Partager la publication "Linceul de Turin : sur les traces de la Résurrection"
Par Clercq Dr Jean-Maurice
BIBLE
« Le ciel et la terre passeront ; mes paroles ne passeront pas »
(Mt24, 35).
Résumé : On a l’habitude d’observer les images présentes sur le Linceul de Turin comme des traces-témoins de la Passion de Jésus. Les conférences et les expositions détaillent toujours ce point de vue après avoir démontré l’authenticité de la relique par la conformité totale des blessures que l’on peut y observer avec les textes évangéliques sur la Passion de Notre Seigneur.
Cependant les deux images (de face et de dos) contenues sur le Linceul se prêtent à une seconde lecture révélant des éléments mystérieux et des interrogations qui ne peuvent qu’évoquer la Résurrection. Cette seconde lecture permet de conclure que les images du Christ sur le Linceul de Turin, bien plus que celles des tortures de la Passion de Jésus sur un corps entre les mains de la mort, seraient plutôt celles de Jésus se relevant d’entre les morts, celles du Christ « entrant en Résurrection ». Pour cela, il convient d’examiner sous cet angle un certain nombre de détails dont les anomalies vont guider notre réflexion.
TÉMOIN DES SOUFFRANCES DE LA PASSION,
LE LINCEUL DE TURIN EST AUSSI INTRODUCTION
AU MYSTÈRE DE LA RÉSURRECTION DU CHRIST
Le Linceul de Turin, par lui-même, est un linge éminemment énigmatique. Les deux images dont il est porteur interrogent notre intelligence et il convient de les décrypter. Tout le monde a déjà compris, depuis 1898 – date de la première photographie – que ces images étaient une inversion chromatique de couleur, une sorte de négatif photographique. Notion que comprennent les générations ayant utilisé des appareils photographiques contenant une pellicule négative, notion actuellement incompréhensible chez les jeunes qui ne connaissent que la photographie numérique et ses pixels. Les deux images du Linceul, une fois l’inversion de couleur opérée, montrent le corps d’un homme vu de face et de dos, portant des traces de tortures conformes aux récits évangéliques et permettant ainsi de confirmer son identification traditionnelle avec Jésus de Nazareth, « mort sous Ponce Pilate ».
Le confirment : les études menées sur la toile (avec son type de tissage et de rouissage typique de la Palestine), la présence de fibres de coton caractéristiques de Mésopotamie, les pollens originaux ne se trouvant que près de la mer Morte et de la vallée du Jourdain au printemps, la présence d’éléments sanguins humains de groupe AB, la présence d’aragonite au niveau du nez, des genoux et des pieds (roche spécifique provenant des pierres calcaires des carrières de Jérusalem ayant servi pour la construction de la ville), les traces de la flagellation par un fouet romain et de la couronne d’épines, l’enclouage des mains et des pieds, ainsi que le côté du thorax perforé par un coup de lance romaine donné sur un corps sans vie. L’ensemble de toutes ces découvertes, que nous ne détaillerons pas dans cet article, présente des indices d’authenticité de la relique comme aucune pièce archéologique n’en possède.
Cependant, pour que l’on puisse envisager la « Résurrection », il faut qu’il y ait eu « mort », ce que certains contestent encore !
Pour rappel : la plaie du cœur, « signe » la mort effective et officielle de Jésus.
Le coup de lance, porté sur le côté droit entre la cinquième et sixième côte, a perforé le poumon droit avant d’atteindre l’oreillette droite du cœur. Celle-ci, juste après la mort, contenait encore du sang avec une certaine pression orthostatique, qui le fit gicler le long de la lance et le fit sortir avec le liquide pulmonaire incolore sans avoir eu le temps de se mélanger. Cette évacuation de sang post mortem, au contact de l’air, coagule très rapidement dans les secondes qui suivent. Tout cela se trouve parfaitement visible sur le Linceul. De plus, la plaie formée par le coup de lance, restée béante en gardant le souvenir du passage d’un fer de lance romaine, indique que le coup a été porté sur un corps déjà mort.
Devant cette double confirmation objective et observable de visu, nul ne peut donc contester la mort du Christ sur la croix, ni affirmer, sans déni ni hypocrisie mensongère, un évanouissement de Jésus, puis sa réanimation, tout aussi hypothétique, opérée par les disciples pour faire croire à une résurrection. Ce genre de théorie stupide se trouve encore véhiculé. Ce petit point préalable sur le sujet de la mort du Christ n’était peut-être pas inutile.

Plaie du côté
LES ANOMALIES SCIENTIFIQUES INEXPLIQUÉES DU LINCEUL
1. L’état admirable de conservation du sang, de la toile et des images
1-1. Le sang : ce qui frappe, lorsque l’on voit pour la première fois le Linceul à Turin lors d’une ostension, c’est la fraîcheur des traces sanglantes de la Passion, qui présentent l’apparence d’un saignement dans un état de fraîcheur remarquable un sang presque rosé, n’ayant pas encore atteint le stade où il devient marron foncé en séchant. Le Pr Lucotte avança que cela aurait pu être dû au taux élevé d’urée dans le sang de Jésus. Hypothèse qui demanderait à être confirmée par des expérimentations et que nous ne retenons pas en leur absence, car nous pensons que la chaleur de l’incendie de Chambéry aurait dû noircir ces traces ensanglantées.
1-2. La toile : pliée en 48 épaisseurs dans son reliquaire, la toile a subi un chauffage qui a pu monter, lors de l’incendie de Chambéry en 1532, jusqu’à 183°1, température ambiante dans le reliquaire, qui a pu durer un certain temps2 lors de l’incendie de Chambéry en 1532. Cette cuisson aurait dû altérer la qualité des résidus sanguins ainsi que celle des images qui auraient dû se détériorer partiellement, voire s’effacer totalement, surtout si elles avaient une coloration d’origine végétale. La toile aurait dû aussi subir un lent processus de destruction des fils du tissage par cuisson, suivi d’une désagrégation au fil des années.
D’une manière générale, le lin traverse mal les siècles :
– aux Invalides, les drapeaux provenant des victoires napoléoniennes tombent en loques ;,
– un mouchoir de lin ensanglanté datant de 1832, sur lequel j’avais eu à faire des prélèvements3 dans le cadre de recherches au début des analyses génétiques – mouchoir pourtant conservé dans de bonnes conditions à des fins judiciaires, à l’abri de l’air, de la lumière et des manipulations –, se trouvait en état de loque, en début de décomposition, et le sang se présentait sous forme de taches noirâtres alors qu’il provenait d’un individu décédé des suites d’une agression et d’une fuite.
– les bandelettes des momies égyptiennes, imprégnées d’essence balsamique, pourtant conservées dans des conditions idéales, tombent aussi en loques entre les mains des archéologues.
1-3. L’image de la Sainte Face : lorsqu’on la regarde, on est frappé par la majesté paisible et la sérénité du visage, ce qui entre en contradiction avec celui d’un homme décédé suite à des sévices et des tortures de grande intensité, qui auraient dû y imprimer leurs stigmates.
L’excellent état des résidus sanguins, la conservation et la qualité des images et de la toile du Linceul, ainsi que la sérénité du visage sont considérés par de nombreux scientifiques comme un cas unique, non reproductible en sa totalité. Pour le chrétien, cela apparaît comme phénomène miraculeux après ses vingt siècles d’histoire mouvementée, pouvant donc être attribué au fait historique de la Résurrection de Notre Seigneur.
2. La présence et la persistance de deux images (faciale et dorsale) sur le Linceul est inexplicable
2-1. Les images sont le fruit d’une inversion chromatique, en quelque sorte un « négatif photographique ».

2-2. L’origine de la pigmentation des images.
Malgré de nombreuses recherches, aucune cause naturelle à l’origine de l’image n’a pu être mise en évidence. L’absence de colorants, de pigments, de produits chimiques, d’une inter-réaction de la toile avec la sueur, d’éventuelles plantes aromatiques ou d’onguents qui auraient pu être appliqués sur le corps ou sur le lin, l’absence de distribution directionnelle (coup de pinceau) et de modification colorimétrique (uniformité de la couleur modifiée) excluent formellement toute intervention humaine ou naturelle. Il y a, sur ce sujet, un consensus général des spécialistes.
3. La particularité des images est incompréhensible
3-1. Le rendu de l’image
Les images sont superficielles (quelques microns) ; elles ne traversent ni la toile ni les traces de sang. On sait actuellement qu’au niveau des images, les fibrilles superficielles des fils de lin de la toile ont subi une modification de couleur unique très sélective sur certaines parties de la longueur de ces fibrilles superficielles. Cela est dû à une modification chimique de la cellulose du lin, une oxydation acide avec déshydratation, proche d’un phénomène d’oxydo-réduction/racémisation, dont on ignore totalement la cause. Seules les fibrilles superficielles sont affectées, sur quelques microns d’épaisseur, en présentant une sorte de racornissement. La perception des images n’est réalisée que par leur concentration sélective – comme en typographie sur les photos des journaux en noir et blanc, dont les nuances de grisé se font par la concentration de points noirs ou blancs.

3-2. Les caractéristiques chromatiques des images
- L’apparence d’un négatif photographique
Comme nous venons de le voir, les deux images du corps présentent les propriétés voisines d’un négatif photographique avec son inversion chromatique. C’est cette inversion chromatique utilisée en photographie qui avait permis de découvrir cette propriété des images en 1898, lors du premier cliché photographique du Linceul.

– L’apparence de la tridimensionnalité
Le Français Paul Gastineau la découvrit en 1973 grâce à une machine de son invention qui, à partir d’une photographie de la Sainte Face, la reproduisait en relief par gravure. Il montrait ainsi un rapport de profondeur sur les images selon les différences de densité colorimétrique. Par la suite, les traitements d’images du Linceul par informatique, à partir de 1978, confirmeront cette découverte (John Jackson, Tamburelli, Thierry Castex).

Faisons remarquer qu’un appareil photographique ordinaire est incapable de prendre des photos tridimensionnelles. Au début de la conquête spatiale, les appareils photographiques à pellicule chromatique inversée (négatif couleur) permettant de prendre des photos en relief des planètes, à partir de satellites, requéraient les conditions suivantes :
- l’appareil doit être à grande distance de l’objet visé ;
- la source lumineuse elle-même devait être à l’infini et de l’appareil photographique et de l’objet éclairé et photographié.
Conditions qui, appliquées au Linceul, sont irréalisables dans le Saint-Sépulcre.


(Source : cliché Thierry Castex, 2011)

Reproduction artistique relativement exacte de la position du corps contenu dans le Linceul à partir des taches de sang et des images tridimensionnelles
LES PROBLÈMES POSÉS PAR L’EXAMEN ATTENTIF DES IMAGES
À l’examen attentif des images du Linceul, apparaissent les anomalies suivantes :
- l’absence d’images latérales du corps ;
- la non-superposition anatomique exacte des images avec la carte sanguine ;
- l’absence de déformation des images, alors que la toile a enrobé le corps entier ;
- un corps mystérieusement disparu sans laisser de traces sur la toile (sans putréfaction ni étirements ou arrachements des fils collés au corps);
- une position spatiale verticale et en apesanteur du corps à l’intérieur du Linceul !
1- Absence d’image des côtés du corps
La toile enrobait le corps par enroulement, c’est-à-dire qu’elle était en contact avec toute la surface corporelle, aussi bien au sommet de la tête que sur les côtés. Nous devrions donc avoir des images de tous les côtés du corps. Mais celles-ci sont inexistantes.

L’observation de l’écoulement sanguin sur le Linceul, au niveau du coude droit et du pied droit, confirme un étroit contact du linge enroulé sur tout le corps et l’absence d’images latérales à ce niveau.

Bien que la toile fût au contact du sommet de la tête, il y a une absence d’image entre le devant et l’arrière du corps. Donc se confirme une continuité d’absence totale d’image latérale de tout le corps.

L’observation d’écoulements sanguins conformes aux lois de la pesanteur confirme leur formation lorsque le corps était couché sur la dalle funéraire et que les taches de sang s’imprégnaient sur le lin par un contact étroit avec le corps.


2. Non coïncidence des taches sur le Linceul avec l’anatomie du corps
La toile était bien au contact du visage qui est de forme arrondie, donc en enroulement.
Les écoulements sanguins (au niveau des cheveux sur l’image) se situent en réalité sur le corps au niveau des joues et du côté du visage.

Repositionnement géométrico-anatomique des taches de sang.
Le sang imprégna la toile qui était en enroulement. La toile une fois mise à plat, les taches de sang s’écartent de l’axe du visage et, en superposition avec l’image, donnant ainsi l’illusion de se trouver sur les cheveux.

La non coïncidence exacte de l’emplacement des taches de sang avec les images du Linceul indique qu’il y a en réalité deux cartes : l’une sanguine, l’autre présentant deux images en inversion chromatique avec codage tridimensionnel, cartes qui ont été réalisées en deux temps différents, comme nous allons le voir plus loin.
Nous constatons donc une non-superposition exacte de la carte sanguine avec la carte anatomique.
Il existe un consensus des spécialistes du Linceul sur ce sujet.
3. Absence de déformation sur les deux images
Une fois mise à plat, la toile ayant enrobé la face devrait montrer une image ayant subi une déformation dans le sens de la hauteur, mais surtout de la largeur : le visage devrait être grotesque, élargi ; ce qui n’est pas le cas car toutes les proportions harmonieuses s’y retrouvent exactement4.
Des observations précédentes, il se déduit d’une manière contraignante que :
- Les taches de sang se sont produites au contact du corps martyrisé.
- Les deux images n’ayant subi aucune déformation (au contact du corps, elles devraient être bien plus larges que celles que nous voyons, en raison du nécessaire déroulé du linge), il s’en déduit que la toile était à plat, tendue comme un écran, au moment de la formation des deux images, afin de ne pas présenter de déformation. Les images apparaissent comme si elles avaient été « projetées orthogonalement et imprimées » sur la toile du Linceul tendue, à plat, comme un écran, ce qui a permis de conserver au corps sa forme harmonieuse, grâce aussi à l’absence d’images latérales.
Tous les sindonologistes s’accordent sur ce sujet en parlant de « projection orthogonale de l’image du corps sur la toile », les deux pans de celle-ci étant tendus roidement, en dessus et en-dessous, en parallèle, à la manière de la reproduction suivante (les deux lignes ocre) :



À droite, la même image que ci-dessus, à gauche, mais déformée en tenant compte de l’enroulement de la toile autour du visage selon le schéma en bas à gauche.
Résumons donc ces conclusions importantes :
- La formation des taches de sang s’est effectuée en premier, la toile étant au contact du corps, une fois celui-ci mis en son linceul dans le tombeau.
- Les images de types empreintes négatifs-photographiques se sont donc effectuées dans un deuxième temps, toile tendue bien à plat.
Comment ces images ont-elles pu s’imprimer sur le tissu ? Quelle est la nature du rayonnement « cohérent » qui a été le support de la projection de l’image sur la toile ? De plus, les images, pour avoir un codage du relief et une absence d’images latérales, correspondent mathématiquement à une formule de premier contact du corps avec la toile, comme si le corps traversait la toile en se séparant en deux, le côté antérieur d’une part et le côté postérieur d’autre part, afin de donner deux images ! Autant d’énigmes qui ne sont pas près d’être résolues.
4. Un corps disparu mystérieusement
– En ne laissant aucune trace d’étirement des fils sur les caillots sanguins.
Là encore, aucune hypothèse n’a pu être apportée pour expliquer ce que l’on a pu constater sur les écoulements de sang, même sous un fort grossissement.
À la suite d’une blessure qui saigne, s’installe d’abord le stade de l’hémostase, destiné à arrêter le saignement et à permettre au clou plaquettaire de se former. La coagulation peut alors commencer, soit 3 à 6 minutes après le début d’une simple blessure. Dans le cas du Linceul, il y eut certainement une perturbation de l’hémostase liée à l’hématidrose (la sueur de sang de Gethsémani), à la transpiration liée aux différents sévices et à l’hyperthermie du corps du Sauveur (supérieur à 40°) peu avant de mourir sur la croix. Cela pour faire comprendre que le sang écoulé du corps de Jésus lors des premiers sévices (couronne d’épines) avait eu largement le temps de coaguler. Mais les écoulements sanguins post-mortem des plaies de la crucifixion, ainsi que le sang et les exsudations dont la coagulation n’était pas terminée lors de la mort de Jésus, avaient le temps de bien imprégner la toile du Linceul, même s’ils eurent des difficultés pour la traverser parce qu’elle était neuve. Le caillot ne pouvant se former une fois la mort survenue, ne se produit plus alors que le séchage du sang et donc son durcissement.
Les écoulements de sang des blessures du corps de Jésus avant sa mort avaient coagulé, puisqu’il s’était écoulé plusieurs heures depuis le décès sur la croix à 15 h, ou ils avaient commencé leur coagulation avant de voir ce processus interrompu par la mort5. Le sang que nous retrouvons sur la toile provient donc essentiellement des coulées post-mortem, des derniers écoulements ante-mortem, du ramollissement possible des derniers caillots de sang sous l’effet de l’humidité de la grotte et des traces d’exsudations dues à la flagellation, qui ont duré jusqu’à la mort.
La séparation du corps d’avec la toile du Linceul aurait dû provoquer l’étirement des fibrilles et des fils au niveau des caillots avec des arrachements, comme on le constate en ôtant un pansement : les fils collent au caillot et s’étirent. Or, il n’en fut rien !
- sous un grossissement de 700 fois, nous pouvons vérifier que pas un seul fil, pas une seule fibrille n’ont été étirés ;
- la fibrine des caillots de sang sur la toile ne présente aucun arrachement.

– En ne laissant aucune trace de décomposition.
Le Linceul a contenu le corps mort de Jésus pendant environ 36 h et, compte tenu des nombreux sévices de la Passion et de la torture de la crucifixion, il aurait dû présenter les traces des premiers signes de putréfaction (surtout dans les zones de pression, car les chairs mortes se détachent du corps), et aussi des traces de décomposition ou de ramollissement des caillots.
Il n’en est rien. L’examen médical en microscopie de la toile n’a rien donné. Tout cela suggère que le corps a disparu mystérieusement, n’abandonnant à la toile que ce qui était sorti de lui, en lien avec sa mort.
5- Quelle était la position spatiale du corps lors de la formation des images ?
C’est une question que l’on est maintenant en droit de se poser. Nous en trouverons la réponse à partir des curieuses particularités que nous allons découvrir sur les images.
A- La position debout.
Lorsque nous examinons la Sainte Face, nous avons bien l’impression de regarder le visage d’un personnage debout, car ses longs cheveux tombent sur les côtés, et non en arrière comme s’il était en position couchée. Nous en trouvons confirmation sur l’image du côté arrière du corps : le massif fessier possède la rondeur anatomique naturelle d’un personnage debout. En position couchée sur la dalle funéraire, il présenterait un aplatissement qui serait bien visible. Il en est de même pour les omoplates qui ne présentent pas les aplatissements que nous devrions rencontrer en position couchée. Si nous examinons le pied droit, le talon devrait, lui aussi, montrer un petit aplatissement de forme ovale.

Une fois avalisée cette position verticale, surgit alors un nouveau problème, lui aussi de taille : la position tendue des pieds et l’angulation des jambes au niveau des genoux indiquent que le corps ne prenait pas appui sur le sol ou une quelconque surface. Nécessairement, il devait être en apesanteur et flotter !
B- La présence d’une lumière ?
Ici, je fais référence aux travaux et aux expérimentations de l’Américain Gilbert Lavoie. Des ombres se remarquent sur les images positives du Linceul. Qui dit ombre insinue « lumière » qui seule peut donner l’ombre. Les expérimentations de G. Lavoie montrent que les ombres du visage sont semblables à celles provoquées par une lumière provenant de dessus la tête.

À droite : ombres (donc ici claires) sur l’image négative d’un homme éclairé par une lumière provenant d’en haut.
Mais cette proposition présente un problème pour le reste du corps dont une partie des ombres ne se trouve pas à la bonne place, avec la flexion des genoux, par exemple, ou celles de la tête penchée en avant de 25 degrés, comme si la source de lumière était multiple. Doit-on alors admettre l’hypothèse de plusieurs sources lumineuses ? Ou serait-ce le corps qui aurait émis une onde lumineuse d’origine inconnue et aux propriétés physiques également inconnues, ayant « imprimé-altéré-racorni » sélectivement les seules fibrilles superficielles du lin au contact du corps, car c’est bien la surface du Linceul qui est concernée par les images ? Précisons qu’aucune trace de roussi ou de carbonisation n’a été retrouvée sur le Linceul tant au niveau des images que de la toile, en dehors des zones touchées par l’incendie de Chambéry, en 1532. Aucun scénario correspondant à une émission d’énergie, par isotopes ou autres éléments radioactifs (cf. les travaux du P. Rinaudo) ne permet d’en retrouver toutes les particularités, et ce type d’hypothèse épaissit plus encore le mystère car il nécessite une source d’énergie inconnue émise depuis l’intérieur du corps mort.
C- Des larmes qui commencent à s’écouler.

Trop préoccupés à démontrer l’antiquité et l’authenticité du Linceul, les sindonologues ne s’étaient pas intéressés à une petite anomalie concernant les coins internes des yeux de la Sainte Face. Avec l’amélioration de la qualité des clichés photographiques, il a fallu attendre l’année 2000 pour qu’une première communication parle de la présence de larmes conjonctivales dans le coin interne de l’œil, particulièrement importantes et allongées sous l’œil droit. Depuis, la présence de ces larmes a été confirmée par une élaboration informatique. La vérification d’une possibilité de larmes post mortem m’a été confirmée par un ami médecin-légiste qui m’a affirmé en avoir trouvé, rarement, d’une faible fluidité, et seulement sur des victimes qui avaient atrocement souffert.
Elles étaient la conséquence d’une infection (dacryocystite) qui consiste en une inflammation du sac lacrymal recueillant les larmes, avec fermeture de la communication permettant leur écoulement dans les fosses nasales. La dacryocsystite est à l’origine d’un épanchement de liquide conjonctival qui s’écoule post mortem avec difficulté. Le liquide s’accumule alors dans le creux du coin des yeux lorsque le corps se trouve en position couché sur le dos (decubitus dorsalis).
Le rôle des larmes réflexes
Sous l’influence du système parasympathique, les larmes réflexes servent à lubrifier les yeux. Elles sont produites par les glandes lacrymales, en particulier par celle qui se trouve sous la paupière dans l’orbite supéro-externe de l’œil (glande lacrymale principale) qui, par son clignement, les répand afin de l’hydrater, de le garder propre et exempt de bactéries. Puis ces larmes s’écoulent vers le coin interne de l’œil pour s’évacuer dans le sac lacrymal, via les canalicules lacrymaux, laissant ainsi la place à de nouvelles larmes. Ce sac lacrymal, de forme ovale, se situe entre la cloison nasale et le sinus maxillaire. Il possède une profondeur de l’ordre de 14 mm avec une largeur d’environ 5 mm. Lorsque les larmes ont une origine émotionnelle, elles se produisent en abondance, saturant les écoulements naturels et le sac lacrymal dont le trop plein déborde sur le visage, tandis qu’il se vide dans le sinus, obligeant à se moucher. Leur pH [potentiel Hydrogène], proche du neutre, se situe entre 7 et 8. Leur pression osmotique est sensiblement isotonique au sérum sanguin (grâce aux ions Cl–, Na+ et K+).
Composition des larmes
1. Les larmes réflexes sont constituées par trois films superposés :
– Une couche superficielle sécrétée par les glandes de Meibomius (situées dans le cartilage des paupières), composée d’eau salée (98 %) permettant à l’œil d’évacuer les microparticules agressives, comme la poussière. Elle contient des corps gras qui permettent de freiner l’évaporation des larmes (phase lipidique).
– Une couche intermédiaire sécrétée par la glande lacrymale principale, contenant de l’eau salée et des nutriments. Elle assure le transfert du dioxygène et du dioxyde de carbone.
– Une couche profonde sécrétée par les cellules caliciformes (cellules à mucus), composée essentiellement de protéines (comme le lysozyme destiné à détruire les microbes) et de lactotransferrines (protégeant le globe oculaire). Elle permet l’adhérence des couches intermédiaire et superficielle sur la surface de la cornée, ainsi que la stabilité du film lacrymal qui en résulte (phase mucineuse).
2. Les larmes émotionnelles possèdent la même composition de base que les larmes réflexes (eau, sodium, enzymes et anticorps) à laquelle s’ajoutent les composés chimiques suivants : de l’eau, des protéines et des hormones, dont l’ACTH, la prolactine et la leucine endomorphine (qui agit sur la douleur). On y retrouve également les molécules responsables du stress nerveux, ou des toxines apparues sous l’effet du stress ou avec la production d’antalgiques naturels entraînée par le message nerveux provoquant les larmes.
Les larmes post mortem
Sur le corps de Jésus, la dacryocystite a été provoquée par plusieurs phénomènes : la fracture du nez qui s’est trouvé dévié vers la droite, provoquant une inflammation du sac lacrymal bouchant le passage lacrymo-nasal qui permet l’écoulement des larmes dans le sinus. Le sac lacrymal ne peut donc plus évacuer les larmes et reste plein. Si, ante mortem, des larmes avaient pu ressortir un peu du sac lacrymal, elles auraient eu le temps de disparaître. La présence de ces larmes montre que nous sommes en présence d’un épanchement post mortem présent quand le décès survient à la suite – ou accompagné – d’une insuffisance rénale et d’une acidose élevée, ce qui, selon une lecture médicale de la Passion, fût le cas du Christ. Alors, la composition change, les larmes contiennent beaucoup moins d’eau, la concentration des autres composants augmente, provoquant ainsi une forte baisse de la fluidité et rendant les larmes presque visqueuses. Leur évaporation s’en trouve fortement retardée, d’autant plus que le corps devait être froid et la température ambiante dans le tombeau au sortir de l’hiver était basse (9 à 11° environ), tandis que le relargage hors du sac lcrymal s’effectue lentement avec un temps de retard. Dans le cas de Jésus au tombeau, la position couchée facilitait un écoulement de larmes post mortem sans grande fluidité, qui restaient stationnées à leur sortie dans le coin interne de l’œil, Elles purent alors persister longtemps. Compte tenu de l’état de déshydratation, de l’acidose, de l’insuffisance rénale qui empoisonnait le corps, l’observation de larmes post mortem sur l’image du Linceul se trouve justifiée, sans confusion possible avec un artéfact.
L’examen attentif montre que ces larmes présentent une forme très allongée – comme si elles commençaient à s’écouler (mais plus lentement que d’ordinaire à cause de leur moindre fluidité) sur un visage se mettant en position verticale – alors qu’en decubitus dorsalis, elles n’auraient présenté qu’une petite flaque bombée de forme arrondie dans le coin de l’œil. Ce fait constitue donc une confirmation de la position verticale du Christ. De plus, nous pouvons constater aussi que le début de la coulée est plus important du côté droit, côté du nez dévié par sa fracture.
CONCLUSION
Résumons les particularités révélées par les deux images présentes sur le Linceul de Turin qui a contenu pendant environ 36 heures le corps de Jésus de Nazareth avant sa mystérieuse disparition.
Voici la logique des faits bruts :
– Le corps mort de Jésus, déjà en rigidité cadavérique, était allongé sur la dalle funéraire dans l’attente de la préparation rituelle du corps (lavages et coupe des cheveux et de la barbe) après le shabbat.
– Les deux images qui nous sont montrées sur le Linceul représentent le corps de Jésus, vu de face et de dos, se rejoignant à la tête.
– Le processus de formation de ces images est toujours inconnu et non reproductible.
– Malgré l’ancienneté de la toile et les dégâts dus à l’incendie de 1532, les images et les traces sanguines, étonnamment fraîches n’ont pas été altérées.
De plus, les images présentent des particularités inexplicables :
– Le corps, en rigidité cadavérique, se trouve en position verticale
– comme flottant dans l’air ;
– bien qu’entouré du Linceul, le corps donne deux images en projection orthogonale du corps de face et de dos, sans les côtés, sur la toile qui l’enveloppait et qui s’était comme mystérieusement tendue pour cela. Les images ne se trouvent que sur la surface interne de la toile (en regard du corps).
– Le processus engendrant les images (de type inversion chromatique avec codage tridimensionnel) demeure d’une origine parfaitement inconnue, ainsi que la source qui en est la cause. Aucun scénario, aucune hypothèse ne sont en mesure d’en rendre compte.
– Le corps, se redressant à l’intérieur de son Linceul, a dû flotter en apesanteur et a laissé sur le lin ses deux images recto et verso, comme si elles avaient été projetées en une fraction de seconde sur cette toile alors tendue en forme d’écran plat. Le corps a donc « imprimé » ses deux images comme en une projection orthogonale, séparément de face et de dos, mais rien sur les côtés.
– Une fois la surrection réalisée, le corps a aussitôt disparu du Linceul d’une manière inconnue, qui reste mystérieuse.
– Puis le Linceul s’est affaissé sur lui-même avec, encore en place, les liens qui le maintenaient autour du corps.
– Seules les traces matérielles sanguines issues des plaies, donc ne faisant plus partie du corps, resteront sur la toile.
– Aucune trace de putréfaction ou de dégradation de la chair cadavérique (qui aurait dû s’y trouver) n’a été décelée.
– De la sépulture de Jésus, il ne nous reste qu’une toile de lin qui présente une conservation remarquable, unique au monde, malgré son antiquité de 2 000 ans et l’incendie de Chambéry, en 1532, qui faillit bien la consumer.
Toutes ces constatations et déductions inexplicables font de ce Linceul une véritable énigme scientifique.
Mais, pour nous, chrétiens, elles portent un nom : RÉSURRECTION !
À quel moment ces images se sont-elles formées ?
C’est une question souvent posée. Au regard des particularités que nous avons soulevées, la réponse pourrait être la suivante : lorsque le corps du Christ s’est relevé des morts, les yeux encore fermés mais le visage serein, en position dressée, « l’impression » des deux images s’est réalisée aussitôt, en un bref instant, car les larmes post mortem n’avaient pas encore eu le temps de glisser hors du visage juste avant la disparition de Jésus hors du Linceul, en train de passer de la mort à la vie, ressuscitant dans un corps non plus terrestre mais glorieux, immortel.
La formation des deux images du Linceul se serait réalisée à l’instant ultime précédant la disparition du corps.
Il y a donc sur le Linceul, deux cartes à lire :
– la carte sanguine portant les traces des sévices de la Passion, qui s’est formée lors des 36 heures du séjour du corps dans le Linceul ;
– celle des deux images, indépendante de la carte sanguine, se superposant assez correctement sur elle, mais s’étant formées en un second temps, celui de l’entrée mystérieuse du corps de Jésus – uni à son âme – dans la Vie éternelle : la Résurrection.
Mais je laisse la conclusion à une petite fille qui me disait : « C’est Jésus en cours de résurrection. » C’est-à-dire, pour le chrétien, avec les yeux de la foi : au moment précis de sa Résurrection, le Christ ressuscitant d’entre les morts.
Sans la foi, relier entre elles toutes les observations faites sur le Linceul relève d’une impossibilité scientifique, car leurs anomalies, bien que réelles, ne sont scientifiquement ni explicables ni reproductibles !
Liste des images présentes dans l’article.
- image1: Plaie du côté
- image2: L’origine de la pigmentation des images
- image3: Les caractéristiques chromatiques des images
- image4: L’apparence de la tridimensionnalité
- image5: Tamburelli
- image6: 3D Processing
- image7: Cliché Thierry Castex 2011
- image9: Corps
- image10: absence totale d’image latérale de tout le corps.
- image11: absence totale d’image latérale de tout le corps.
- image13: absence d’image latérale du cororps sur les côtés
- image14: absence d’image du sommet de la tête
1 La température de fusion de la soudure au plomb utilisée pour les vitraux est de 183°, tandis que celle du plomb est de 387°. Ce sont donc des gouttes de soudure de plomb qui, tombant du reliquaire sur la toile, ont provoqué un début de combustion.
2 Cette estimation est difficile. Les chanoines durent faire appel à un forgeron pour desceller les barreaux protégeant l’alcôve derrière l’autel dans laquelle le reliquaire du Linceul avait été placé.
3 C’était une recherche initiée par le professeur Jérôme Lejeune afin de déterminer si une analyse génétique était possible sur du sang ancien avec les techniques de l’époque, pour l’appliquer au sang présent sur le Linceul.
4. Dr J.-M. CLERCQ, « Évaluation de la taille du Christ à partir de la Sainte Face du Linceul de Turin », Le Cep n° 68, juillet 2014. Dr J.-M. CLERCQ, « Étude des plaies de la Sainte Face du Linceul de Turin », Le Cep n° 75, mai 2016.
5 C’est le cas pour la couronne d’épines, dont les traces sont visibles sur le Linceul et aussi sur le Suaire d’Oviedo : au moment de mourir, Jésus poussa un grand cri et pour cela il avait dû redresser la tête. De ce fait, la couronne d’épines heurta le bois de la croix ou du « Titulum crucis » (titre de la croix, écrit en trois langues), provoquant une nouvelle coulée de sang.