L’anisotropie de l’espace, de Maurice Allais

Par Jean de Poncharra

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 « L’anisotropie de l’espace1  ».

          Comme annoncé dans le n° 1 du Cep, cette recension tente de condenser en trois pages cet important ouvrage de 757 pages sur un sujet difficile et controversé. Voilà tâche peu aisée et le lecteur me pardonnera de ne pas être exhaustif.

            La prochaine parution chez le même éditeur du tome 2 « Compléments expérimentaux et théoriques » répondra aux questions que l’on peut se poser sur le détail des expériences. Un sommaire succinct de cette deuxième partie se trouve pages 28 à 33 du tome 1.

            L’auteur nous prévient de l’absence d’une interprétation d’ensemble ou d’une construction théorique explicative des résultats expérimentaux, vu la complexité des phénomènes en jeu.

Des mesures complémentaires sont nécessaires.

          Les objectifs de cette première partie sont donnés page 41 :

        – synthèse de la série d’expériences sur le pendule à support anisotrope (1954-60), sur le pendule à support isotrope (1959-60), sur les visées optiques sur mires et sur collimateurs (1958-59).

       – analyse d’expériences antérieures de visées sur mires par F. Esclangon (1927-28) et d’interférométrie par D.C. Miller (1925-26).

       – mise en évidence des corrélations et concordances des ces différentes expériences, entre elles et avec les données astronomiques.

            Ces expériences ont en commun un grand nombre d’observations, 24 heures sur 24, sur une longue durée.

            Un soin extrême a été apporté  dans l’élimination ou la réduction des effets parasites possibles (influence mécanique du support et de son inclinaison, du bâtiment, de la température, de la pression atmosphérique, de la déclinaison magnétique, de l’activité solaire etc…).

            Des mesures en parallèle ont été faites à 57 m sous terre pour limiter les influences extérieures. Avec toujours le même résultat : variation périodique des azimuts du plan d’oscillation du pendule de périodes 24 h et 24 h 50 mn. Ces oscillations ne sont pas explicables par les théories actuelles de la gravitation et semblent indiquer une anisotropie de l’espace contradictoire avec les postulats de la relativité. Ces mêmes variations se retrouvent dans les expériences de Miller : les résultats repris par M. Allais avec le même traitement harmonique et statistique montrent une périodicité pour les paramètres vitesse et azimut mesurées avec l’interférométre. L’auteur, à l’instar de nombreux physiciens, considère l’existence de l’éther comme incontournable. Si ces expériences reprises aujourd’hui avec les moyens modernes d’acquisition automatique des mesures et de traitement étaient confirmées, elles porteraient un coup mortel à la théorie de la relativité. Les spécialistes de la question pourraient faire remarquer qu’il ne s’agit pas là du premier coup mortel et que la survie de certaines théories n’a rien à voir avec l’esprit scientifique mais plutôt avec l’endoctrinement des esprits.

            Cet ouvrage a le mérite d’exposer l’existence d’expériences troublantes, de montrer l’ostracisme du milieu scientifique, opposé au véritable débat d’idées. L’auteur émet le voeu de voir ces expériences reprises à grande échelle pour confirmer ou infirmer les résultats. Nous pensons que cela est possible, mais uniquement par un financement de type « mécénat » désintéressé, à l’abri des pressions et des coups bas. Rendons hommage aux multiples talents de Maurice Allais : expérimentateur hors pair, mathématicien de haut niveau, physicien à la curiosité et à l’intuition sure, sans parler de ses travaux en économie.

            Mais nous ne suivrons pas l’auteur dans le choix de Galilée pour illustrer le savant persécuté. Le lecteur intéressé pourra consulter le livre du Dr. Philippe DECOURT, « Les vérités indésirables » (1989), qui restitue une vérité historique connue d’un très petit nombre.

            Les deux parties de ce livre s’intitulent : « Faut-il réhabiliter Galilée ? » et « Comment on falsifie l’histoire : le cas Pasteur ».

            Maurice Allais s’est penché sur les variations périodiques des paramètres mesurés par Miller. Nous pensons que toutes les expériences de type interférométrique (Mascart, Michelson- Morley, Piccard, Gale, Sagnac, Miller) devraient être reprises dans des conditions expérimentales susceptibles d’augmenter notre connaissance de la composition de la vitesse de la lumière avec la vitesse de déplacement de la terre. Ainsi que la vérification des hypothèses émises sur l’entraînement de l’éther par la terre. Par exemple, des mesures à 300 km d’altitude (navette spatiale) pour le vent d’éther, des mesures simultanées dans deux laboratoires situés aux antipodes, pour le déplacement de tout le système solaire, à différentes latitudes et altitudes, de jour et de nuit, à six mois d’intervalle. Bien sûr, les expérimentateurs pourraient en profiter pour prévoir des enregistrements automatiques sur une année entière du mouvement du pendule, de visées sur mire, d’interférométrie et de gravitation en un même laboratoire. Les moyens de climatisation, d’isolation des vibrations, de mesures des variations des facteurs pouvant affecter les expériences, sont bien maîtrisés actuellement. Il reste toujours la possibilité d’une influence encore inconnue et que ces expériences aideront à cerner, si elle existe. Si le monde scientifique montre une telle réticence à entreprendre des expériences complètes, c’est qu’il devine intuitivement qu’elles ébranleront les montages théoriques actuels. Maurice Allais en a fait l’amère expérience. Par contre, les milliards coulent à flots pour les expériences « correctes » du CERN, en particulier pour le LHC (Large Hadron Collider), avec l’annonce récente de la participation américaine à ce gigantesque projet.

            En complément on pourra consulter le livre de Maurice Ollivier « Physique moderne et réalité » (Ed. du Cèdre, Paris, 1962) ainsi que Science et Foi, numéros 3 (expériences de Michelson), 15, 17 et 23 (éclipses de soleil).

1 Sous-titre : « La nécessaire révision de certains postulats des théories contemporaines ». Tome 1 : « Les données de l’expérience ». Editions Clément Juglar (1997).

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