Partager la publication "Louis-Hubert Remy (9/01/1943 – 8/03/2023)"
In memoriam :
Disciple de Jean Vaquier et du marquis André de La Franquerie, Louis-Hubert Remy avait organisé jadis à Montpezat plusieurs universités d’été (une nouveauté à l’époque !) dans lesquelles l’historicité et l’inerrance scientifique de l’Écriture furent enseignées. Il assista à nombre de nos colloques, y étalant souvent un vaste assortiment de livres d’occasion. Timeo hominem unius libri (« Je crains l’homme d’un seul livre »). S’il est un homme qui prit à cœur cette maxime de l’Aquinate, ce fut bien lui. Bibliophile invétéré mais surtout lecteur infatigable, il attira l’attention sur l’école antilibérale du XIXe siècle, notamment sur Mgr Gaume. Il fit beaucoup pour cette redécouverte et encouragea la réédition de ces auteurs, en commençant par les petits tirages photocopiés des Expéditions Pamphiliennes, jusqu’à la vaste collection que proposent aujourd’hui les Éditions Saint-Rémi en tirant parti des moyens modernes de reprographie. Signalons un projet qui lui tenait à cœur depuis des décennies et qu’il ne put réaliser que récemment, par souscription : la réédition du Tableau synchronique et universel de la vie des peuples, publié par l’abbé Augustin Michel en 1866. Il s’agit d’un monument de savoir et d’un modèle de présentation, l’histoire du monde antique y étant insérée dans le cadre chronologique de la Bible, sur 33 tableaux en couleurs de 54 par 68 cm !
Catholique intransigeant et légitimiste sans nuances, il sut faire connaître le Testament de saint Rémi et la « triple donation », acte officiel de sainte Jeanne d’Arc et du roi Charles VII, qui renouvelle le pacte conclu entre Dieu et la France, acte juridique signé à Saint-Benoît-sur-Loire, le 17 juillet 1429, peu avant le sacre. Il avait fait à ce sujet, avec son épouse Marie-Christine, une recherche poussée, aboutissant à un gros livre fouillé, La Vraie Mission de sainte Jehanne d’Arc : Jésus-Christ roy de France, (2012).Il était alors intervenu à notre colloque de Nevers en 2003 avec une conférence intitulée « L’Histoire est divine ». Âme de feu et orateur captivant, ce n’était pas l’homme des demi-mesures ni des compromis, tant dans sa vie religieuse que dans ses opinions politiques. Il le montra encore à la toute fin, sur son lit de souffrance, en refusant les analgésiques. À ce titre, il gagna le respect, même de ceux qui n’acceptèrent pas de suivre ses conclusions jusqu’à leur terme.
À temps et à contretemps, il aura bien appliqué le précepte évangélique « que votre oui soit oui, que votre non soit non ». Nul doute que le Maître qu’il a ainsi voulu fidèlement servir saura rétribuer ses mérites. R.I.P.