Partager la publication "Qu’en est-il de la mer Noire ? Question posée aux géologues."
Par G. J. Morfin
HISTOIRE
« Si l’homme est libre de choisir ses idées, il n’est pas libre d’échapper aux conséquences des idées qu’il a choisies. »
(Marcel François)
Résumé : La tradition savante situe à l’origine de la mer Noire un simple lac alimenté notamment par le Danube, le Dniestr, le Dniepr et le Don. Or il s’agit aujourd’hui d’une mer (fermée) d’eau salée. L’auteur fait donc un lien entre l’explosion du Santorin, l’invasion rapide de l’ancien continent égéen (couvrant la Grèce et la Turquie) par l’eau de la Méditerranée, et les migrations des peuples japhétites (celtes, germains, etc.) qui vivaient autour du « lac noir » avant sa submersion. Beau cas d’étude historique qui demande la collaboration de plusieurs disciplines.
La tradition des études bibliques et l’Histoire donnent pour la « Dispersion » suivant la malheureuse construction de la Tour de Babel, la direction du Sud pour les Sémites et celle du Nord pour les Japhétites; les Chamites restant à peu près sur place ou s’en allant vers les côtes de la Méditerranée.
Les Japhétites, installés – nous disent les anciens traités – « dans les environs de la mer Noire », ne semblent pas avoir fait parler d’eux pendant près d’un millénaire, de –2800 environ à – 2000, ce qui étonne de leur part, puis soudain l’Histoire place vers -2000 une dispersion nouvelle de ces peuples, en tous sens, nos braves Celtes Gaulois semblant même se souvenir d’une ancienne expérience terrifiante : « le ciel qui leur tombait sur la tête ».
Des recherches récentes ont permis de découvrir, au fond de la mer Noire, un prolongement du Danube sur le rivage duquel subsistaient les traces d’un village si ancien que ses découvreurs l’ont évoqué comme preuve du déluge, celui dont parle Gilgamesh, le Grand Chasseur, Prince d’Ourouk ( tout semblable à un autre grand chasseur, Prince de Babylone, celui qui voulait édifier la fameuse tour : Nemrod). Gilgamesh ayant fait graver sur les murs d’Ourouk ses aventures après le déluge, on y a vu la « preuve » que Moïse n’avait fait que copier toute l’affaire, sans scrupules.
Toute inondation étant rapportée au déluge, les attachés de presse appelèrent naturellement les traces de l’antique village au fond de la Mer Noire, le village de Noé… y repérant même sa maison !
Puis vint une explication « scientifique ».
Il aurait existé, au centre oriental de l’Europe, une vaste dépression où aboutissait le Danube. Non seulement le Danube mais le Dniestr, le Dniepr, le Don, l’Halys, entre autres.
Tous ces fleuves auraient ainsi créé un grand lac d’eau douce, que nous pouvons nommer le lac Noir, et donc déterminé une vaste zone fertile et accueillante (justement pour les Japhétites, par ailleurs peu intéressés par la mer) aux diverses familles d’éleveurs – agriculteurs.
Grâce aux périodes glaciaires successives répertoriées par la géographie moderne, les fleuves du Nord, gonflés par la fonte des glaces auraient peu à peu envahi toute une immense dépression est-européenne, créant ainsi, peu à peu, la mer Noire.
Or la Mer Noire n’est pas un lac géant d’eau douce mais une mer salée.
Les recherches archéologiques en Crète placent les énormes destructions de la civilisation minoenne au moment de l’explosion de Théra, ou Santorin. Cette île de la Mer Egée garde les traces d’une fantastique explosion, en effet, que l’on date entre -1500 et -1800.
Les historiens ne regardent qu’au Sud du Santorin, en direction de la Crète qui fut alors ravagée par un raz de marée formidable.
C’est ici que les géologues pourraient bien venir au secours des archéologues et étudier plusieurs éventualités.
1° Ce qui est de nos jours le monde pélagique de la mer Égée, couverte d’îles, connaissait, vers l’an -2000 une brillante civilisation, dite égéenne, qui s’étendait de la Grèce à l’Anatolie. Il ne reste de cette civilisation que de rares statuettes d’un style très évolué. Tout le reste a disparu. Y aurait-il eu, en Egée, un continent égéen dont les îles actuelles seraient les sommets émergés ?

Fig.1 Avant -2000. Le lac noir et l’Egée
2° Les plaques d’Afrique, d’Asie et d’Europe continuent de nos jours à s’affronter en cette région créant des séismes, des éruptions volcaniques, le surgissement ou l’effondrement de zones habitées, avec toutes les catastrophes qui s’ensuivent. Cette zone reste éminemment fragile.

Fig.2 Vers -2000. L’explosion.
La question posée aux géologues est celle-ci : une rupture des détroits accompagnant l’énorme éruption du Santorin aurait-elle pu fissurer le plateau égéen et ouvrir la Méditerranée sur le « petit » lac noir, le transformant en une mer noire salée, les eaux s’engouffrant entre les falaises de la mer de Marmara et du Bosphore ?
Les populations japhétites étant alors chassées de leurs champs et de leurs villages par l’arrivée de l’eau salée (on parle de 20 cm par jour, ce qui remplirait la profonde cuvette de la mer noire en 2 ans paraît-il, d’après les calculs de géographes américains), aurait fui « en tous sens », chaque groupe s’éloignant de la nouvelle mer selon sa ligne de fuite la meilleure et la plus facile, pris d’une panique bien justifiée surtout si cet envahissement marin incompréhensible avait été précédé de phénomènes terrifiants lors de l’explosion comme les « pierres du ciel leur tombant sur la tête ».

Fig.3 Vers -2000. La dispersion
Cette dispersion des Indo-Européens est datée par les historiens aux environs de -2000, d’après les souvenirs de leur arrivée au Proche Orient dans les chroniques Mésopotamiennes, Hittites, Grecques, Iraniennes, etc…
L’explosion de Santorin pourrait donc bien être située peu auparavant, vers -2000 aussi.