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Par Fabe H.

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En 1905, dans sa Conversion d’Alceste, Georges Courteline avait imaginé le ralliement – le temps de s’attirer les pires catastrophes – du Misanthrope de Molière à la tolérance de son ami Philinte.

Notre amie Hélène Fabe nous propose aujourd’hui une tout autre « conversion » : celle d’Alceste, égaré par sa phobie de l’humanité, à la dictature sanitaire ! Et c’est Philinte qui défend les droits de la liberté.

Alors que même en l’absence de tout danger et de toute contrainte, un certain nombre de nos concitoyens s’obstinent à se museler, cet avertissement, plaisamment troussé, ne paraît pas inutile… 

La conversion d’Alceste

Pour fêter dignement Molière,
En cette année d’anniversaire1,
S’amuser par le jeu de la comparaison,
Peindre ses personnages en nouvelle version,
La conversion d’Alceste est un titre, ma sœur,
Dont vous allez goûter, j’espère, la saveur.
Le voici devenu un fol atrabilaire,
Converti à la dictature sanitaire.

Philinte

Qu’est-ce donc, qu’avez-vous ?

Alceste

Laissez-moi je vous prie !

Philinte

Mais encore, dites-moi, quelle bizarrerie ?

Alceste

Laissez-moi là, vous dis-je, allez-vous museler !

Philinte

Mais on entend les gens au moins sans se fâcher !

Alceste

Moi, je veux me fâcher et ne veux rien entendre !

Philinte

Mais pourtant, à la fin, il faudrait nous comprendre,
Que me reprochez-vous ? Il convient de le dire :
Pourquoi me museler, permettez-moi de rire !

Alceste

Allez, vous devriez mourir de pure honte !
Refuser un vaccin ! Qu’est donc à votre compte
L’effort du président afin de nous sauver ?
Il n’est pas lieu vraiment de se scandaliser ;
Monsieur Véran l’a dit : « Trop de contaminés,
Vacciner le public en sa totalité
Est l’unique devoir et la nécessité
Où se trouve aujourd’hui un bon gouvernement. »
Il vous donne, il me semble, un choix encourageant :
De préférer Pfizer à Astra-Zeneca,
Ou même, si l’on veut, il y a Moderna !
Morbleu, c’est une chose indigne, impardonnable
De refuser ainsi une loi secourable !

Philinte

Tous les pauvres mortels sans nulle exception
Sont donc soumis de force à cette injection ?!
Ne pouvez-vous donc pas, à la fin, reconnaitre
Que notre liberté en souffre, et que peut-être
S’il est des bien portants (et des immunisés),
Faut-il comme porteurs de virus les compter ?!
Je veux qu’on me distingue et je ne souffre pas
Qu’au nom d’ÉGALITÉ on nivelle au plus bas,
Car ce n’est pas d’hier et l’on y croit encore :
« Tout bien portant est un malade qui s’ignore. »
Pour moi je n’entre pas dans cette dictature.
Je sais bien que le risque est la loi de nature,
Mais gouverner le monde en répandant la peur,
C’est indigne de l’Homme (et un manque de cœur).
On sauve de la mort en empêchant de vivre,
De l’acte responsable ainsi l’on vous délivre.
Est-ce là la sagesse et la FRATERNITÉ
De dévoyer autant ce mot de LIBERTÉ !

(Sartrouville, le 15 janvier 2022)


1 Pour le 400e anniversaire de la naissance de Molière.

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