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In memoriam
André van Cauwenberghe Ingénieur chimiste, André Van Cauwenberghe s’était passionné pour le Linceul de Turin. Lorsque la datation médiévale par le radiocarbone fut proclamée par le British Muséum, en octobre 1988, il sut faire face à la contradiction manifestée entre la science qu’il chérissait et le Visage qu’il vénérait. En décembre, lors d’une réunion au laboratoire de radiocarbone de l’Université Claude Bernard, à Lyon, où nous retrouva Marie-Claire van Oostervijck-Gastuche, il fut frappé par les objections qu’elle soulevait, utilisant même les datations anormales réalisées sur coquillages par le propre directeur du laboratoire, Jacques Evin. Au retour vers Paris, l’idée lui vint de réunir un jour les quelques scientifiques français intéressés, afin d’examiner à fond la question. Mais lorsque sa correspondante américaine, Dorothy Crispino, eut vent du projet, elle décida les scientifiques réunis dans le STURP (Shroud of Turin Research Project) à y venir; et comme la réunion devait se tenir en terrain neutre, à Paris, les spécialistes italiens oublièrent les vieilles rancunes remontant à l’année 1973 et voulurent y participer.
Ce fut le mémorable symposium tenu à Paris en 1989 qui, en présence du Dr Tite, du British Muséum, et du Professeur Jérôme Lejeune, renvoya la balle dans le camp des radiocarbonistes puisque leurs conclusions contredisaient toutes les données déjà acquises par les autres disciplines. Alors âgé de 76 ans, André van Cauwenberghe ne voulut pas en rester sur ce succès: il fonda aussitôt le CIELT (Centre International d’Etudes sur le Linceul de Turin), dont il fut longtemps l’animateur infatigable, sachant attirer la collaboration de scientifiques et d’historiens qualifiés. Le symposium organisé par le CIELT à Rome même, en 1993, fut pour lui un autre grand moment de collaboration internationale, attirant aussi cette fois l’intérêt des autorités de l’Eglise et l’attention des médias. Puis la maladie vint réduire peu à peu son activité et finit par l’emporter, le samedi 20 décembre. dernier. Il est maintenant allé à la rencontre de son Juge, mais on peut penser qu’il aura su en attendrir le Visage pour l’avoir si souvent étudié et contemplé, et en avoir si bien propagé la dévotion.