre, menuiserie, électricité, multimédias, etc.). La nécessité de ce principe supérieur est confirmée par le comportement des gènes architectes, des gènes homériques ; en effet, lorsqu’ils sont laissés au hasard, ils donnent des effets handicapants et monstrueux. Il n’est pas »a »-scientifique (avec alpha privatif) de reconnaître la nécessité de ce Principe supérieur dans toutes les horloges biologiques de l’embryogenèse ; je n’ai pas vu les architectes qui ont dessiné les plans, le coordinateur qui a planifié et coordonné l’ensemble des étapes du grand chantier de l’immense pont d’Aquitaine, mais mon intelligence ne peut que conclure à la nécessité de leur implication.
J’ai sous les yeux l’article avec photo de l’AGV, l’Automotrice à Grande Vitesse, qui montre que 320 intelligences ont été nécessaires pour la réaliser, sans parler des centaines d’autres qui furent nécessaires aux progrès de la technologie dans les décennies précédentes… en mécanique, en électronique et en matériaux divers (Sud-Ouest du mercredi 14 mai 2008).

Les pages 102 et 103, du Paris Match du 2 au 8 octobre 2008 (ci-dessous), nous montrent la Mégane 3, entourée de tout le personnel technique et du président de la marque Renault, créatrice d’automobiles.

Quand on réalise le nombre d’intelligences qu’il a fallu pour réaliser cette voiture, on ne voit pas comment le hasard aurait pu réaliser, seul, des structures vivantes ultra sophistiquées, bien plus complexes que la Mégane 3.
L’embryogenèse est un immense chantier, plus complexe encore (200 grands types cellulaires différenciés) où la cascade d’inductions ou de répressions est savamment orchestrée, planifiée, coordonnée. Une telle complexité ne peut obtenir un résultat aussi cohérent et harmonieux sans une programmation des plus ingénieuses ; parler alors de hasard est une »insulte à l’intelligence ».
Pour conclure sur notre comparaison, nous dirons :
Aux gènes de structure, correspondent les ouvriers, aux protéines correspondent les matériaux de construction, aux gènes de régulation correspondent les conducteurs de travaux et les chefs de chantier.
Cependant, des différences existent entre les deux types de chantier ; si l’embryogenèse se réalise par explosion organique, la construction se fait par addition, empilage.
Dans les deux types de chantier, une somme d’intelligences est nécessaire. Ainsi dans le vivant, »tout est fait pour » : si le scientifique ne voulait pourtant faire aucune référence à la finalité, il sera pour le moins tenu de dire »mystère » et non »hasard ».
(Remerciements aux architectes, ingénieurs, coordinateurs de travaux et chefs de chantier qui m’ont aidé à mieux comprendre la réalisation complète d’un ouvrage immobilier.)
1 Ayant travaillé comme biologiste dans un laboratoire de Bordeaux, J.-F. Péroteau a écrit divers ouvrages dénonçant l’évolutionnisme. On se reportera aussi à la conférence donnée au colloque du CEP en 2009 : « Les mutationsdans l’impasse » (CD 0906).
2 Ndlr. Plutôt que de « miracle », il s’agit simplement d’une création ex nihilo. Dieu, Lui, à la différence de l’homme, crée d’emblée des êtres complets, achevés, adultes et opérationnels.